Exactement, le terme de chainon en italique reflète le coeur de la philosophie organisationnelle et d'architecture technique informatique de "l'alliance des maillons".

Puisque le projet de l'alliance algosphere consiste à rapprocher des acteurs "progressistes" aujourd'hui dispersés intellectuellement (et qui ne sont même pas toujours conscients de faire partie d'une communauté éthique, faute d'un travail suffisant d'approfondissement de leurs propres valeurs : qui prend vraiment le temps de réfléchir à SA valeur-racine, celle auxquelles toutes les autres valeurs de second rang se rattachent), l'architecture organisationnelle et technique est délibérément ouverte et hyper-décentralisée (google.drive s'y prête à merveille) pour que les différents acteurs progressistes (comme ukratio par exemple) puissent progressivement se connecter les uns aux autres sans l'intervention d'un centre (dévulnérabilisation politique et technique).

TheBrain en fournit une très bonne illustration (c'est une ossature d'hypertexte). En d'autres mots l'alliance est organisationnellement et techniquement un 'réseau social' interopérable de centres d'intérêts. Inter-opérable dans une logique Pirate à rebours de Facebook par exemple (qui cherche plutôt à enfermer suffisamment les utilisateurs au contraire de la logique de bien public de tout réseau de communication - les services email sont généralement inter-opérables par exemple, ce qui favorise les communications). Pourquoi le 'centre d'intérêt' est l'atome de base de l'organisation de l'alliance ? parce qu'en démocratie directe la motivation personnelle est le seul carburant disponible pour faire tourner le moteur (l'éthique minimaliste de l'alliance est fondée sur une liberté absolue des algonautes, aucune contrainte de bénévolat ou de cotisation par exemple - de façon générale le mécanisme de réplication viral d'algosphere est basé sur le bon vieux keep it stupid/simple). Donc, l'organisation est centrée sur la motivation individuelle de façon à l'encourager et à la développer, c'est-à-dire sur 'l'intérêt' personnel de chaque algonaute. Toute l'alliance est centrée par construction sur chaque algonaute (allié accueillant, parcours d'accueil etc). Le centre d'intérêt est l'unité de regroupement des personnes 'intéressées'. L'alliance est un réseau social - des chainons - qui connecte les centres d'intérêt par affinité de motivation de proche en proche. Ces connections sont hyper-décentralisées, il est même possible de faire participer des non-algonautes à un centre d'intérêt si les participants n'ont pas d'objection. Les participants à un centre d'intérêt s'autogèrent sans en référer à quiconque : ils peuvent même choisir les technologies qu'ils préfèrent pour collaborer entre eux. L'alliance n'a pas de centre de commandement, de hiérarchie. Bien sûr, certains centres d'intérêt pourraient dériver par rapport à l'éthique de l'alliance mais il faut accepter ce risque liée à la décentralisation, il faut compter sur le bien commun éthique pour faire confiance au processus de réplication spontané de l'alliance (l'alliance table sur un facteur 10 de réplication annuel, pour atteindre la majorité politique mondiale vers le milieu du XXIeS). La barrière de sécurité de l'alliance est très puissante aussi : son site internet public est seul porte-parole officiel de l'alliance, pour publier un texte sur ce site il faut donc avoir le consentement de toute l'Alliance (1 seule objection peut faire capoter la proposition de publication), autant dire que pour franchir le sas de l'intranet une proposition doit avoir été mûrement conçue, discutée. Ce n'est pas parce chaque algonaute est libre de faire ce qu'il veut que l'alliance racontera n'importe quoi.

L'inter-opérabilité (la confiance donc) va très loin puisque les centres d'intérêt peuvent être accessibles par des non-algonautes, sans 's'inscrire' sur l'intranet de l'Alliance (l'intranet est un simple sas d'entrée réservé aux algonautes).

Cette inter-opérabilité permet d'envisager la connexion entre différentes démocraties directes, par exemple ukratio et algosphere (on peut s'amuser à imaginer un 'pass de citoyen du monde' permettant d'accéder aux différentes plateformes collaboratives des différentes démocraties : geeks bienvenus !).

L'alliance ne cherche surtout pas à 'contrôler' ce qui se passe en son sein (ces processus de décision et règles de fonctionnement tiennent en 2 pages, nous travaillons à les ramener à 1 page) mais à encourager le foisonnement d'initiatives par la réplication de chainons tournés vers l'extérieur. La régulation est laissée aux bons soins d'une éthique puissante et partagée (nous lancerons un chantier 'éthique' en 2014 dans le cadre de l'algonomie en tâchant d'allier les meilleures expertises disponibles sur la planète, de façon à approfondir et mettre à l'épreuve la jeune éthique dite prioritariste en.wikipedia.org/wiki/Prioritarianism). Elle ne cherche même pas à contrôler les technologies mises en oeuvre, elle encourage au contraire le P2P, l'éclatement du patrimoine informationnel entre les acteurs (dévulnérabilisation) avec un léger risque de perte en ligne peut-être. Le pari est qu'une architecture technique neuronale, malgré les éventuelles petites pertes de mémoire, devrait être plus efficace que les architectures politiques et techniques centralisées.

En résumé, l'Alliance est une structure organisationnelle et technique faite de neurones (centres d'intérêt fournissant l'énergie) et de synapses (les chainons). Le tout est un joyeux désordre dont devrait se dégager un vrai... bordel ambiant inter-opérable.