- Qu'en est-il de la sexualité, dans cette société ?
- Il n'y a pas de prescription ni de contrainte particulière dans ce domaine, hormis celles qui ont trait à la reproduction et que nous avons déjà évoquées (soins aux enfants). Chacun est libre d'avoir les relations de son choix avec n'importe qui à la seule condition que le partenaire soit également consentant.
- Même si c'est un enfant ?
- Dans ce cas, le consentement éventuel de l'enfant n'est pas considéré comme valable à cause de l'autorité naturelle de l'adulte et de l'immaturité de l'enfant.
- Et à partir de quel âge son consentement est-il considéré comme valable, à sa « majorité » ?
- Pas seulement sa majorité intellectuelle, que nous avons évoquée tout à l'heure. Il faut aussi qu'il y ait une certaine maturité sexuelle, qui est physiologique, elle.
- Ça ne correspond donc pas à un âge précis.
- Pas tout à fait, oui, puisque même le développement physique varie selon les individus. Dans les cas limites, on jugera au cas par cas.
- Et que se passe-t-il si le consentement n'est pas clairement établi.
- C'est un acte qui entraîne généralement l'expulsion ou l'emprisonnement (selon sa gravité). Ça relève du harcèlement.
- Harcèlement sexuel
- Oui, on peut également parler de viol !
- Et qu'en est-il du mode de vie ?
- Pareil : point de contrainte particulière...
- Vous ne vivez pas en communauté ?
- Pas spécialement, c'est au choix des individus. Certains apprécient de vivre seul, d'autres à deux ou plus. Et chacun peut changer de mode de vie comme bon lui semble. Il y a une infinité d'arrangements possibles.
- Pourtant, on peut parler d'une mise en commun des biens.
- Pas vraiment, puisqu'il y a propriété d'usage, comme nous l'avons vu au début. Par rapport à ce qui se passe à l'intérieur de la plupart des familles dans la société capitaliste, l'économie ucratique est même beaucoup plus individualiste... Cela permet d'ailleurs une meilleure entente au sein d'une communauté (une famille est une communauté) : les biens n'y sont généralement pas communs (sauf si les personnes y tiennent, bien sûr).
D'une façon générale, dans cette société, c'est l'individu qui compte, aucune institution ne le domine.
- Comment ça ? Et l'assemblée communale, par exemple ?
- Celle-ci est au service du bien-être de tous, mais réellement, hein... La voix de chacun y est sérieusement prise en compte, et il n'y a pas de pression morale. C'est loin d'être le cas dans la plupart des sociétés humaines !
Il suffit de te rappeler qu'en ucratie, la liberté s'arrête où commence celle d'autrui... ça contient tout.
- Donc, je peux me droguer, pas de problème, tant que je ne nuis pas à autrui...
- Dans ce cas, il y a probablement un problème en toi : soit la dépendance, soit une volonté suicidaire... Donc, vu qu'on n'est pas dans l'indifférence, on essaiera de t'aider.
- Mais si je refuse cette aide « charitable »...
- Alors, si tu disposes visiblement de tes facultés mentales, on te laissera faire. Mais il faut alors distinguer plusieurs cas. Beaucoup de drogues entraînent un risque important de comportements violents. Dans ce cas, il est possible que tu sois expulsé à cause de ce risque (il sera évalué en fonction de ton état, de la substance, de la consommation...) C'est une décision collective. En effet, dans ce cas, il y a bien nuisance à autrui, même si elle n'est pas immédiate et pas certaine. La prise en compte des probabilités fait partie de la démarche rationnelle...
Ensuite, beaucoup de ces substances entraînent des nuisances pour ta propre santé, donc a priori ça ne nuit pas aux autres, sauf indirectement dans la mesure où une fois malade, tu seras une charge pour la société (soins médicaux et défaut d'activité productive). Cela représente un coût économique. Tu pourrais certes demander à ce que l'on t'abandonne une fois malade, mais ce serait difficile à appliquer dans une société solidaire comme la nôtre ! C'est pourquoi, on te laissera détruire ainsi ta santé, mais à la condition que tu fournisses un travail supplémentaire qui enrichisse suffisamment la collectivité pour compenser statistiquement ce que tu lui coûteras (en moyenne) dans le futur. Il s'agit là d'une simple application des principes d'équité et de responsabilité en matière économique.
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