Bonjour,
Côté maison, nous avons déplacé et remplacé pas mal de tuiles, histoire de protéger les infrastructures. La saison est propice à cela car la fréquence des pluies nous permet de vérifier rapidement les effets de nos interventions et ce n'est pas toujours évident d'arrêter une fuite du premier coup. Cet exercice n'est d'ailleurs pas tout à fait terminé !
Du côté de la bergerie, en particulier, ce travail avait été quelque peu négligé jusqu'ici. Des parties de poutre que j'avais traitées et mises à l'abri il y a quelques années, étaient à nouveau humidifiées par des infiltrations coulant le long de traverses. Elles sont au sec maintenant (c'était plutôt urgent, vu qu'elles étaient déjà pas mal détériorées). Nous en avons d'ailleurs profité pour changer une traverse (le long de laquelle l'eau s'écoulait, et qui était complètement pourrie), un bois de la dimension appropriée ayant été trouvé entre temps.
En réalité, nous n'avons pas consacré beaucoup de temps à ce genre de tâches (une dizaine d'heures dans le mois). C'est parce que nous sommes dans la rubrique "lieu", que je mets l'accent là -dessus, mais ça ne doit pas faire illusion.
En ce moment, nous préparons un spectacle de Noël pour les enfants déshérités de la commune, un conte chinois en théâtre d'ombres, en collaboration avec les "foyers ruraux".
Et surtout, le travail de longue haleine sur les programmes au service de l'ucratie n'a pas diminué. Je vais faire des posts spécifiques pour relater les quelques récentes évolutions qui ont eu lieu sur l'organiseur.
À côté de ça, je suis en train de lire (à mes heures "perdues") un des livres qu'HDen a offerts à la communauté lors de son dernier passage. Vic en avait d'ailleurs déjà parlé sur le forum. Il s'agit du plaidoyer pour l'altruisme de Matthieu Ricard. C'est un pavé sérieusement référencé sur l'importance de l'altruisme. C'est pour moi, une véritable mine, pour étayer des idées que je partage depuis longtemps, mais qui sont encore trop peu répandues.
Il y soutient (avec expériences scientifiques à l'appui) l'idée selon laquelle l'altruisme désintéressé existe et est naturel à l'homme. Dans un chapitre intitulé "la banalité du bien" , il renverse même l'idée d'un égoïsme prédominant, en évoquant quelques chiffres comme ceux concernant l'importance du bénévolat. Aux états-Unis, par exemple, 50% de la population pratique le bénévolat et 75% fait des dons annuels à des associations caritatives. En tant que facteur de troubles, l'égoïsme serait sur-médiatisé. À ce sujet, il relate
un travail de Jacques Lecomte, dénonçant des rumeurs de pillage à l'occasion du cyclone katrina en Louisiane, rumeurs ayant masqué une réalité opposée (et induit des violences réelles!)
Le mois dernier, je vous ai donné un exemple d'altruisme "courageux". Matthieu Ricard, dans le chapitre sus-nommé, en cite un qui relèverait de l'altruisme "persévérant", qui m'a fait du bien. Donc, je partage, en recopiant ci-dessous le passage concerné :
Plaidoyer_pour_l'altruisme
A soixante et un ans, au Bangladesh, Joynal Abedin pédale toute la journée sur un richshaw, un moyen de transport commun en Asie qui est un gros tricycle muni d'une banquette arrière prévue pour deux personnes mais sur laquelle il n'est pas rare que trois ou quatre passagers prennent place. Abedin gagne l'équivalent de 1 à 2 euros par jour.
« Mon père est mort parce que nous ne pouvions pas l'emmener à l'hôpital, qui était à deux jours de marche d'ici. J'étais tellement en colère ! Les gens d'ici pensent que, parce que nous sommes pauvres, nous sommes impuissants. Je voulais prouver qu'ils avaient tort. »
Joynal Abedin est parti pour la ville avec une seule chose en tête : construire une clinique dans son village, Tanhashadia. Il s'est promis de ne revenir que lorsqu'il aurait suffisamment d'argent pour lancer le chantier.
Il a pédalé pendant trente ans, mettant chaque jour de côté une partie de ses gains. À l'âge de soixante ans, il avait épargné l'équivalent de 3000 euros, de quoi réaliser son projet. Il est revenu au village et a construit une petite clinique ! Au début, il n'a pas réussi à trouver de médecins. « Ils ne me faisaient pas confiance », confie-t-il. Il débuta donc avec du personnel paramédical. Mais, rapidement, les gens ont apprécié le travail incroyable qu'il accomplissait, et il a reçu de l'aide. À présent, la clinique du village, bien que modeste, traite environ trois cents patients par jour. Pour l'entretenir, Abedin fait payer aux patients une modeste contribution, à laquelle s'ajoutent des dons, souvent anonymes, qui ont commencé à affluer après que les journaux ont relaté son histoire. À la suite d'un don plus conséquent, il a aussi construit, sur son petit terrain, un centre d'éducation qui peut accueillir soixante enfants.
À soixante-deux ans, Abedin conduit toujours son rickshaw, transportant infatigablement ses passagers, en dédiant chaque coup de pédale au bien-être des patients de sa clinique.
. . .
Impressionnant, non ?
Ce comportement gagnerait à être érigé en référence, je pense.
Chacun devrait voir ce qu'il fait avec les quelques euros qu'il perçoit au-delà du nécessaire pour subsister... après on peut aussi examiner à quoi on consacre son temps (pour ceux qui, comme moi, ne perçoivent pas d'argent).
Et combien plus motivés (que Joynal) devraient être ceux qui disposent de la connaissance de moyens d'actions sur des causes de problèmes à grande échelle...
Non ?
Du coup, au vu du comportement de la majorité des personnes dans notre société, on est tenté de penser que l'altruisme n'est pas si important que ça, mais au vu de la réalité potentielle de cet altruisme, il suffirait peut-être d'une petite prise de conscience...
et cela est porteur d'un sacré espoir, non ?