On pourrait dire que l'égoïsme est ce qui se fait au détriment des autres.
Travailler à réduire sa souffrance n'est pas au détriment des autres, au contraire, même eux en "subiront" directement (altruisme du méditant) ou indirectement (comportement prosocial du méditant) les bienfaits. Nier cela reviendrait à nier que les individus ont une influence (en pensées, paroles et actes) les uns sur les autres, ce qui serait complètement déconnecté de la réalité.
Il ne faut pas tout mélanger. Évidemment que l'enfant qui meurt de faim est une souffrance bien réelle, mais la cause de sa souffrance, le système capitaliste, est lui-même un symptôme d'ignorance, de manque d'altruisme, d'avidité exacerbée. Ceux qui favorisent le système actuel ignorent qu'en votant, par exemple, pour untel ou unetelle, ils ne contribuent pas à la diminution de la souffrance dans le monde, bien au contraire (-> ignorance); et ceux qui ne l'ignorent pas mais qui s'en foutent (-> égoïsme) et qui trouvent que c'est très bien comme ça (-> avidité), font tout pour perpétuer ce système. Vipassana éradique (si l'on s'en donne la peine) les trois sources "racines" de la souffrance: ignorance (des causes de la souffrance [la sienne ou celle du monde], des causes du bien-être [idem]), avidité et égoïsme. On a donc tout intérêt à pratiquer Vipassana et à partager cette technique avec le plus grand nombre, et c'est donc un moyen d'agir sur la souffrance à sa source, y compris sur celle de l'enfant qui meurt de fin, ou de l'environnement que le système actuel saccage (pour prendre des exemples bien visibles). Ce qui ne dispense pas d'agir sur les symptômes de la souffrance pour autant. Je dis juste qu'il est plus que pertinent et plus qu'urgent d'agir sur la souffrance à sa source, puisque c'est en éradiquant la cause qu'on éradique le symptôme. Et, à l'échelle globale comme à l'échelle individuelle (la première découle de la seconde), c'est bien l'avidité, l'ignorance et l'égoïsme qui sont la cause de la souffrance de l'enfant qui meurt de faim.
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