D'accord, cette "définition" avait surtout un objectif utilitaire : dénoncer les causes des problèmes, tout en justifiant le caractère péjoratif du mot. Mais c'est vrai qu'on s'éloigne de l'étymologie, et qu'il faudrait mieux changer de mot pour désigner cela (conflictogénité?)
L'aspect "dépendance à la situation" était prévenu grâce à l'expression "susceptible de". Par exemple, la cupidité est plus "conflictogène" que la faim, car cette dernière n'est conflictogène qu'en cas de pénurie alimentaire. Donc, selon cette définition, la cupidité est plus "égoïste" (que la faim).
De même l'exemple que tu prends suppose une puissance absolue, qui empêche le conflit. Il faut raisonner "toutes choses égales par ailleurs", donc, à puissance égale (supposée réaliste).
J'avais également proposé un autre sens plus précis, correspondant assez bien, lui, à l'étymologie:
Égoïsme : Attitude consistant à faire de soi-même un objectif, ce qui est illusoire puisque « moi » ("ego", en latin) ne désigne pas une situation particulière (seule une situation peut constituer un objectif).
L'égoïsme serait donc d'une erreur philosophique, et là encore, on a une définition "utilitaire" (visant à dénoncer des problèmes et à améliorer les choses).
Pour en venir à ta proposition de définition (plus simple, en effet), elle présente selon moi un inconvénient majeur. Si je réalise que mon bien-être réside dans le fait de me consacrer au bien commun, à adopter une attitude bienveillante etc. Je vais, pour m'être consacré "prioritairement" à mon "bien-être", m'occuper prioritairement des autres... Ce qui ne correspond pas vraiment à la perception habituelle du mot "égoïste".
Ou alors, il faut impérativement préciser : "bien-être matériel"... (mais on fait l'impasse sur l'image de soi, le pouvoir, toutes les autres préoccupations conflictogènes, en fait.)
Répondre