Donc, oui, il faut compter sur leur humanité, et il y en a toujours un peu chez tout le monde(sauf peut-être quelques rares pathologies du cerveau, mais cela ne concerne pas notre propos).
Je ne suis pas du tout d’accord avec toi.
=>Construction mentale plutôt que caractéristique programmée du cerveau.Pour moi, oui, tout le monde nait avec la capacité d’être humaniste (sauf les pathologies rares du cerveau).
Tout comme tout le monde nait avec la capacité d’être jaloux, d’être généreux, d’être agressif, d’être tolérant, d’être patient…
SAUF que pour moi, avoir de l’humanité est une construction mentale, qui se forge avec ton éducation, ton milieu, tes expériences… Tout le monde peut donc la développer [son humanité] ou pas. (Tout comme tu peux devenir jaloux, ou pas ; agressif ou pas, patient ou pas…)
Donc il est possible, et c’est plus courant que ce que tu ne penses, d’arriver à l’âge adulte et ne pas avoir du tout développé d’humanité, d’empathie… et d’avoir développé une construction mentale qui ne permet plus de le changer (à cause d’autre caractéristiques qui font partie aussi de sa construction mentale, par exemple, tendance à fuir les problèmes, têtu…)
On ne « nait » pas humaniste, on le devient.
Ou alors si tu veux voir les choses autrement : On nait « tout » et on se « spécialise » dans certains traits de comportements au détriment d’autres…
=>Le changement ?Tu vas donc me dire : « tu vois puisque c’est modifiable, ils vont pouvoir changer ! »
1/Je connais beaucoup (beaucoup !) de gens qui ont de tels caractères (jaloux, agressif) mais TRES PEU qui arrivent à faire un travail de fond pour changer ça.
Tout est modifiable oui, surtout chez les enfants qui sont en pleine construction.
Le problème avec les adultes c’est qu’ils ont déjà intégré certaines autres valeurs qui vont faire une espèce de filtre, de protection, de frein, au changement.
Certains ont une construction mentale qui va leur autoriser un certain espace de manoeuvre, et beaucoup d’autres non.
Par exemple je rencontre beaucoup (trop) de gens qui ont un « fort caractère » comme ils disent (comprendre ici un caractère de merde : à monter au front dès qu’il y a un problème, sans prendre 2 secondes de recul et essayer de comprendre l’autre, qui parlent mal en méprisant pour essayer de montrer leur domination lors d’une dispute…) et qui seront absolument incapables de la changer, car même si ça leur apporte des disputes, des conflits, eux ont l’impression qu’ils ne se laissent pas marcher sur les pieds, qu’ils ne se font pas « dominer ». Changer de caractère serait pour eux une faiblesse. Est-ce que cet exemple te parle ?
Autre exemple : Pour qu’une personne arrête d’être jalouse (si c’est une réaction non légitime) elle ne doit pas « juste » régler son problème de jalousie, mais toutes les valeurs erronées de son système de valeurs qui a fait qu’elle est devenue jalouse (donc par exemple, son manque de confiance en elle, son besoin d’attention…)
-Donc sur des adultes qui ont déjà une construction mentale assez solidement imbriquée, le changement est difficile.
Ou alors il faut qu’ils aient intégré dans leur système de valeurs que le fait de se remettre en question et de changer est positif.
-De plus il faut encore qu’ils en aient envie, car tu peux amener un âne à la fontaine, s’il n’a pas soif il ne boira pas !
Donc pour le problème de l’humanité (et de domination – voir plus loin) chez beaucoup de personnes tu n’arriveras jamais à le corriger :
- parce que leur construction mentale est faite pour qu’ils ne puissent pas changer
- ou parce qu’ils craignent le changement
-ou parce qu’ils pensent être en équilibre dans leur vie, donc ils n’éprouvent pas le besoin de changer.
2/De plus ils n’arrivent pas à changer ce caractère néfaste pour eux qui pourtant, une fois réglé leur permettrait d’avoir une vie meilleure (ils le savent eux même, mais se disent « je n’y peux rien je suis comme ça » et continuent de souffrir).
Ok, donc ces personnes, même avec la motivation d’une vie plus équilibrée n’arrivent pas à changer. Donc je ne te parle même pas d’un capitaliste qui EN PLUS Y PERD DANS L’AFFAIRE (voir point 1) !!! Il a très peu de chance de changer! (de vouloir changer, et de pouvoir changer!)
(Concernant ce point [la capacité de changer], voir en complément les autres arguments donnés dans ce chapitre Votre argument N°2 : « Un système qui convient à tous »)
3/Tu le dis toi-même :
PAGE 28 : La rémunération entretien l’égoïsme, la cupidité
PAGE 34 : La quête du pouvoir en entretient le désir, sa détention fait qu’on s’y attache
Les capitalistes sont actuellement en train de nourrir le loup de la cupidité (pour reprendre une de tes expressions)… C’est un pouvoir fort comme tu l’as dit. Ils SONT et ENTRETIENNENT à l’infini leur coté capitaliste. Qu’est-ce qui te fait croire qu’ils vont pouvoir se détacher de cette attraction ?