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Questions à un ami utopiste

I Une autre économie


3 La maximisation du bien-être

- Il me semble, oui :-).
Et pour le travail, ça se passe comment, dans ton système  ? Comment les gens sont-ils motivés s'il n'y a pas d'argent ? Ils sont tous spontanément dans la glorification du travail et le dévouement pour la productivité ? Tous altruistes ?

- Point du tout. Chacun adopte la philosophie qu'il veut.

- Ah, et donc, les adeptes du repos et des vacances ne font rien alors...

- Pas tout à fait :-). Si tu te rappelles ce que j'ai expliqué tout à l'heure tu devrais comprendre pourquoi.

- Oulà, je suis pas Master Mind, moi hein...

- De même que tu as indiqué des niveaux de désir pour chaque consommation, tu indiques des niveaux de désir pour chaque travail. Niveaux, qui là, seront le plus souvent négatifs, si, du moins, tu préfères ne rien faire que faire tel ou tel travail.
Ensuite, ce qu'il faut bien comprendre c'est que les activités économiques (travail et consommation) sont réparties selon une règle simple : on détermine la répartition qui maximise le bien-être en commençant par les bien-être les plus faibles. Ainsi, chacun tend à consommer ce qu'il préfère et à travailler à ce qu'il préfère (car cela accroît le bien-être), mais aussi la répartition est équitable, puisqu'on privilégie l'élevation des bien-être les plus faibles.

- Et qu'est-ce qui garantit que les choses désirées soient effectivement produites  ?

- C'est absolument garanti : seules des distributions travail/ consommation dans lesquelles le travail est celui nécessaire à la consommation correspondante sont prises en compte (dans la détermination de l'optimum). Donc, quand on distribue des consommations (futures), on distribue simultanément le travail correspondant.

- Donc, si j'apprécie beaucoup une consommation donnée, je ne suis pas sûr de l'obtenir...

- Non. Mais tu l'obtiens souvent : à chaque fois qu'il existe un ensemble de personnes dont la peine totale pour la produire est inférieure à la jouissance totale qu'elle procure à ceux qui l'apprécient le plus (qui seront donc les consommateurs, dont tu fais partie). Sinon, cette consommation, si elle t'était accordée, cela se ferait au détriment du bonheur total (qui comprend le tien). En somme, on prend en compte autant la satisfaction par la consommation que celle par le travail. C'est symétrique. Parce que les deux existent. On ne tombe pas dans cette schizophrénie où le travailleur-esclave se sacrifie pour le consommateur-roi. Dichotomie, qui entraîne une survalorisation de la consommation et une dévalorisation du travail, lequel doit alors être « récompensé ». D'où une surconsommation, et les conséquences que tu sais...

- Dans le système monétaire, au moins, si je veux quelque chose, je l'obtiens.

- Non : si tu n'es pas assez riche pour la payer, tu ne l'obtiens pas.

- Oui, mais je peux toujours m'enrichir suffisamment pour obtenir ce que je souhaite.

- Tout d'abord, ce n'est qu'une possibilité, y parvenir peut être très improbable (si tu aspire à une richesse très élevée)...
Ensuite, pour acquérir l'argent nécessaire, tu dois peiner. Si tu l'obtiens ainsi c'est que tu étais prêt à peiner pour ça. Dans notre système ucratique, c'est pareil : si tu es prêt à peiner pour le travail que cette chose coûte « objectivement », elle est bien produite... par toi, en l'occurrence. C'est parce que tu auras estimé que la chose te coûte moins que ce qu'elle t'apporte.

- Sauf que dans ce cas, c'est moi qui l'ai produite. Or, ce n'est pas toujours possible : si je n'ai pas les compétences nécessaires. L'intérêt d'une économie est que ça puisse être produit par d'autres !

- Si cela participe à un accroissement de la satisfaction totale, oui...
Le problème dans le système monétaire est que les choses sont biaisées par le désir d'argent, d'une part, et les inégalités de condition d'autre part. À cause du pouvoir que confère l'argent, ce dernier est fortement désiré. Tu trouves donc toujours des gens prêts à faire n'importe quoi ou presque pour de l'argent. Ceci parce que les gens ne fondent plus leurs désirs sur un plaisir objectif, mais sur cette pure potentialité qu'est l'argent. Ils perdent leur vie à la gagner, en quelque sorte. Ensuite, il y a des gens qui sont, par le jeu des injustices induites par ce système, contraints de faire des choses particulièrement pénibles pour pouvoir seulement survivre. Donc, quand tu obtiens quelque chose dans un système monétaire que tu n'obtiendrais pas en ucratie, c'est en exploitant la misère ou la bêtise humaine (éventuellement, la tienne !) Après, c'est un choix, on peut mépriser les autres, ou au contraire les respecter... On peut accroître son bien-être au détriment de celui d'autrui, ou partager réellement la valeur « fraternité »...

- Ensuite, ça veut dire quoi « en commençant par les moindre bien-être », ça me semble un peu vague comme formule...

- C'était pour aller vite, mais c'est en effet plus précis que ça. La procédure est la suivante : pour comparer deux distributions (de travail et consommation), on détermine le plus faible niveau de bien-être individuel pour chacune puis on les compare. S'ils sont différents, on adopte celle où il est le plus élevé, sinon, on passe au niveau de bien-être individuel suivant (dans l'ordre des valeurs croissantes)... et ainsi de suite. Et c'est pour ça que la distribution retenue sera forcément équitable : personne ne peut accroître son bien-être au détriment de personnes dont il est plus faible. Du coup, en pratique, tu pourras ne te voir attribuer une consommation coûteuse en travail que si tu as toi-même fait un travail équivalent

- Et que faites-vous de la compétence ? Suffit que je dise aimer une activité pour l'exercer ?

- Bien sûr que non. Une activité exigeant un certain niveau de compétence ne sera attribuée qu'à ceux qui l'ont !

- Et ça permet de déterminer une unique distribution, ce système ?

- Presque. Dans les cas où le principe des moindres bonheurs maximums ne suffit pas, on prend également en compte les éléments suivants : -l'économie d'énergie maximum, -la compétence maximum (un travail est attribué à la personne dont les performances sont les plus estimées pour ledit travail) -la variété maximum (une chose est attribuée en priorité à celui qui n'y a pas encore « goûté » ou n'y a pas goûté depuis le temps le plus long (Cela permet de disséminer les compétences, d'améliorer les évaluations d'appréciation, et il y a souvent une préférence pour la variété). Ensuite, lorsque ce n'est pas trop compliqué, on laisse le choix aux intéressés (toutes les informations pertinentes n'ont peut-être pas été communiquées à la machine). Enfin, la machine peut trancher de façon aléatoire (entre éventualité également bénéfiques, donc...)

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