Il serait dommage de parler d'une « solution miracle » avec ce scepticisme (presque du cynisme ?), car la méthode dont je parle est en œuvre dans les communautés bouddhistes depuis 2500 ans, et si vous côtoyez ces moines bouddhistes, ou même tout simplement des méditants laïques, vous remarquerez qu'ils sont plus tournés vers l'altruisme que l'égoïsme, et c'est peu dire. Vous remarquerez aussi que leurs communautés ne sont en aucun cas basées sur l'égoïsme ou génératrices d'égoïsme. Au contraire, l'altruisme y est favorisé et même, pour faire encore plus simple et décisif, il y est cultivé (par la pratique méditative entre autre). Voir aussi tous les projets humanitaires menés par les moines tibétains, par exemple. Je peux citer des exemples si vous le demandez. Evidemment, les moines bouddhistes (ou même simplement les méditants laïques) dépendent du don d'autrui, ils ne travaillent pas eux-mêmes pour se faire à manger, ni pour se libérer du temps pour méditer, etc. C'est peut-être pour cela qu'on "fait l'impasse". Mais est-ce à raison ? Je trouverais la combinaison "pratique méditative/nouvelle société" extraordinairement efficace.




Pourquoi pas, mais il me semble un peu "théorique" ou "utopique" d'avancer que la suppression de ce qui génère l'égoïsme entraine absolument sa non apparition. Que ça influence beaucoup, je suis d'accord.




Je suis tout à fait d'accord, je ne prétends aucunement que l'égoïsme est "dans la nature de l'homme"; au contraire, j'ai l'intime conviction qu'il tend "naturellement" à l'altruisme s'il n'est pas obligé de s'insérer dans un système qui, lui, "suppose" presque ou du moins "génère" l'égoïsme. Des études scientifiques ont été faites pour démontrer cela: l'altruisme est spontané dès l'âge de un an, et c'est plus tard que l'enfant apprend à discriminer. (pour des centaines d'études menées au sujet de l'altruisme, voir le dernier ouvrage de Matthieu Ricard Plaidoyer pour l'altruisme, la force de la bienveillance.

Petit hors sujet de ma part ici, mais je voudrais ajouter que c'est passionnant de parler de ça avec vous :D Bref on continue.




J'entends bien. J'aborde le sujet de la pratique méditative car selon moi, il réglerait "encore plus de problèmes" (pour caricaturer), et qu'il permettrait de régler ces mêmes problèmes de façon plus profonde, plus solide selon moi, en s'attaquant au problème à la racine, en parallèle de s'attaquer à l'environnement; et si cela vous parait prétentieux, je vous invite à en voir déjà le potentiel extraordinaire par votre propre expérience, en faisant le stage* que je conseille, car il est toujours mieux d'apprendre par l'expérience que par un débat intellectuel. Et, précisément, la méditation dont je parle est une activité expérimentale, non intellectuelle.
*Pour des renseignements sur la technique méditative à laquelle je fais précisément allusion, et sur son apprentissage, je vous invite à consulter le site dédié: www.french.dhamma.org (Ayant fait le stage, je reste votre disposition si vous avez des interrogations à ce sujet)

De plus, cela pourra te surprendre, mais je trouve cela bien peu lourd à mettre en œuvre de pratiquer une heure ou deux par jour un entrainement mental, par rapport à mettre en œuvre un nouveau système (de nouvelles conventions). Je ne parle pas nécessaire d'éducation, ici. Ce dont je parle est tout simple: apprendre la technique (dix jours) et pratiquer quotidiennement ensuite (quelques heures par jour, même une heure serait déjà bien). On est loin de « l'entreprise éducative. » C'est applicable ici et maintenant (pour le plus grand bonheur de tous). Après, la question de commencer à l'enseigner progressivement dès l'enfance, c'est une autre affaire, effectivement plus celle de l'éducation ici, mais c'est presque un autre sujet à part entière. Là je parle simplement d'intégrer une pratique "dès qu'on rejoint le projet", de l'intégrer à la stratégie même de transition. Mais encore une fois, au-delà du débat intellectuel, ce sera à vous de juger par votre propre expérience de la pertinence de cela.




Tout mettre en œuvre, tout à fait. Pas de solution unique, c'est précisément mon propos aussi. Et comme je disais plus haut, si par "éducation" vous entendez aussi "apprendre la technique et pratiquer quotidiennement", alors je suis d'accord, mais gardez bien à l'esprit que c'est applicable dès maintenant; pas besoin de "mettre en œuvre un système éducatif" pour ça. Et pour ce qui est de l'instaurer dans l'éducation à proprement parler, on pourra s'inspirer des cas actuels aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.

Il n'est pas question de religion: cela est laïque, puisque qu'on ne prend pas de vœux, et chacun peut être "de la religion qu'il souhaite". C'est bien distinct, c'est juste une pratique que l'on estime bénéfique (par expérience de chacun), et que du coup l'on pratique régulièrement...