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    • Encourager à une pratique méditative régulière ?metaDiscussionhistory
      57 messages ( et 78 méta-messages) < 2014
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      • Message répondu :"Vers une économie altruiste" par def le 26-01-2014 à 22H19( 1 méta-message)Voir le message
      • par Vic le 02-02-2014 à 16H19
        Après avoir lu le chapitre en question, je vous fais un petit résumé. (j'ai photographié les pages si besoin).

        Dans les premiers paragraphes, il montre les dérives du libre marché, et que ce n'est pas le libre-échange en lui-même qui doit être remis en question, mais la dérégulation qui a été démolie depuis des dizaines d'années, et l'absence de garde-fous. Il évoque par exemple ce que permettrait la taxe Tobin: stabilisation du marché, engendrer des recettes de plusieurs centaines de milliards de dollars qui pourraient être utilisées pour subventionner par exemple le développement des énergies renouvelables, et elle serait aussi un instrument efficace contre la spéculation. [les "(...)" sont souvent des exemples donnés, je les éclipse pour alléger]

          « Les régulations doivent être conçues par des experts suffisamment compétents qui ont en vue les intérêts de l'ensemble de la société, veillent à préserver l'équité, à réduire les inégalités, à mettre au pas les profiteurs et à donner à la majorité de la population, qui souhaite la coopération et la réciprocité bienveillante, la possibilité de ne pas être prise en otage par une minorité de spéculateurs sans scrupule.

          Selon Michael Porter, professeur à Harvard, et Mark Kramer, consultant économique, les bonnes régulations sont celles qui encouragent les objectifs sociaux et les investissements, génèrent des bienfaits partagés et stimulent l'innovation, plutôt que de favoriser la poursuite de profits à court terme et seulement pour le bien de quelques-uns, comme c'est le cas de l'économie dérégulée. De telles régulations doivent, selon ces auteurs, fixer des buts sociaux clairement définis, relatifs, par exemple, à l'utilisation des ressources énergétiques, ainsi qu'aux questions de santé et de sécurité. Elles doivent aussi inciter les producteurs à inclure dans leur comptabilité et dans l'évaluation des prix de revient le coût des conséquences écologiques de leurs produits et de leurs activités (gestion des déchets, dégradation de l'environnement, dilapidation des richesses naturelles). Les régulations doivent toutefois préserver les capacités d'innovation des entreprises en leur donnant la liberté de choisir les moyens permettant d'accomplir les buts sociaux et environnementaux fixés par les régulateurs. Les régulations ne doivent pas miner les progrès qu'elles cherchent à encourager.
          Dans tous les cas, les régulations doivent favoriser la transparence, neutraliser les pratiques trompeuses et servir d'antidote à la perversion des marchés soumis au monopole des grandes multinationales.
          Porter et Kramer prônent un capitalisme nourri de buts sociaux, qui crée des valeurs partagées et engendre des bienfaits réciproques. (...) »


        Unir la voix de la sollicitude à celle de la raison

        Ensuite il montre l'importance de promouvoir et de cultiver l'altruisme.

        « "Il y a deux problèmes que l'économie de marché et l'égoïsme individuel ne pourront jamais résoudre, celui des biens communs et celui de la pauvreté au milieu de l'abondance. Pour ce faire, nous avons besoin de la sollicitude (care en anglais) et de l'altruisme." Telle est l'opinion exprimée par Dennis Snower, professeur d'économie à Kiel et fondateur du Global Economic Symposium (GES) qui s'est tenu à Rio de Janeiro en octobre 2012 et auquel il m'avait invité en compagnie de la neuroscientifique Tania Singer.
          Faire une telle déclaration dans un discours d'ouverture, devant un parterre de quelques six cents financiers, homme d'Etat, entrepreneurs sociaux et journalistes, demandait une certaine audace. En effet, pour les économistes classiques, il est incongru de parler de motivation (autre que l'intérêt personnel), d'émotions (bien qu'elles interviennent dans toutes nos décisions) et, à plus forte raison, d'altruisme et de solidarité. Nous l'avons vu: l'économie n'est pas censée utiliser un autre langage que celui de la raison. Dennis Snower était donc passablement soucieux avant de prononcer son discours, comme il l'était de consacrer trois séances plénières à une neuroscientifique qui allait parler de l'empathie et, pis encore, à un moine bouddhiste qui allait expliquer qu'altruisme et bonheur étant indissociables, le concept qui répond le plus efficacement aux défis de notre temps est donc l'altruisme.
          A son grand soulagement, les choses se passèrent fort bien et, trois jours plus tard, lorsque les participants durent voter pour dix propositions que le GES devait s'efforcer de soutenir, deux de nos projets furent retenus. Il s'agissait de celui des « gymnases mentaux de l'altruisme » destinés à cultiver l'altruisme au sein des entreprises, ainsi que de celui de l'entrainement à la compassion dès l'école maternelle, un programme de recherche mené par le psychologue et neurobiologiste Richard Davidson à Madison avec un succès étonnant, et que j'avais présenté à cette occasion. A notre grand étonnement, ce dernier projet fut adopté comme projet n°1. Dennis Snower avait réussi son pari: les participants s'étaient ouverts à sa vision des choses.
          Le questionnement de Dennis Snower était le suivant: comment promouvoir la coopération nécessaire pour résoudre les problèmes mondiaux les plus importants ? Nous sommes confronté en particulier à deux types de problèmes, celui des « biens communs » ou « biens publics » et celui de la pauvreté au milieu de l'abondance. (...)
          Pour reprendre les termes de Dennis Snower, « Homo economicus - l'être individualiste, égoïste et supposé rationnel sur lequel reposent le système et la politique économiques - ne contribue pas suffisamment à la richesse collective car le libre-échange ne le récompense pas pour les bienfaits qu'il pourrait apporter au monde. » Autrement dit, si un individu isolé s'abstient sagement d'abattre trop d'arbres, l'économie de marché s'en moque.
          Quel est le remède à cette situation ? se demande alors Snower. La réponse est claire: « C'est la volonté des individus de contribuer au bien commun, même si leur contribution dépasse les bénéfices personnels qu'ils en retirent. (...)
          Le processus de mondialisation et l'accroissement des richesses ont aussi laissé de côté de nombreux pays qui restent piégés dans la pauvreté, la mauvaise santé, l'insécurité alimentaire, la corruption, les conflits et un faible niveau d'éducation.
          Pour briser ce cercle vicieux, les privilégiés doivent non seulement accepter de corriger ces inégalités, mais aussi le désirer, sans nourrir d'autre espoir que d'améliorer la vie des autres. Pour Snower, c'est quelque chose que le libre marché ne pourra jamais engendrer spontanément et, là encore, la solution réside dans la volonté des plus favorisés d'accepter de payer de leur personne pour offrir de meilleurs services aux plus pauvres.
          Les économistes classiques en ont conclu qu'il fallait trouver des moyens d'inciter les gens à faire face aux problèmes de la pauvreté et des richesses communes. Le gouvernement peut, par exemple, lever des impôts et subventionner les plus démunis; il peut aussi redéfinir les droits de propriété, redistribuer les revenus et la richesse, ou fournir directement des biens collectifs à la population.
          Mais dans un monde où le but des politiciens est de se faire élire ou réélire, où les groupes d'intérêts financiers exercent une influence disproportionnée dans l'élaboration des politiques, où les intérêts des générations futures sont souvent ignorés puisque leurs représentants ne sont pas assis à la table des négociations, où les gouvernements poursuivent leurs politiques économiques nationales au détriment de l'intérêt mondial, les décideurs ne sont guère disposés à créer des institutions dont l'objectif seraient d'encourager les citoyens à contribuer à la richesse collective, ce qui permettrait d'éradiquer la pauvreté.
          Dans ces conditions, comment inciter les gens de différents pays et cultures à contribuer aux biens communs ? Deux réponses sont envisageables: l'une est exprimée par la voix de la raison, l'autre, par la voix de la sollicitude, du care.
          La voix de la raison est celle qui nous incite à envisager les choses objectivement. Elle nous permet notamment de réfléchir à l'interchangeabilité des points de vue et nous fait comprendre que si nous souhaitons que les autres se comportent de façon responsable, nous devons commencer par le faire nous-mêmes, ce qui favorise la coopération. Cette démarche rationnelle a sans doute constitué un facteur important dans la promotion des droits des femmes, des minorités et d'autres groupes d'individus dont les droits sont bafoués. En outre, elle nous incite à tenir compte des conséquences à long terme de nos actions.
          Mais en dépit de ces considérations, personne, affirme Dennis Snower, n'a été en mesure de montrer de façon convaincante que la raison seule, sans l'aide d'une motivation prosociale, suffit à amener les individus à élargir le domaine de leur responsabilité pour y inclure tous ceux qui sont affectés par leurs actions. De plus, si la balance du pouvoir penche en votre faveur, rien ne vous empêchera de vous en servir sans vergogne au détriment d'autrui. Séparée de la sollicitude et aiguillonnée par l'égoïsme, la raison peut conduire à des comportements déplorables, à la manipulation, l'exploitation, et à l'opportunisme sans merci.
          C'est pourquoi la voix de la sollicitude est nécessaire. Elle est fondée sur une interprétation différente de la nature humaine et permet d'inclure naturellement dans l'économie, comme nous le faisons dans notre existence, l'empathie, la capacité de se mettre à la place de l'autre, la compassion pour ceux qui souffrent, et l'altruisme qui inclut toutes ces qualités. S'ajoutant à la voix de la raison, la voix de la sollicitude peut changer fondamentalement notre volonté de contribuer à la richesse commune. [Ce qu'est en soi le projet Ukratio: une motivation altruiste de régler les problèmes des "richesses naturelles communes" et de la pauvreté au milieu de l'abondance.]
          A ceux qui soutiennent qu'il est plus rationnel d'être égoïste qu'altruiste, parce que c'est la façon la plus réaliste et efficace d'assurer sa prospérité et sa survie, et que les altruistes sont des idéalistes utopiques et irrationnels qui se font toujours exploiter, on peut répondre avec Robert Franck, de l'université de Cornell: « Les altruistes ne sont ni plus ni moins rationnels que les égoïstes. Ils poursuivent simplement des buts différents. » Il est même probable que, dans bien des situations, l'altruiste se comportera d'une manière plus réaliste que l'égoïste, dont les jugements seront biaisés par la recherche de son seul intérêt. L'altruiste envisage les situations dans une perspective plus ouverte. Il aura plus de facilité à considérer les situations sous différents angles, et à prendre les décisions les plus appropriées. N'avoir aucune considération pour l'intérêt d'autrui n'est pas rationnel, c'est seulement inhumain.
          En outre, alors que la voix de la raison seule ne fournit pas aux égoïstes de justification suffisante pour les convaincre d'éliminer la pauvreté au milieu de l'abondance, la voix de la sollicitude peut leur en fournir un grand nombre. A ce titre, elle mérite notre attention et doit nous guider dans nos efforts pour résoudre les problèmes mondiaux. »


        Etendre la réciprocité



        «   L'altruisme est contagieux, et l'imitation, ou l'inspiration, joue un rôle important dans les sociétés humaines. De nombreuses études ont montré que le simple fait d'avoir vu quelqu'un aider un inconnu augmentait la probabilité pour que je fasse de même. Cette tendance est cumulative: plus je vois les autres agir généreusement et prendre soin d'autrui, plus j'ai tendance à me comporter comme eux. A l'inverse, plus les autres sont égoïstes, plus je tends à l'être aussi.
           Dans les années 1980, l'économiste français Serge-Christophe Kolm,(...) s'est interrogé sur la manière de parvenir à une économie et à une société suffisamment altruistes et solidaires dans le contexte du monde moderne:

          "La bonne société est faite d'hommes bons. La bonté: c'est mettre en avant l'altruisme, la solidarité volontaire, le don réciproque, la générosité, le partage en frères, la libre communauté, l'amour du prochain et la charité, la bienveillance et l'amitié, la sympathie et la compassion. (...)
          Un autre système est possible, fondé sur le meilleur en l'homme, sur les meilleures relations sociales et les renforçant.
        "

          Ce système, c'est l'économie de réciprocité, une économie qui engendre des rapports interpersonnels "infiniment plus gratifiants et humains, qui produisent des personnes meilleures, sans comparaison et de l'avis de tous".

          Selon Kolm, les avantages de la réciprocité sont multiples. Elle favorise l'efficacité, la productivité et la transparence, du fait que l'information est naturellement partagée au lieu d'être monopolisée ou dissimulée, comme c'est le cas, nous l'avons vu, dans la plupart des grandes entreprises. Les motivations altruistes favorisent la coopération, laquelle augmente l'efficacité. La réciprocité engendre plus de justice dans la distribution des ressources et des bénéfices. La justice, à son tour, favorise la réciprocité, et un cercle vertueux s'enclenche. La réciprocité entraîne la coopération, laquelle a toujours été au cÅ“ur de l'évolution des espèces, de la créativité et du progrès. Elle se renforce à mesure que les individus prennent conscience de ses possibilités et de ses avantages. Elle entraîne en particulier une diminution des dépenses habituellement allouées à la concurrence, et une amélioration considérable des relations de travail, ce qui favorise la créativité. Comment influencer cette dynamique ?


        Vers une économie positive et solidaire

        Lors du Forum économique mondial de Davos de janvier 2010, au cours de la séance intitulée « Repenser les valeurs dans le monde de l'après-crise », Muhammad Yunus, prix Nobel de la paix et créateur du microcrédit permettant aux pauvres d'échapper par eux-mêmes à la pauvreté (pour autant qu'il ne soit pas détourné de son intention originelle par le profit bancaire), déclara:

          "Il n'est pas nécessaire de changer la façon de faire des affaires, il suffit de changer l'objectif poursuivi. Une économie dont le but n'est que la recherche du profit est égoïste. Elle rabaisse l'humanité à une seule dimension, celle de l'argent, ce qui revient à ignorer notre humanité. Et puis, il y a l'économie altruiste dont la finalité première est de se mettre au service de la société. C'est ce qu'on appelle une « économie sociale ». La charité peut aider de manière momentanée et ponctuelle, mais elle n'a pas d'effet continu. L'économie sociale, elle, peut aider durablement la société."

          L'économie sociale en elle-même est aussi viable que l'économie égoïste, mais son bénéficiaire direct est la société. Vous pouvez, par exemple, fonder une entreprise dans le but de créer des dizaines de milliers d'emplois ou de fournir de l'eau potable et bon marché à des milliers de villages, comme l'a fait la Grameen Bank de Yunus. Voilà des objectifs qui diffèrent de la simple recherche du profit. Si vous réussissez à créer ces emplois ou à fournir cette eau potable, ce sera votre indicateur de succès dans le bilan de fin d'année. Selon Yunus: " Aujourd'hui, l'essentiel de la technologie est mis au service d'entreprises égoïstes. Or cette même technologie pourrait être mise au service d'entreprises altruistes. " »


        Il parle ensuite du commerce équitable, des fonds éthiques, des banques coopératives, des "bourses de l'économie positive", en donnant des exemples de réussites pour chacun. Il rappelle l'importance de l'Aide aux Pays en Développement et de la philanthropie, en donnant des exemples concrets de l'avènement d'une solidarité de masse.
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      • Réponse n°1 : par jcl le 03-02-2014 à 14H07Voir le message

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