Il y a la pollution, le pillage des ressources naturelles, bref, la destruction de l’écosystème.
Il y a aussi la guerre, l’extrême pauvreté, l’oppression…
On peut se contenter de ne pas participer à ça, à cet « incendie » : limiter sa consommation, être pacifiste etc. et dire : « il suffirait que tout le monde fasse comme moi… ». Hypothèse, très réaliste...
Mais on peut aussi faire quelque chose pour « éteindre l’incendie ».
Et pour ça, on peut se contenter de soulager des symptômes (action sociale, humanitaire, reboisement...)
Mais on peut aussi s'attaquer aux causes.
Ce dernier mode d'action semblant avoir une plus grande efficacité sur le long terme.
D'autant plus qu'on s'attaquera à des causes déterminantes et accessibles.
Si l’on dit, par exemple, que la cause de ces maux est « la nature humaine ». Cette « cause » est certes déterminante (son impact est important) mais peu accessible (elle est difficile à modifier).
A l’inverse, on peut se fixer sur des causes certes accessibles mais peu déterminantes.
Dire que les responsables sont les riches, les puissantes, les gouvernants, les multinationnales....
Il est fort probable que si, à un moment donné, on redistribue les richesses de façon équitable, puis que l’on repasse un siècle plus tard, on retrouve d'importantes inégalités, les mêmes problèmes.
Il semble, par contre, qu'une cause fort intéressante car bien déterminante et tout à fait accessible, se situe du côté d'un certain système économique, où l'on échange "librement"... des droits de priver autrui.
En effet, s’il y a de la pollution ce n’est pas parce que certains auraient un plaisir particulier à polluer, c’est toujours pour des intérêts économiques.
La dissémination d'herbicides coûte moins cher que le désherbage manuel (à cause de la main d’œuvre). Si les méthodes les moins polluantes étaient les moins onéreuses, elles seraient évidemment employées. Mais par quel miracle le seraient-elles ?
Si les océans se vident de leurs poissons, si les forêts de leurs arbres, ce n'est pas parce que certains éprouveraient un plaisir particulier à faire le vide, c'est plutôt parce qu'ils éprouve un plaisir particulier à remplir... leurs coffres, en accroissant un chiffre d'affaire.
On objectera peut-être qu'on peut reboiser, réempoissonner... mais c'est plus onéreux... ou encore que ces productions ne font que répondre à une demande... mais c'est oublier que pour accroître un chiffre d’affaire, il peut être tentant d'accroître la demande, en incitant à consommer, grâce à la publicité. Et qu'une fois qu'on a bien consommé, sous l'influence de la publicité, nos coffres ont la fâcheuse tendance à être vides, d'où la tentation d'accroître son chiffre d'affaire, en incitant à consommer…
Et sans la cupidité (la soif de richesses), que ce cercle vicieux entretient, il ne serait pas aussi facile de corrompre les élus, les experts etc. de telle sorte que les lois, censées limiter les dégâts, tardent à être votées... avant d’être contournées.
Supprimer ces « intérêts économiques » serait sans doute plus efficace que réprimer, faire la morale ou de la philosophie… Toutes les grandes spiritualités dénoncent la cupidité, l'avidité, l’égoïsme... depuis des millénaires. On ne peut pas dire que cela ait eu un impact particulièrement probant…
L’homme ne désire que ce qu’il connaît. Il ne cherche guère que le pouvoir qui lui semble accessible.
Dans la tribu primitive, l’assoiffé de pouvoir ne pouvait avoir de plus grande ambition que de devenir chef, et pour cela, il devait se faire apprécier des autres, démontrer des compétences en les mettant au service du bien commun. Un chef mal aimé était rapidement éliminé.
Grâce à l’invention de l’argent et de la propriété privée, la tyrannie a pu soudoyer une armée de subordonnés, ce qui lui a permis de perdurer, de s'étendre. Ainsi sont nés les empires.
La possession, comme on le comprend aisément, a favorisé l'esclavage.
On comprend mieux l'importance de l'oppression.
En tant que pouvoirs, l'argent et la possession, en facilitent l'enrichissement lui-même, en proportion de leur valeur, d'où un accroissement exponentiel des inégalités. la richesse totale n'ayant aucune raison de croître aussi rapidement, on comprend mieux l'importance et la persistance de la misère.
Misère telle que beaucoup en sont réduits à se vendre comme esclaves, par peur du chômage. Ils sont bien contents quand ils ont la chances d'avoir trouvé un emploi... d'esclave !
Difficile, dans ces conditions, de ne pas participer à la destruction de l’écosystème : « il faut bien vivre, nourrir sa famille »…
Difficile, dans ces conditions, d'échapper à la compétition, pour les emplois, la richesse en général, d'où les conflits.
Y a-t-il une cause plus incontournable à la soif de richesse, que la richesse elle-même ?
Cause déterminante, s'il en est ! Mais est-elle accessible ? C'est là qu'il importe de ne pas être dupe de ce joli mot « richesse », et de réaliser que ce dont il est réellement question ici, c'est de possession, laquelle est une convention sociale. Or, quoi de plus accessible qu'une convention sociale ?
Il faudrait donc envisager, comme alternative, une économie où chacun travaillerait au bien commun, avec pour seule récompense "égoïste" l'intégration au sein d'une société solidaire... ajoutons-y également l’estime que lui vaut l’utilité de sa contribution.
Utopique ? Pour le savoir, voyons si la chose a déjà été faite, et combien de temps l'aventure a duré ? Réponse: quelques millions d’années. Dire que ça ne marche pas serait de la mauvaise foi ! Certes, c'était dans des conditions matérielles différentes, plus rustiques, et alors ?
Est-ce à cause du progrès de technique que l'homme aujourd'hui, se comporte d'une façon si égoïste, ou d'un système économiques ? Le progrès de technique facilite la vie, ce qui, toutes choses égales par ailleurs, réduit la compétition pour la survie et le confort matériel. Ce n'est donc pas à cause du progrès technique... au contraire : Si donc, on a pu vivre ainsi, pendant si longtemps dans des conditions aussi difficiles, que serait-ce aujourd'hui ?!
On me dira peut-être que c'était une autre culture, une autre éducation...
ok ! Histoire de mettre toutes les chances de notre côté, on développera une autre culture, une autre éducation, ne serait-ce que pour éviter, d'ailleurs, qu'un système destructeur ne soit réinventé ultérieurement.
On y rappellera donc les erreurs du passé... On y expliquera l'intérêt du partage comme source d'harmonie (car si on partage le même but, c'est plus harmonieux, forcément...) la dangerosité de l'appropriation, comme source d'oppression, de conflits...
On y enseignera la sagesse : celui qui croît en sagesse est de moins en moins attaché à des besoins qui l’opposent aux autres, et justifiaient sa soif de pouvoir.
L'homme est d’abord un être de culture. Il n’y a pas une « nature humaine » qui déterminerait entièrement son comportement. Il est parfaitement capable de maîtriser certaines tendances, et d'en développer d'autres.
Mais pourquoi, alors, réussierait-on là où des spiritualités, ayant eu pignon sur rue pendant des millénaire, ont échoué ? Parce que ce qui détermine l'homme, globalement, durablement, dans ses actes concrets, ce ne sont pas tant n'est pas tant de grandes idées que les préoccupation du quotidien... or, qu'est-ce qui détermine ces préoccupations sinon les règles économiques (et plus généralement, l'organisation sociale)... On réussira, donc, parce qu'on aura pris soin, bien sûr, d'instaurer un système politico-économique en cohérence avec nos valeurs...
On me dira peut-être que tout ça, c'est bien beau, mais ça fait un sacré changement, c'est pas pour demain la veille ! En attendant, il y a un incendie... On fait quoi, aujourd'hui ?
Eh bien, on peut déjà pratiquer cette autre éducation, mais surtout, nous venons d'en voir l'importance : expérimenter d'autres rapports économiques.
Rien n’empêche, aujourd’hui, ceux qui veulent vivre autrement, dans le partage plutôt que l'exploitation mutuelle, de se rassembler et de le faire…
Ce serait bien le diable si, de la multiplication de ces expérimentations, de l'effervescence de réflexion qui l'accompagnera, enfin dirigée vers quelque chose d'utile, n'émerge pas une économie qui convienne à tout le monde, grâce au progrès technique, aussi, avec peut-être quelques variantes. Si l'on ajoute à ça la diffusion d'une autre culture, cette nouvelle économie, ne manquera pas de se généraliser.
D'où un espoir, d’éteindre l’« incendie »…
Encore faut-il, que des individus sensibles à l'injustice, à la souffrance, ou simplement souhaitant vivre d'une façon plus humaine, cohérente, au point de passer à une action... efficace parce qu'ils auraient aussi pris le temps de penser (suffisamment et avec un minimum de rigueur), existent... Des gens qui ne se contenteraient pas de ne pas participer, ou d'agir sur des symptômes, donc...
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