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Les communautés harmonistes

Nature et intérêt

Nous entendons par "communauté", un groupe de personnes partageant quelque chose de fort.
Ici, il s'agit d'une profonde aspiration à cultiver l'amour, l'intel­ligence, la sérénité, le bonheur et l'harmonie. Pour être un peu plus précis : le désir de cultiver l'attitude harmoniste rationnelle dans sa vie de tous les jours.
Il ne s'agit donc pas simplement, dans un tel "lieu", de « vivre autrement », mais bien d'agir de son mieux pour un monde meilleur (en commençant par soi-même : « être le change­ment »). Une communauté harmoniste est donc un lieu dédié au travail (pas dans le sens de pénibilité, mais d'utilité !)

Un intérêt de cela est que grâce à cette base humaine, il serait possible, avec des chances de succès raisonnables, d'expéri­menter plus rapidement des choses dans le sens du projet Ukratio. En particulier, sans attendre que les logiciels pour l'éébém soient terminés.

En outre, un tel lieu serait typiquement plus harmonieux qu'une simple coopérative ucratique. Les discordes, en effet, ne sont pas dues seulement aux pouvoirs artificiels qui caractérisent la société capitaliste (monnaie, possession, hiérarchies diverses). Elles découlent également d'une attitude intérieure (héritée du mode de vie actuel, d'expériences infantiles, mais aussi de notre nature animale), sur laquelle les « compagnons » harmonistes travaille­raient... L'homme a, en effet, la liberté d'agir sur lui-même pour évoluer dans le sens d'une plus grande harmonie (concordance entre ses aspirations profondes et son comportement effectif).
Dans une communauté, on s'attacherait particulièrement aux sources intérieures de la souffrance. De ce fait, une ambiance propice à l'évolution personnelle serait privilégiée, et en particulier, à l'introspection : calme, solitude etc. Car il est bien entendu que désirer l'amour et l'harmonie ne suffit pas à garantir celle-ci. En particulier, il faut un travail personnel de tous les instants, commençant par l'observation de ses propres pensées et émotions.

Il s'agirait typiquement de personnes vivant sous un même toit (ou, du moins, dans une certaine proximité), pour les raisons suivantes : 1- c'est plus facile à mettre en oeuvre matériellement (pas besoin d'acheter une centaine d'hectares et d'y construire un village), 2- c'est économique (partage d'achats, locations, abon­nements etc.), 3- la communication est matériellement facilitée (par la proximité).
Par ailleurs, les inconvénients habituels liés à cette situation seraient atténués par l'éthique commune... En effet, le fait de partager un but commun suffisamment précis (L'ucratie et non pas "améliorer le monde", par exemple) et de souhaiter travailler sur l'harmonie relationnelle est évidemment un élément favorable non négligeable, pour permettre la viabilité d'une communauté à long terme.
Quelques précisions supplé­mentaires sont cependant nécessaires en pratique, ne serait-ce que pour garantir la réalité de l'attitude harmoniste.

Communication

Il va de soi que l'entraide dans le sens des objectifs du groupe serait au programme (il serait incohérent et contre-productif de se priver d'un tel outil). Chaque harmoniste rationnel doit donc, à chaque occasion, non seulement aider ses compagnons (dans le sens du but commun), mais également accepter d'être aidé par eux. Si quelqu'un perçoit une remarque concernant son comportement comme une attaque(1) (et y réagit donc de façon défensive voire contre-offensive), il va de soi que l'harmonie ne peut être au rendez-vous ! Un travail préalable de réduction de l'égo-sensibilité (attachement à une bonne image de soi) et de l'égo-agressivité (tendance à la rétorsion) est donc important... Sans ce travail, en effet, c'est soit les non-dits qui s'accumulent (si l'on n'ose pas "blesser") et qui finissent par entraîner une explosion, soit des conflits (attaques, contre-attaques) qui vont s'enve­nimer, soit la fuite (départs du groupe). Rien de bien réjouissant pour l'avenir de la communauté, donc !(2).
Une communauté harmoniste serait donc un lieu d'amour et de paroles. Chacun doit s'y sentir libre de parler de ce dont il a envie. C'est donc à celui qui ne supporte pas l'évocation d'un sujet, de partir, pas à celui qui a quelque chose d'utile à dire, de se taire.
Cela n'empêche pas, évidemment, de soigner sa parole !

Voici quelques règles de communication souhaitables : ici

De plus, pour favoriser la communication, des réunions pério­diques de l'ensemble du groupe seraient tenues afin de traiter, en particulier, tous les problèmes du quotidien.

Rappelons également l'importance d'une démarche rationnelle(3) (pour se mettre d'accord plus facilement grâce aux délibérations collectives). Les croyances (4) éventuelles devront donc être réser­vées au domaine métaphysique (où elles n'ont pas d'incidence sur les décisions techniques du quotidien). Pas de dogmatisme, donc, et plus généralement, de prises de position à l'emporte-pièce. Il s'agit de privilégier la pondération et le discernement...

Économie

Les diverses propositions ucratiques seraient bien sûr expéri­mentées (dans la mesure du possible).
En l'absence d'éébém, des règles économiques simples peuvent être mises en place.
Le fonctionnement pourra être le suivant.

Une liste des activités utiles est dressée (par exemple : cuisine, ménage, jardinage, bricolage, comptabili­té, secrétariat etc.) Celle-ci peut constamment évoluer, l'idée étant d'intégrer toute activité utile.
Parmi celles-ci, certaines présentent des délais : un certain travail doit être fait périodiquement (par exemple, la cuisine, si on veut manger à heures plus ou moins fixes !) Pour ces activités à délai, un système de tour pourra être établi (mais pas forcément de type égalitaire : ceux qui préfèrent ces activités pourront y prendre part plus souvent). Pour les autres activités, il est juste bon que ça avance, et donc, chacun s'y livre quand bon lui semble. Ainsi, chacun tend à faire ce qu'il préfère, au moment qu'il préfère.

Pour des raisons d'efficacité, il pourra y avoir des fonctions de gestion dans certains domaines : une personne a la responsabi­lité de la cuisine, de la comptabilité etc. pendant une durée relativement longue (un mois, par exemple), puis on tourne. Cette personne connaîtrait les besoins dans son domaine et les signalerait en temps opportuns.

De plus, des "minimums" pourront être demandés, correspondant à des durées hebdomadaires de travail.
Il y aurait une durée minimum pour l'ensemble des activités utiles (la liste évoquée plus haut), mais aussi, éventuellement, des minimums pour des activités précises (ou sous-groupes d'activités). Ceci, afin de favoriser l'exécution de certaines activités jugées prioritaires, ou une certaine diversité des occupations de chacun. Il est bon, en effet, que chacun se rende compte de l'ensemble des activités nécessaires à la communauté, et ait un minimum de compétences dans chacune d'elles (pour faire face à d'éventuelles défections de "spécialistes").
La participation à une activité à délai serait bien sûr prise en compte dans le calcul des minimums évoqués ici (ce qui facilite le non-égalitarisme des tours évoqué plus haut).
Certaines activités pourraient également être prises en compte (dans la durée totale d'activités utiles) avec un facteur de réduction (dû à la maigreur probable du résultat escompté).

Parallèlement à ça, chacun noterait les résultats obtenus (5) (par ses diverses activités, pas seulement celles correspondant au minimum), et accessoirement, le temps consacré, ainsi qu'un éventuel niveau de priorité de l'activité considérée. On aurait ainsi une idée aussi juste que possible de la contribution de chacun au bien commun.
Ainsi, il y aurait un effet d'entraînement positif (par instinct d'imitation, besoin de reconnaissance, joie de la coopération...), sans que la motivation fondamentale (l'amour) ne soit éclipsée par autre chose (comme la peur ou la soif de pouvoir, dans le système actuel) (6).

Ces diverses mesures impliquent une auto-discipline, aidant chacun à mieux servir le bien commun (ce qui fait partie de l'éthique harmoniste). Elles permettent également, grâce à une meilleure transparence interne, d'éviter des soupçons injustifiés, tout comme un parasitisme réel. Elles facilitent la confiance.
Notons que le but n'est pas que chacun contribue à peu près autant, mais que chacun partage l'éthique et fasse un effort minimum dans ce sens.
Le respect de l'éthique est d'ailleurs prioritaire sur le respect des règles. Le but de chacun ne doit pas être de faire ses "minima", par exemple, mais bien d'être le plus utile possible (7).

L'essentiel des consommations serait décidé collectivement (incluant, typiquement, la satisfaction des besoins les plus fondamentaux). Cela ne nuit pas à la liberté individuelle, ici, du fait de l'éthique commune (objectif commun et démarche ration­nelle)...
Les consom­mations individuelles seraient déduites de l'apport, de telle sorte que c'est bien l'apport net (production moins consommation) qui constituerait pour chacun un objectif humaniste, et pourrait susciter une certaine considération de la part d'autrui.
Par ailleurs, ceux qui le souhaitent pourront également consommer des choses sans passer par la délibération collective (le coût sera simplement pris en compte dans leur apport net). Cependant, par cohérence avec l'éthique, cette éventualité ne doit être considérée que comme une "soupape de sécurité" (pour prendre en compte d'éventuelles difficultés humaines), et non pas comme un idéal à long terme.

On a donc là une économie réaliste, relativement souple, ne néces­sitant pas de moyens informatiques particuliers (même s'ils peuvent être utiles !), et surtout, harmoniste.
L'éébèm pourra cependant être introduite au fur et à mesure des progrès dans sa mise au point...

Entrées/sorties

Il n'y aurait pas de procédure d'admission (chacun étant immédia­tement "admis") (8). En revanche, l'exclusion sera possible à tout moment. On évite ainsi un effet de seuil (où les nouveaux ont tendance à tout faire pour être admis et les anciens, à faire "ce qu'ils veulent"). Par contre, cette "exclusion" serait tout sauf arbitraire. Elle correspondrait à un non-respect des règles, de l'éthique ou, plus généralement, à une nuisance importante (en particulier, s'il y a de l'agressivité). Personne ne risquerait d'être exclu à la première "faute" involontaire !
Les choses se passeraient de la façon suivante. En cas de constat ou soupçon d'un "problème" lié à un comportement, la chose serait évoquée en réunion. Une mesure serait alors décidée collectivement, l'exclusion étant seulement une des possibilités, correspondant à une nuisance future estimée probable et importante (si la personne reste). En pratique, elle surviendrait donc après échecs d'autres mesures visant à une évolution du comportement incriminé (une certaine vitesse d'évolution pourra être attendue). Typiquement, cela pourra correspondre à un comportement dénué d'explication claire (on ne voit pas alors comment agir), ou dont l'explication laisse présager un travail trop long et pénible pour la communauté. Par exemple : non-adhésion (réelle) à l'éthique commune ou "ego" trop fort pour ce mode de vie (problème évoqué plus haut dans "communication").
Les "personnes" ne seraient jamais en cause, le but étant seulement d'agir pour un bien-être maximum, en privilégiant l'évolution comportementale. Personne ne serait rejeté (et ne devrait se sentir rejeté). Il se trouve simplement qu'une séparation peut être la meilleure solution dans certains cas. Celle-ci pourra être temporaire et l'on pourra continuer d'aider la personne dans son évolution. De bonnes relations seraient maintenues avec tout le monde. En particulier, il y a d'autres façons de participer au projet Ukratio que les communautés (il y a les coopératives, ou simplement le bénévolat au sein de l'association)...

En pratique, les exclusions devraient surtout survenir lors du début du séjour (la première année). Il est d'ailleurs probable que la majorité des départs seront décidés par les intéressés eux-mêmes. Puisque, bien entendu, chacun pourra toujours circuler comme bon lui semble, et donc, en particulier, adopter un autre mode de vie (sans avoir à se justifier).
De plus, en cas de départ (qu'il soit à l'initiative de l'individu ou du groupe), la personne pourra emporter les biens qu'elle a éventuellement mis en commun (leur valeur initiale), et bénéficier d'un pécule l'aidant à s'insérer dans le système monétaire. Celui-ci tiendra compte des besoins pour une telle insertion et de l'apport net de la personne... Il ne sera cependant pas égal à cet apport pour éviter une motivation intéressée au travail (de la part de personne prévoyant de partir dès le départ : le but d'une économie harmoniste est une motivation altruiste...)

Il pourrait également être décidé de "scissions", basées sur d'éventuelles sensibilités ou affinités particulières, notamment en présence de nouveaux lieux. Ceci, afin de favoriser le dévelop­pement de ces communautés, grâce à une plus grande diversité et affinité.

En cas de pénurie de lieux, on pourra veiller à laisser un peu de place au sein de chaque communauté, pour des "stagiaires" qui viendraient tester ce mode de vie. Ils ne pourraient rester qu'un certain temps afin de permettre à d'autres d'en faire autant.
Un recrutement plus "sélectif" s'imposerait alors, prenant en compte d'éventuelles compétences (propres à chaque lieu). Les ex-stagiaires toujours intéressés seraient ensuite placés dans une liste d'attente... en vue d'intégrer de nouvelles places (ou lieux) disponibles.

Diversité

Les détails de l'organisation sont bien sûr à mettre en place par chaque communauté, et pourront évoluer au gré de l'expérience et des sensibilités individuelles. Une variété de communautés différentes serait une excellente chose (non pas pour sacrifier au culte de la diversité, mais pour avancer plus vite dans la recherche expéri­mentale d'un système optimale, et permettre plus de liberté individuelle : le système optimal n'est pas forcément le même pour tout le monde). Il est simplement souhaitable, de tirer les leçons des expériences passées (résultant souvent d'atti­tudes quelque peu "réaction­nelles" (9)).
Rappelons enfin, qu'il y a aussi les coopératives...

(1) Idéalement, un compagnon harmoniste n'a rien à défendre puisqu'il n'est pas centré sur lui, mais sur le bien commun. Celui qui s'adonnerait à l'insulte (ou toute autre forme d'agression) ne devrait susciter que compassion ou incompréhension. Il est d'ailleurs probable qu'une telle personne ne soit pas encore prête pour une communauté harmoniste !
Travailler sur la non-violence signifie travailler à la réduire en commençant par ne pas y être sensible (négativement) pour pouvoir l'affronter; pas exiger l'absence de tout comportement violent (ce ne serait pas réaliste). Bien sûr, la violence physique ne serait pas tolérée dans une telle communauté !
Ensuite, c'est surtout la personne concernée qui peut savoir si elle se défend ou pas. Il est bien sûr possible d'expliquer en quoi la personne qui nous juge se trompe sans que ce soit là "se défendre"... C'est plutôt en observant la façon de répondre, en cumulant des indices, que l'on peut supputer un comportement défensif ou pas (de la part d'autrui). Même remarque en ce qui concerne l'attaque...

(2) Voir la discussion "des communautés éthiques", sur le forum (rubrique "Théories et objectifs /Communautés et autres pratiques optionnelles")

(3) Voir "attitude harmoniste rationnelle" (troisième partie)

(4) Nous entendons ici par "croyance", une certitude non fondée ration­nellement (correspondant généralement à un besoin psychologique, et faisant, de ce fait, l'objet d'un attachement particulier).

(5) Par exemple, pour une activité lucrative à l'extérieur, le "résultat" pris en compte pourra être l'argent gagné. Lorsque le résultat d'une activité n'apparaît pas tout de suite, il pourra être substitué à une durée (éventuel­lement pondérée par un facteur d'utilité probable) au moment où il apparaîtra.

(6) En ce qui concerne les "moteurs" un peu trop "égocentriques" (comme le besoin de reconnaissance), un travail éthique serait fait par ailleurs pour s'y opposer. L'économie joue ici le rôle d'un filet de sécurité : elle prend en compte le fait qu'une éthique exigeante ne saurait être parfaitement appliquée par tout le monde à chaque instant. Il importe juste de ne pas trop développer ces tendances (on ne va pas organiser des concours ou distribuer des médailles, par exemple).

(7) Cela s'entend sur le long terme, et présuppose donc, afin de ménager sa santé, de se reposer lorsqu'on en ressent le besoin !

(8) Cependant, pour gagner un peu de temps et éviter d'éventuelles déceptions, il est souhaitable que les personnes souhaitant venir tenter l'expérience aient préalablement pris connaissance des textes fondateurs du projet et aient un peu discuté avec les membres de la communauté.

(9) Voir par exemple l'échec des expériences communautaires des années 70 où il n'était pas question de refuser qui que ce soit, d'imposer quoi que ce soit etc.

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