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Le texte plus bas est celui de la vidéo, pour ceux qui préférent lire. .

Mieux que la taxe carbone !

Une taxe inefficace et douloureuse

La mise en place de la taxe carbone sur l'essence a été stoppée par le mouvement des gilets jaunes. Est-ce dommage pour l'écologie ?

Tout d’abord, cette augmentation de la taxe aurait été inefficace ! Pour les plus riches, qui polluent le plus, le surcoût que cela représente pour eux est totalement négligeable… Donc, elle ne réduit pas leurs déplacement.
Les plus pauvres, quant à eux, n’utilisent leur éventuelle voiture que pour des déplacement vraiment nécessaires. Et il leur est rarement possible de rapprocher leurs lieux d’habitation, de travail, d’achats, ou de changer de voiture...
Donc : inefficace !
Mais par contre, douloureuse… pour les plus pauvres. D’où le mouvement des gilets jaunes.

Mais ce que l’on comprend ici, c’est que la cause profonde de cette crise n’est autre que la dureté d’un certain système économique.
Certes, on peut influencer les comportements par les prix, mais on oublie que cela ne se fait pas sans douleurs ni injustices.
On oublie que trouver un nouveau travail, un nouvel appartement est loin d’être facile, qu’un changement dans la consommation implique forcément des licenciement et des faillites… et que tout cela est précisément le fonctionnement normal du système dit « d’économie de marché ».
système que personne ne remet en cause tant il a colonisé nos esprit, tellement nous avons été endoctriné à croire qu’il est le seul horizon possible.
De sorte que la masse se plaint des taxes ou du gouvernement… parfaitement inconsciente de la cause réelle de son problème, de ce qui empêche toute amélioration substantielle de notre condition, toute protection véritable de la nature.

Jouer sur les prix paraît anodin, moins liberticide que de décréter une interdiction ou une obligation. Mais c’est là une illusion, due à notre manque de réflexion sur le sujet. Car qu’est-ce qu’une interdiction ? C’est imposer une sanction à celui qui y contrevient. Sinon, c’est de la rigolade. Et l’on voit tout de suite qu’il n’y a pas interdiction ou pas mais une plus ou moins grande force de celle-ci selon la sévérité de la sanction (et la rigueur du contrôle).
On pourrait donc parfaitement dire que rouler en voiture à essence est interdit, la sanction étant une amende dont le montant est la taxe. La présentation n’est pas la même, mais la réalité, eljle, est bien identique.
Sauf que dans ce cas, d’une amende modeste et progressive, la dissuasion est, comme nous l’avons vu, insuffisante pour les plus riches, et violente pour les plus pauvres. Pourquoi violente ? Parce qu’il leur est difficile de ne pas enfreindre l’interdiction : ils y sont contraints pour vivre.

Nous allons voir maintenant, comment il est possible de résoudre ce problème de pollution par les transports (routiers), d’une façon bien plus efficace et bien moins violente, ces transports contribuant pour une part non négligeable (plus du quart) à la pollution atmosphérique.

Des véhicules propres ?

Sans toucher aux déplacement, il y a tout d’abord la solution des véhicules plus propres. Mais cette solution est largement illusoire. Pour commencer, un véhicule électrique ou à hydrogène ne pollue certes pas lors du déplacement, mais il a fallu produire l’électricité ou l’hydrogène (entre autres). Cela demande de l’énergie. On peut certes recourir à des énergies douces, mais celles-ci sont limitées… Une fois que l’on a épuisé les énergies douces (utilisation du soleil, du vent, des cours d’eau etc.) qui sont assez limitées, on est obligé d’utiliser des procédés anti-écologiques (combustion d’hydrocarbures, fission nucléaire etc.) Cette solution n’est donc intéressante que si les déplacement restent suffisamment faibles.
Et d’ailleurs, à ce propos, même si un véhicule est globalement moins polluant, la pollution globale peut rester très importante, s’il y a un grand nombre de ces véhicules. Elle peut même croître si ce nombre augmente (qui tend souvent à croître à cause du sentiment de moins polluer, ce que l’on appelle l’effet rebond). Bref, la réduction des déplacements motorisés doit donc être envisagée, d’autant que comme nous allons le voir, beaucoup sont inutiles (dans l’absolu).

Moins de tourisme ?

Les gens prennent leur voiture pour trois raisons principales : 1/ faire leurs courses, 2/ aller travailler, 3/ loisirs : vacances, promenades, rencontres.

La contribution qui semble la plus facile à réduire est celle des loisirs, puisque moins « vitale », disons.
Et c’est vrai qu’on peut s’interroger sur cette tendance qu’ont les êtres humains à parcourir tout l’espace qui s’offre à eux, comme les molécules d’un gaz ; surtout à une époque où des communication électroniques permettent d’être informé de ce qui se passe partout sans bouger. Sans doute gagnerait-on à promouvoir plutôt le voyage intérieur. Comme nous y invitait Pascal.
Mais sans aller jusque là, on pourrait parfaitement ne pratiquer le tourisme qu’en utilisant les transports en commun ou bien sûr non motorisés. Les transports en commun (comme le train), pour les longues distances (puisque ça va plus vite), et la marche, le vélo ou la pirogue ou que sais-je pour la partie finale du parcours, la plus sauvage généralement. Ce qui serait d’autant moins gênant pour les gens que le but est alors souvent de faire de l’exercice physique...

Un autre système de distribution !

Mais nous allons voir qu’il est également possible de réduire, et pas qu’un peu, les déplacements, apparemment nécessaires… correspondant aux activités économiques.

Concernant les courses, les déplacement pourraient être considérablement réduits en revoyant le mode de distribution.
Concernant les achats, les courses, pour commençer, nous allons considérer, à titre d’exemple,
un village de 100 foyers, qui se trouve à 5 km des commerces les plus proches (cas très banal).
Aujourd’hui, de nombreux habitants vont acheter leur pain chaque jour (et vu la distance, dans notre exemple, ce sera généralement, en voiture, les gens n’ayant pas le temps de faire de l’exercice physique lorsque c’est gratuit).
En supposant que ce soit le cas des 100 foyers, cela fait une distance parcourue totale de 2*5*100=1000 km. Soit une consommation (on considérant la consommation moyenne de 6 litres à cent) de 60 litres par jour.
Or,sii les villageois s’entendaient pour se le faire livrer journellement par un même boulanger, par exemple. Celui-ci parcourrait 10 km en une fois d’où une consommation journalière de 0,6 litres. … On divise ainsi la consommation de carburant par 100… Sauf qu’il n’y a pas que le pain, me dira-t-on.
Mais pourquoi ne pas généraliser le commerce par correspondance. Chacun commande ce qu’il souhaite (par internet), et n’a pas à se déplacer (sinon à l’intérieur de son village, auprès d’un point de collecte, à pied!)
Au lieu que chacun prenne sa voiture pour se rendre au supermarché, ce serait (en quelque sorte) le supermarché qui livrerait tout le monde. La consommation d’essence serait divisée par le nombre d’habitants du village, et, cerise sur le gâteau, chacun serait livré rapidement (il n’aurait plus besoin d’attendre pour regrouper plusieurs achats : moins besoin de stocker dans son congélateur, ce qui consomme de l’électricité).
Bien sûr, tout le monde n’habite pas dans un tel village, mais on devine bien qu’un tel système appliqué partout aujourd’hui réduirait considérablement la consommation d’essence. Plus exactement, cette réduction d’autant plus grande que les habitations sont regroupées, d’une part, et que les commerçants et distributeurs sont peu nombreux, d’autre part. Le regroupement des habitations existe déjà (et serait favorisé), tandis qu’un seul réseau de distribution « public » serait l’idéal.
Certes on peut avoir envie pour certains produit de les toucher, voire de les essayer avant de les acheter. Pas de problème, sans la plupart des cas, l’acheteur peut les toucher ou les essayer au point de collecte (ou même chez lui) et les renvoyer s’il ne lui conviennent pas (ça fera toujours moins de consommation que s’il se rend au magasin pour ça).

Autre source de pollution liées à la distribution des biens, que l’on pourrait réduire fortement : un éloignement excessif des lieux de production de ceux de consommation. Si cela peut se justifier dans quelques rares cas, comme certaines ressources minières ou des produits tropicaux, il y a actuellement un éloignement excessif dû au phénomène des délocalisation. Ce phénomène est dû au fait que le coût de la main d’œuvre est moindre à certains endroits du fait de moindres taxations ou cotisations. Cela crée une concurrence déloyale entre les régimes économiques, favorisant les moins sociaux. Il y a aussi un phénomène analogue favorisant les pays avec moins de contraintes écologiques. En attendant d’homogénéiser ces régimes, pourquoi ne pas compenser ces variations par une taxe à l’importation depuis les pays les moins sociaux ou écologiques ? Taxe, compensant précisément la différence de cotisations (ou contraintes écologiques). Quoi de plus juste ? Nul protectionnisme, ici.
Ainsi, la production se rapprocherait tout naturellement, avec le temps, de la où elle est consommée, à cause du coût du transport… Cela ferait non seulement moins de pollution, mais aussi moins de chômage dans les pays les plus éco-sociaux, et donc, favoriserait les mesures éco-sociales (actuellement contrée par la sacro-sainte « compétitivité internationale »).

Moins de déplacements pour le travail !

Voyons maintenant ce qui pourrait être fait concernant le déplacement pour le travail. Parce qu’à l’inverse de la taxe carbone, le remboursement des frais de déplacement par l’impôt sur le revenu (ce qu’on appelle les frais réels) est anti-écologique, soit dit en passant.
Tout d’abord, de nombreuses activités professionnelles pourraient être faites à la maison : grâce à ce que l’on appelle le télé-travail. Un obstacle à ceci est que le patron qui paie son salarié à l’heure, souhaite pouvoir le surveiller ! Ce surcoût en transport est donc un des nombreux effets pervers du salariat. La solution est bien sûr d’abolir celui-ci : que le travailleur soit payé en fonction de sa production et non pas d’une durée de présence !
Reste que certaines activités professionnelles nécessitent réellement la présence des travailleurs en un lieu précis : utilisation de grosses machines, exploitations agricoles etc. Les habitants de notre village employés sur une telle exploitation et travaillant aux même heures, peuvent bien sûr « covoiturer » au moyen un minibus, par exemple. Là encore l’organisation collective est la solution.
Mais on peut aller encore plus loin : faire en sorte de fournir à chacun un travail et un logement à proximité l’un de l’autre. Actuellement, le travail et le logement sont souvent insuffisants, et ne sont pas pensés ensemble. Chacun est de fait contraint de prendre ce qu’il trouve… d’où des distances logement-travail souvent importantes. Combien d’individus habitent au point A travaillent au point B, tandis que d’autres habitent au point B et travaillent en A… Il leur suffirait d’échanger ! De plus, on peut faire en sorte que toute nouvelle exploitation (industrielle, agricole ou minière) soit accompagné des logements nécessaires à proximité (comme cela existe déjà pour certains emplois du secteur public).
Bref, dans une organisation collective plus rationnelle chacun habiterait donc bien plus près de son lieu de travail… D’où, là encore, une réduction considérable de la pollution par les transports.

Des effets pervers de la possession!

Un autre problème est que posséder une voiture incite à l’utiliser afin de rentabiliser l’achat (sans même parler de l’assurance). Si on utilise moins un véhicule (ce qui serait le cas avec les mesures que l’on vient de voir) cela rend la possession de celui-ci moins intéressante : mieux vaudrait un système de location. De plus, avec un système de location les utilisateurs paieraient au fur et à mesure des kilomètres parcourus ; et cela rendrait beaucoup plus conscient et maître de la dépense ou pollution, que si l’on paie seulement au moment de faire le plein ou d’effectuer une réparation chez le garagiste… D’où une autre source d’économie...
Pareil pour la maison… généraliser la location apporterait plus d’économies grâce à plus de souplesse ! Car nous sommes entravés par l’abondance et l’importance de nos possessions, souvent inutiles, d’ailleurs.
Et cela influerait également sur l’état d’esprit : réduisant un certain matérialisme : les gens seraient moins attachés à ce qui les divise, or la est la vraie définition de l’égoïsme si on y réfléchit un peu, sans parler de l’exploitation capitaliste, source majeure d’injustices sociales.

Résumé, une autre économie

Donc, je résume. J’ai proposé en fait plusieurs mesures, permettant d’aller plus ou moins loin dans la réduction de la pollution, et présentant l’intérêt de ne pas être violentes. Pourquoi ? Parce que plutôt qu’imposer une taxe/amende sans donner aux gens les moyens de ne pas la payer, on donne d’abord aux gens les moyens de ne pas être obligés de payer une amende : on fait en sorte que les gens n’aient plus besoin de voiture individuelle, en généralisant la vente par correspondance, les transports en commun, la proximité logement-travail, mais aussi producteur-consommateur.
A la limite, on pourrait maintenir la taxe (qui donc ne concernerait que des déplacement en véhicule individuel motorisé de pur agrément/divertissement), en la présentant comme une amende d’ailleurs, histoire d’avoir un poids moral supplémentaire. Resterait le problème d’inefficacité/ injustice d’un tel système n’affectant pas les plus riches. Sauf que la vraie cause de ce problème est un système de rémunération injuste : l’économie de marché capitaliste !
J’ai proposé par ailleurs des systèmes de rémunération juste… je vous y renvoie donc ! économie sans chômage

On pourrait aussi, grâce à ces mesures, interdire la possession individuelle de véhicules motorisés, tout comme on a déjà pu interdire la possession d’armes dangereuses. De tels véhicules seraient bien toujours utilisés, mais uniquement à des fins professionnels : transports en commun, livraisons, ambulances, police etc.
Ce serait, soit dit en passant, un coût porté à la délinquance : car cela rendrait le vol, la contrebande plus difficiles…
Cette extrémité peu sembler violente, mais elle ne l’est pas en réalité, puisqu’il ne s’agit pas d’interdire ici des choses que les gens sont obligés de faire, je rappelle...
Il ne faut pas réagir au mot « interdiction », mais voir en quoi la contrainte éventuelle nous porte réellement préjudice, compte tenu du contexte où elle est envisagée...

Or, dans cette société écologiste, chacun obtiendrait facilement : un travail, un logement, ce qu’il souhaite consommer… puisque tout cela lui seraient proposés ! Et de plus tant que l’on n’est parvenu à lui trouver cela, ce ne sera pas à lui d’en faire les frais : il ne paiera pas pour les déplacement éventuels. D’où une réduction de cette « dureté » que nous avons constaté tout à l’heure dans l’économie de marché.
Mieux, les gens n’auront plus besoin de se battre les uns contre les autres (en le devançant ou en négociant un prix). D’où moins de conflits et des rapports humains plus harmonieux.

Bref, le gain d’une telle révolution serait considérable, et pas seulement écologique !

Bien sûr, l’organisation collective ne suffit pas, encore faut-il qu’elle soit réellement utilisée dans le sens du bien commun. Mais cela est possible aujourd’hui, grâce à l’ « ucratie » (système non seulement efficace, mais empêchant tout rapport de domination) !
Et bien sûr, un changement aussi important ne peut se faire du jour au lendemain. Pourtant, sur le long terme, il est sans doute nécessaire. Or il peut, par contre, être mis en route dès aujourd’hui. Rien ne nous empêche de commencer le chantier, par des expérimentations à échelle réduite, de la réflexion et de la communication (tout cela est indispensable).

Bref, de vraies solutions existent. Être cohérent avec l’urgence écologique est possible. Suffit de se remuer un peu les neurones… et les fesses.
Mais qui est réellement écologiste (humaniste) ?
Chacun d’entre vous, qui m’écoutez, ne peut répondre que pour lui-même, et je vous invite à le faire, en passant, le cas échéant, tout de suite à l’action, avant qu’il ne soit trop tard.

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