Pour t’expliquer ma pensée je vais préciser 2 choses :
1)Limites entre altruisme et égoïsme. La barrière entre égoïste et altruiste est très difficile à placer, comme tu le soulignes (par exemple, est-ce que moi quand je m’achète une télé, je suis égoïste ? Puisque cet argent pourrait servir à faire manger quelqu’un qui est dans le besoin…)
Là où j’ai un "petit désaccord" c’est que tu parles du divertissement et du confort comme « non essentiel ». Or pour moi, la survie (manger, boire) c’est viable un moment, mais ce n’est pas un état à adopter sur le long terme.
Donc pour moi, le divertissement et le confort ne sont certes, pas vitaux, mais ils sont essentiels (en juste mesure bien entendu).
La grosse difficulté donc pour placer cette barrière en altruisme et égoïsme, c’est de savoir où s’arrête l’essentiel, et où commence le superficiel (le surplus).
La « limite basse » est assez personnelle.
Chacun aura une limite basse différente.
Par exemple un mec te dira : « file moi à manger, à boire, et une télé et je suis heureux, ça me suffit. »
A coté de ça, d’autres te diront : « j’ai besoin de me sentir vivre pour être heureux, j’ai besoin de sauter en parachute une fois par mois, de faire du snow tous les hivers, etc… »
(Et tout ça, sincèrement.)
Donc la limite basse c’est le minimum pour qu’une personne se sente bien psychologiquement.
Cette limite est évolutive : elle varie en fonction des périodes de la vie (pas l’âge mais elle suit les variations psy de la personne).
Conclusion : pour vivre et être heureux, chacun doit être un minimum égoïste. Pour son équilibre psychologique.
La « limite haute » :
Alors à partir de quand être égoïste devient néfaste ? Alors DANS MA REALITE (ma construction mentale) là limite se fixe là où :
1/ Quand tu arrives à atteindre ta limite basse (donc quand tout va « bien ») :
Tu es égoïste (néfaste) si tu consommes plus que ce qui t’es réellement essentiel (en terme de confort etc)
ET que cette consommation se fait au détriment des autres :
-Si la limite basse chez les autres est atteinte, si la consommation de ton surplus pose directement ou indirectement des limites à la consommation de surplus des autres : là tu es égoïste néfaste. Je vais donner un exemple j’ai peur que ce ne soit pas clair :s
Tu es patron d’entreprise, tu payes tes employés assez pour qu’ils atteignent leur limite basse. L’entreprise réussit à faire des bénéfices, mais tu gardes tout pour toi, en refusant de partager avec tes employés. Tu les prives de la liberté de consommer ce surplus pour t‘en accorder plus à toi (de cette liberté). C’est de l’égoïsme néfaste…
- Si la limite basse chez les autres n’est pas atteinte. Même principe, MAIS EN PIRE. Puisqu’un surplus est MOINS IMPORTANT psychologiquement que d’atteindre la limite basse. Là , tu ne prives pas seulement les gens d’être plus heureux, tu les prives d’être heureux tout court :s
2/ Quand tu n’arrives pas à atteindre ta limite basse (donc que ça va « mal) : si tu consommes plus (pas en quantité mais bien en % de satisfaction totale de la limite basse) que les autres. Tu es égoïste.
Pour finir avec ça, j’ai bien insisté sur
« ET que cette consommation se fait au détriment des autres ».
Parce qu’imaginons tu as atteint ta limite basse. Tout le monde aussi. Ton kiff c’est les fraises. Tu en as plein devant toi. Si tu les manges tu entres dans le « surplus », la question que tu dois te poser c’est « est-ce que ces fraises feront augmenter le surplus des autres ». Si la réponse est oui : voir les tirets précèdent, si la réponse est NON (les gens n’aiment pas les fraises) alors tu peux augmenter ton surplus pendant que les autres restent à leur limite basse SANS ETRE égoïste !
CCL :
Donc pour te répondre dans le cadre de ton exemple :
Je considère le confort, le divertissement essentiel (dans une certaine mesure).
Mais tu devrais t’équilibrer avec les autres. Donc que tu aies atteint ta limite basse ou pas, tu devrais (si tu étais toujours altruiste) partager avec les autres. Voir tiret 2.
si tu laisses mourir les gens de faim (donc qui n’ont pas atteint leur limite basse) alors oui tu es égoïste.
Tu devrais leur donner de quoi atteindre leur limite basse (si possible), quitte à vous mettre tous les deux en limite basse de « façon égale ».
Donc MOI, j’ai atteint ma limite basse et je suis en surplus (ça dépend des mois ^^) et de toutes façons, je suis TOUJOURS égoïste puisque je fais le choix de ne pas descendre en dessous de ma limite basse, et même des fois quand je suis en surplus je consomme, alors que oui des gens meurent de faim… Donc je suis purement égoïste !
Petite précision à propos de :
Et que toute autre don, qui ne serait pas aussi total, serait forcément calculé.
Il est possible que ces actes soient réellement altruistes, même si la personne reste en partie égoïste.(ce qui implique qu’elle ne donne pas tout).
J’espère que maintenant tu comprends que pour moi ils entrent dans la catégorie 3 (les entre deux) et non pas dans la catégorie 1 « capitaliste » dont j’étais en train de tracer le profil psy.
Donc tout à fait d’accord avec toi : Il est possible que ces actes soient réellement altruistes, même si la personne reste en partie égoïste.