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Ukratio, pour une société vraiment plus juste, durable et fraternelle
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Questions à un ami utopiste

III Une autre culture


1 Une société amorale

- Je suppose donc que les gens qui vous rejoignent doivent partager certaines valeurs, une certaine sensibilité.

- Ce n'est pas une obligation. En ucratie, chacun pense ce qu'il veut, il n'y a pas de sensibilité imposée.

- Ah bon  ? Nous venons de voir, pourtant, l'importance de l'amour, du respect...

- Oui, mais ce n'est pas imposé... Nous sommes très attachés à la liberté de penser, il n'y a pas de morale, au sens de choses qui sont « bien » ou « mal vues », ni même « bien » ou « mal » dans l'absolu..

- Tout à l'heure, tu parlais d'éthique du lieu...

- Alors, oui, il y a une éthique du lieu, en ce sens que lors d'une prise de décision collective, un veto doit s'appuyer sur l'éthique du lieu ; mais cette éthique n'intervient que là, d'une façon purement technique, en quelque sorte. Ce que je veux dire, c'est que nous n'intervenons pas dans la pensée des gens : chacun croit en ce qu'il veut, adopte la philosophie qu'il veut, tant qu'il respecte les règles...

- Mais les règles favorisent de fait une certaine éthique...

- Tout à fait. C'est pourquoi, la vie dans une coopérative ucratique est plus particulièrement appréciée par quelqu'un qui partage profondément ces valeurs. Mais si elles ne sont pas partagées par quelqu'un, on ne va pas le lui reprocher, ni le sanctionner en aucune façon (pour cette raison). Tout au plus peut-on lui demander de se comporter d'une certaine façon. Il n'y a pas d'immixtion dans la vie intime des personnes. Sans quoi, cela entraînerait une certaine pression sociale, des tensions, voire de l'hypocrisie.

- Mais une éthique, je veux dire, quelque chose qui est réellement partagé par les gens, cela ne peut-il pas aider, contribuer à un meilleur fonctionnement de la société  ?

- Bien sûr, et des choses sont faites pour diffuser cette éthique ! Sauf qu'il n'y a pas de jugement moral.

- D'un autre côté, n'est-ce pas un peu restrictif d'imposer de la sorte une éthique, même si ce n'est qu'à travers le « fonctionnement » ?

- Il faut voir que l'éthique en question n'est pas extrêmement sélective, puisqu'il ne s'agit que d'agir dans le sens de la préservation de la vie et du plus grand bonheur de tous, et ce, d'une façon rationnelle ! Ensuite, il faut bien voir qu'en plus, notre société n'a pas de prétention totalitaire, elle n'est qu'une option. Donc, ceux qui n'adhéreraient pas à une telle éthique restent libres de s'organiser autrement. Il s'agit en fin de compte de la mise en œuvre de l'un des aspects de notre éthique : le non-jugement.

- Juger peut être nécessaire...

- « Juger » au sens large, oui, bien sûr, c'est même un élément incontournable de la démarche rationnelle : il nous faut bien apprécier, estimer, pour agir au mieux ensuite. Le jugement dont il est question ici est une certaine façon de figer les personnes... ce qui nuit à la qualité des relations, à une véritable rencontre...

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