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    • La question de la souffrance et des moyens de la réduiremetaDiscussionhistory
      44 messages ( et 34 méta-messages) < 2014
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      • Approche rationnelle pour une réduction maximale par def le 05-02-2014 à 17H56
        Concernant les causes de la souffrance, je proposerais plutôt l'analyse suivante :

        Toute souffrance a deux causes (toutes deux nécessaires, mais non suffisantes) : une cause interne et une cause externe (environnementale).
        Quelqu'un me tape dessus: cause externe : le gars qui me tape dessus ; cause interne : ma sensibilité aux coups.
        Quelqu'un dit du mal de moi : cause externe : le médisant ; cause interne : mon égo-sensibilité.

        Les deux exemples précédents illustrent également deux types de souffrance : la souffrance physique et la souffrance morale.

        I cause interne
        Ce qu'il est intéressant de noter ici, est que chacun peut assez aisément se libérer de la plupart des formes de souffrance morale, car il peut supprimer leur cause interne, qui, d'une façon générale est l'attachement. S'attaquer aux causes externes de la souffrance morale est moins intéressant car pratiquement impossible. On ne peut se confectionner un monde sur-mesure : notre action sur le monde est limitée, et il ne correspondra jamais à toutes nos attentes !
        l'action sur l'attachement est toutefois limitée : difficile de ne plus être attaché à sa propre survie, par exemple.

        Pour ce qui concerne les causes externes (environnementales), celles-ci peuvent avoir une origine humaine ou non-humaine.

        II causes naturelles
        L'origine non-humaine sera par exemple, un parasite, un cyclone etc.
        L'action sur les causes non-humaines se fait par les progrès des techniques et de la science. Elle permet de les réduire, mais progressivement (on n'est pas prêt de prévoir à temps tous les séismes !)

        Les causes humaines "externes" de souffrance peuvent être réparties en deux catégories, selon qu'elles sont déterminées par une volonté ou pas.

        III causes involontaires
        Les causes humaines externes involontaires sont l'étourderie, l'oubli, l'impulsivité, l'amalgame... et plus généralement, tout manque d'efficacité (ou source d'erreur).
        La démarche rationnelle est ce que l'on peut faire de mieux à ce niveau, car elle permet d'accroître au maximum l'efficacité, même si elle ne constitue pas une garantie absolue de succès (il faut faire avec une certaine probabilité).

        IV causes volontaires
        Les causes humaines volontaires sont la poursuite de tout objectif ne correspondant pas à l'accroissement du bien-être de tout le monde.
        Elles sont donc multiples, et leur gravité est très variable selon la probabilité que le but crée de la souffrance.
        De plus, leur nocivité se renforce souvent mutuellement.

        Parmi les plus nocives, on peut citer :
        - tendance à vouloir dominer autrui (être supérieur hiérarchiquement)
        - tendance à vouloir maintenir un statut hiérarchique
        - tendance à percevoir autrui comme une menace ou un adversaire
        - tendance à se battre contre autrui, à l'attaquer (physiquement ou verbalement)
        - tendance à s'approprier (forme particulière de hiérarchie)
        - tendance à faire du mal à qui nous fait souffrir
        - tendance à faire partager sa souffrance
        - tendance à vouloir jouir de ce qui est rare
        - tendance à vouloir que les autres soient comme nous, à projeter nos désirs sur eux

        à un moindre degré, les tendances suivantes sont également souvent nocives :
        - tendance à vouloir se faire plaisir, et à fuir les déplaisirs
        - tendance à privilégier l'intérêt de certaines personnes sur celui d'autres personnes
        - tendance à vouloir être reconnu, valorisé
        - tendance à vouloir une descendance
        ...

        Par ailleurs, plus la tendance est forte, plus sa nocivité est susceptible de l'être (d'où l'intérêt du concept d'avidité). C'est donc moins une tendance donnée qu'il faut dénoncer, que son intensité. Ce qui va déterminer le comportement effectif d'un individu est le poids relatif de ses différentes tendances : celles qui seront les plus fortes.
        Rien ne sert donc de "diaboliser" une tendance particulière... ce qui compte est le résultat final : le comportement.

        Exemple
        Histoire d'illustrer la complexité de la chose, prenons l'exemple de l'égo-sensibilité.
        Celle-ci peut avoir un effet positif, si, par exemple, pour avoir une bonne image de soi, la personne va chercher à bien se comporter (en ne faisant pas souffrir, voire en soulageant de la souffrance) ; mais aussi négatif, si, par exemple, la souffrance causée en elle par des propos peu flatteurs à son endroit, la pousse à attaquer l'auteur desdits propos (par instinct punitif), ou même simplement à le fuir (dans la mesure où ils auraient pu lui être utiles). De plus, l'effet bénéfique de l'égo-sensibilité évoqué plus haut est conditionné aux valeurs culturelles. Si, dans une société donnée, il est bien vu d'être riche ou "viril", le comportement induit n'ira pas forcément dans le sens de la moindre souffrance...
        La seule chose que l'on peut donc retenir sûrement de l'égo-sensibilité est que c'est une source de souffrance pour soi : interne. Pour le reste (facteur externe), ça peut se discuter selon les circonstances.

        solutions
        une attitude raisonnable
        On voit donc, à l'issue de ce petit inventaire raisonné des causes de souffrance, que l'idée qu'il suffirait d'agir sur une cause psychologique particulière pour supprimer toute souffrance, du moins, toute souffrance d'origine externe, est à l'évidence fort naïve. Mais voilà, la quête du saint Graal est toujours tentante, d'où le succès des mouvements qui promettent cela.

        De plus, si supprimer une cause est souvent un bon moyen d'agir, cela ne saurait être un principe général. Ce qu'il convient en fin de compte, c'est de mettre en œuvre des solutions efficaces, la compréhension des causes, dans toute leur complexité, pouvant simplement aider dans la quête de solutions durables. Il est vrai que se contenter, comme c'est trop souvent le cas, de s'attaquer uniquement aux symptômes (je pense à l'action sociale ou humanitaire), n'est pas forcément très efficace (du moins sur le long terme), même si ça peut se comprendre humainement. Il reste donc intéressant d'analyser les causes pour mieux agir.

        Il apparaît ici que s'il est clairement déraisonnable de vouloir éradiquer la souffrance (en soi ou hors de soi), on peut agir plus ou moins efficacement dans le sens de sa réduction. Il y a même plein de choses à faire pour cela, d'où l'intérêt de déterminer les actions les plus efficaces. Et si l'on ne peut connaître avec certitude l'action la plus efficace, on peut au moins en pressentir certaines comme plus probablement efficaces que d'autres (grâce à un minimum de réflexion).

        Il semble que les causes majeures de souffrance sont souvent des phénomènes psychologiques complexes, impliquant plusieurs tendances, elles-mêmes liées à des contextes sociaux particuliers. Je pense à l'effet bouc-émissaire, aux effets de groupe, aux difficultés de communication, à la société de consommation...

        nourrir le bon loup
        On ne peut pas supprimer les tendances humaines qui contribuent à la souffrance car ces tendances sont toujours là (avec une part génétique). Mais ce n'est pas grave, car il ne s'agit que de potentialités. Ce que l'on peut faire, par contre, c'est éviter d'entretenir celles qui risquent fortement d'induire de la souffrance et au contraire, cultiver celles qui s'y opposent, et induisent du bonheur. Car il suffit que ces dernières l'emportent, en intensité, pour que le comportement change du tout au tout...
        Comment cultive-t-on une tendance ? On la cultive en la sollicitant. Si je me concentre sur l'existence de la souffrance hors de moi et mon envie de la réduire, je cultive la compassion. Si je me concentre sur ma souffrance et ses causes externes, ainsi que ma colère contre ces causes externes, je cultive le ressentiment et la défiance, qui participeront à plus de souffrance dans le monde. Si je me concentre sur un désir d'acquérir tel bien ou de ne pas perdre tel autre, je cultive ma cupidité, autre cause majeure de souffrance dans le monde (du fait des privations et conflits induits).
        Si une société porte à la connaissance de tous les souffrances existantes, des moyens d'y remédier, et donne aux gens ces moyens, voire valorise les actions dans ce sens, on peut dire qu'elle va plutôt favoriser la compassion. Si elle inonde les médias de divertissements captivants, mais dépourvus d'enseignement utile, voire même d'incitations à consommer des biens matériels, elle s'oppose bien évidemment à cela.
        Si, de plus, ceux qui voudraient remédier à la souffrance, doivent d'abord travailler pour eux un certain temps, soit pour acquérir une certaine sécurité matérielle, soit pour préserver celle qu'ils ont déjà acquise; si de surcroît, ils ont la possibilité, sur la lancée, d'accroître toujours leur pouvoir (économique ou politique), ça va être très improbable, dans une telle société, de voir la compassion l'emporter sur l'égoïsme. C'est bien évidemment le contraire qui va se passer.

        une synergie
        L'effet d'un changement de société, pas n'importe lequel évidemment, mais d'un changement vers une société pensée pour son effet psychologique bénéfique, serait vraiment considérable, tout en pouvant être obtenu rapidement. Plus rapidement que par une conversion du plus grand nombre à une bienveillance universelle, laquelle est souvent illusoire lorsqu'elle n'est pas pratiquée assidûment pendant suffisamment longtemps... en tout cas, cette action politique "intelligente" n'a jamais été mise en œuvre, contrairement à la propagande philosophique, qui l'est depuis fort longtemps...

        Pour ce qui est de l'approche individuelle : se changer soi-même, indépendamment de la société, on voit que l'harmonisme rationnel répond précisément à cet objectif, puisqu'il consiste à se focaliser sur le bien-être total (incluant la souffrance de tous les êtres), et à pratiquer une démarche rationnelle (chose qui manque généralement dans les pratiques similaires). La démarche rationnelle permet, outre de s'orienter vers les causes de souffrance les plus importantes, d'être plus efficace dans ses actions en général. Cela permet également d'éviter les guerres de chapelles entre ceux qui sont persuadés de détenir "la vérité". Cela aussi n'a jamais été fait.
        Mais se contenter de promouvoir une telle philosophie à l'échelle individuelle est, comme nous l'avons vu, probablement insuffisant. Pour une efficacité notable, cela doit aller avec le développement d'une société en rapport (qui existe et s'appelle ucratie !)... Il y aura alors une certaine synergie entre ces deux approches. Pour l'instant, je ne vois pas ce que l'on peut faire de mieux que participer à cette synergie...
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        metaDiscussion
      • Réponse n°1 : par robert le 05-02-2014 à 19H36Voir le message
      • Réponse n°2 :Favoriser la compassion ? par HDen31 le 06-02-2014 à 23H08Voir le message
      • Réponse n°3 :égo-sensibilité par youna le 09-02-2014 à 10H30Voir le message

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