Je me suis permis de faire part de quelques réactions que j'ai eues en parcourant le site à la visite duquel tu nous conviais, puisque c'est ainsi que tu souhaitais initier une discussion sur l'éducation en ucratie. J'ai extrait des propos exacts à partir d'une vidéo qui semble fondamentale et bien résumer les choses, à des fins d'exactitudes, mais j'ai parcouru l'ensemble du site. Par contre, je n'ai pas acheté le livre ! (au vu de ce à quoi je souhaite consacrer mes maigres ressources financières, et de ce que j'ai lu et entendu par ailleurs sur le site) (à moins qu'il soit quelque part en libre accès ?)
Je ne me suis pas positionné face à ce qu'est l'"éducation authentique", j'ai seulement analysé certains points du discours de JP Lepri.
Ma critique est plus une observation concernant un type de discours, qu'un débat « qui a tort qui a raison ». Je parle de l'ensemble de mon précédent propos, pas du point précis concernant le fait de savoir si l'éducation nationale aborde (ou pas) la question de ses propres objectifs, (où l'on peut en effet parler d'un tel type de débat).
Mais, même là , je ne vois pas où serait le problème d'une discussion « qui a tort qui a raison »...
Il peut être utile dans certains cas (assez fréquents, même), de distinguer le vrai du faux, et donc, de déterminer "qui a tort et qui a raison" (non pas pour désigner des coupables, mais pour connaître la vérité !) Ce qui est problématique, par contre, est un manque de rigueur du débat : car on ne parvient pas, alors, à distinguer le vrai du faux (et c'est d'ailleurs bien là que se situe le fond de ma critique : je pense que son propos manque de rigueur).
J' ajouterais également (à ce qui pose problème dans certains débats) un certain attachement à ses idées (ou à son image), un instinct de "compétition", qui, conjugué au manque de rigueur, fait que chacun reste éternellement persuadé d'avoir raison. D'où des débats « j'ai raison t'as tort » ; ce qui est autre chose... ;)
Je pense qu'il faut se méfier d'un "harmonisme" hâtif, qui nous ferait rejeter tout débat « qui a tort qui a raison », ou encore prétendre que tout le monde a raison, voire que la vérité n'existe pas ! Cela découle probablement de l'amalgame entre les débats « qui a tort qui a raison» et les débats « j'ai raison t'as tort ». Je pense qu'il faut aller au delà d'une certaine diplomatie qui est une "fuite devant les conflits", si l'on veut accéder à une harmonie plus profonde. Cela demande certes un effort plus important, mais me semble payant. C'est bien à ce niveau, d'ailleurs, que se situe l'"harmonisme"
rationnel :
harmonisme.org/harmonie.php#non_violenceContrairement à ce que l'on pourrait s'imaginer hâtivement, l'harmoniste rationnel n'est pas quelqu'un qui va être d'accord avec tout le monde, tout respecter ou tout laisser faire. C'est d'ailleurs une tendance humaine courante que de fuir le moindre problème ou désaccord. Cette tendance s'oppose au progrès vers plus d'harmonie. Si quelqu'un fait des choses qui causent globalement beaucoup de souffrance, l'harmoniste va donc chercher à empêcher ses actions.
Ce qui est vrai, cependant, est que l'harmoniste va privilégier le dialogue à la contrainte.[
Donc, dans l'éducation ucratienne, je verrais des cours sur ce qu'est le vrai et les moyens de l'établir. ;)