Ah, je ne suis pas le seul à subir les affres des guillemets intempestifs qui se déplacent tous seuls x)
Je parlais ici de formes précises d'égoïsme, parce que sinon, le concept est trop vague. Par exemple, la soif d'argent. Eh bien, si tu supprimes l'argent, qui est une convention sociale, ce concept n'est plus présent, plus personne n'aura soif d'argent. Pareil si tu optes pour une organisation non hiérarchique : qui voudrait grimper dans une hiérarchie qui n'existe pas ? Or, tout cela est possible dans la mesure où l'on parle ici de conventions sociales...
Je suis d'accord alors.
L'idée est de commencer par ce qui est faisable, et tout d'abord "concret". Parler de "supprimer l'égoïsme" ou même le réduire, c'est rester dans le domaine de l'abstraction.
Cela pourra t'étonner, mais maintenant que je connais et maîtrise - dans une certaine mesure - la technique méditative dont je parle, la "concrétude" de l'éradication de l'égoïsme par la méditation me frappe plus que jamais; et, soit dit sans te froisser, cela m'apparait plus concret et immédiat que la mise en œuvre d'un système ne favorisant pas cet égoïsme. Mais je comprends ton point de vue. Pour moi, rien de plus que concret pour supprimer l'égoïsme que de s'asseoir et de s'y entrainer, précisément. Mais je conçois que cela reste abstrait si l'on n'en a pas fait l'expérience.
au contraire, j'ai l'intime conviction qu'il tend "naturellement" à l'altruisme s'il n'est pas obligé de s'insérer dans un système qui...
J'en suis heureux, et je pense que ce point en commun est très important, et cela ne m'étonne pas s'il est partagé pour tous les ucratiens.
Je serais juste un peu moins optimiste : ce n'est pas seulement le fait de devoir s'insérer dans un certain système qui engendre l'égoïsme, il correspond également à une certaine spontanéité.
Des études scientifiques montrent que dès l'âge d'un an, l'altruisme est spontané; et que c'est plus tard que les enfants apprennent à discriminer (à mon avis sous l'influence de la manière d'être des gens qui les entourent). Voir à ce propos la petite interview de Matthieu Ricard sur son dernier livre:
youtu.be/5Aa5QFMsqHQMais l'évolution vers une certaine sagesse présente aussi une certaine spontanéité, le problème étant qu'elle est plus lente.
Elle est plus lente si on laisse les enfants s'intégrer d'abord dans le système actuel (favorisant l'égoïsme, n'encourageant pas particulièrement cultiver une certaine sagesse), et qu'on essaye, après, de leur faire retrouver cet altruisme spontané. Si l'on oriente l'éducation vers cet altruisme (plein de moyens possibles, c'est déjà en place dans certaines écoles américaines et britanniques), on s'épargne beaucoup. La méditation Vipassana est même enseignée dans certaines prisons de par le monde, avec des effets éloquents sur l'ambiance qui y règne, les conflits internes, l'agressivité des détenus, leur bien-être même, etc.
D'où l'intérêt, je pense, d'une certaine "pratique méditative", pas forcément le truc intensif que tu proposes, où il ne faut pas penser, mais " etc..
Attention, je n'ai pas parlé de "ne pas penser". Et attention aussi, ce que j'encourage n'est pas simplement " juste le fait de s'observer, de faire le point, de réfléchir à sa propre vie, aux conséquences de ses actes". Je parle bien d'une pratique méditative régulière, d'une séance de méditation, de pratiquer cette technique en particulier. Je t'invite à en faire l'expérience, et à en reparler ensemble après.
Car tu auras beau dire "bon alors j'encourage tout le monde à réfléchir aux conséquences de ses actes et ça ira mieux", rien n'est garanti, c'est bien hasardeux et bancal selon moi.