- Et comment ça se passe si je tombe malade, par exemple. Je ne pourrais plus faire mon travail (tandis que je vais continuer de consommer)...
-
et même consommer plus, d'une certaine façon, puisqu'il faudra te soigner.
Eh bien, tu es soigné, et si cela se justifie, tu es dispensé de travailler.
- C'est qui, qui estime que ça se « justifie » ?
- Le médecin qui s'occupe de toi, qui contrairement à ce qui se passe en système marchand, n'a pas d'intérêt particulier autre que celui du bien commun...
- Le problème, c'est que cette maladie (ce pourrait être un accident également) n'a pas été prévue dans le calcul, donc ça fout tout ton système en l'air...
- Point du tout, car il faut bien comprendre que les nouvelles données (un accident, par exemple) sont prises en compte en temps réel : la répartition travail/ consommation est recalculée à chaque fois. Cela est possible grâce aux progrès de l'informatique. Nous disposons d'ordinateurs suffisamment puissants.
- Donc, chaque jour, que dis-je, chaque heure, mon programme de travail imposé peut être modifié ?
- Oui. Exactement comme si tu étais seul. Il y a toujours des impondérables. Ce peut être aussi une catastrophe naturelle. Ou encore, un réajustement de prévisions qui se sont avérées incorrectes. Mais comme je te l'ai déjà dit, ce travail obligatoire ne représente pas toute ta vie. Ce ne sont que quelques heures par jour au grand maximum !
- Et en dehors de ça, je fais ce que je veux ?
- Non. Tu n'as pas le droit de tuer, de voler...
- Oui, ça, d'accord, mais en dehors de ça...
- Si tu utilises certaines ressources naturelles (en faisant de l'auto-production, par exemple), tu dois déclarer la quantité prélevée. Ceci, afin que l'on puisse s'assurer que le prélèvement total ne soit pas trop important compte-tenu de la rareté et de la vitesse de renouvellement de la ressource.
- Et à part ça, il y a d'autres obligations ?
-
Non, le temps libre, c'est le temps libre, quand même !
La limitation des ressources naturelles est d'ailleurs prise en compte dans le calcul de la distribution des consommations (j'ai oublié de le préciser tout à l'heure) : le prélèvement total d'une matière première ne doit pas dépasser son seuil de renouvelabilité.
- Je vois que la mode écolo est passée par là.
-
La solidarité avec les générations futures, disons.
Mais cette contrainte intervient rarement car les consommations sont limitées par d'autres facteurs.
- Lesquels ?
-
Tout d'abord, comme nous l'avons vu, contrairement à la situation marchande, chacun décide en fonction de ses vrais besoins et aspirations : il n'est pas manipulé en permanence par des marchands obsédés par le maintien de leur chiffre d'affaire. La publicité, c'est terminé.
Ensuite, plus tu consommes, plus tu dois généralement travailler, donc, beaucoup tendent à travailler moins.
- Comme dans le système monétaire...
- Oui, mais un système monétaire où la rémunération serait réellement proportionnelle au travail, pas en capitalisme... De plus, cette éventualité n'est qu'une vue de l'esprit.
- Pourquoi ?
-
Parce que s'il y a rémunération, surtout proportionnelle au travail, cela développe la cupidité, et donc, un pouvoir parasite s'opposant à quiconque chercherait à maintenir la justice (les plus cupides tendent à être les plus riches).
De plus, il est difficile de déterminer une rémunération parfaitement juste.
- Ne pourrait-on pas rémunérer en proportion du nombre d'heures de travail ?
- Dans ce cas, tu auras le problème des gens plus ou moins productifs, des travaux plus ou moins pénibles, plus ou moins utiles etc. Je te souhaite bonne chance !
- Mais dans ton système, le problème de la productivité ne se pose-t-il pas ?
- Non, puisque c'est un résultat qui est demandé.
- Pour la publicité, c'est dommage, il y en a de belles.
- C'est remplacé par la libre création artistique (au service de quelque chose de sensé, cette fois), et par une information plus objective, concernant l'état de la technique et des produits disponibles.
- Comment ça ?
-
Tout le monde est tenu informé des découvertes importantes. Si un nouveau produit ou une amélioration d'un produit existant apparaît, les gens sont informés de ses avantages et de son coût. Ainsi, les amateurs peuvent choisir en connaissance de cause.
Il y a aussi le fait que sont mises en avant les consommations opportunistes, qui correspondent à un moindre coût (social et environnemental).
- Donc, contrairement à ce que tu disais tout à l'heure, il y a bien influence par la production.
- Oui, mais seulement au service du bien commun, là ; et une influence objective, hein, je parlais de manipulation...
- Et je suppose que votre agriculture et votre industrie ne sont pas polluantes ?
- Rien ne peut être « Pas polluant ». Ce qui importe est que la « pollution », les rejets de certaines substances, ne soient pas supérieurs à ce que l'environnement peut recycler, de sorte qu'il n'y ait pas de nuisance pour la santé. Or, cela est possible dans notre système, parce qu'il n'y a plus le facteur qui, dans les systèmes monétaires, incitait à polluer : l'appât de gain. Donc, évidemment, on gère correctement l'écosystème. Cela est contrôlé démocratiquement, en plus d'être intégré dans les programmes de calculs (qui prennent en compte non seulement la limitation des ressources, mais aussi les seuils de pollution admissibles). Bref, on ne se contente pas de morale, parce qu'à l'échelle planétaire, comme nous l'avons vu, ça ne suffirait pas...
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