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Le texte plus bas est celui de la vidéo, pour ceux qui préfèrent lire. .

Économie : une approche radicale !

Introduction

De nombreux problèmes sont d’ordre économique. La faim dans le monde, les injustices sociales, la pollution et le pillage des ressources... Même les questions politiques y sont liées : conflits pour les ressources, pouvoir des riches qui manipulent l’opinion etc. Et il peut donc sembler opportun de se pencher sur la question.

Et là, premier problème: on se dit : « c'est trop compliqué pour moi », « faut laisser ça aux experts »... Non, il y a des choses simples que tout le monde peut comprendre, et il ne s'agit pas d'être simpliste pour autant, comme vous allez le voir.
Si les problèmes persistent ce n'est pas parce que les choses sont trop complexes pour la plupart des humains, mais parce que dans ce domaine, la plupart des humains sombrent dans la bêtise. Soit qu’ils se conduisent comme des moutons, ce que vient d’évoquer, comme des chiens de pavlov, en réagissant sans réfléchir à des associations d’idées ou des connotations, soit comme des coq de combat.
Vous savez ? : cette tendance à prendre fait et cause pour un camp, idéologique, puis à combattre à tout prix contre les autres. Attitude surtout répandu dans le domaine politique, et beaucoup moins dans les domaines techniques ; D’où l’ampleur des progrès techniques... Ne pourrions nous pas réfléchir ensemble, et dégager ainsi, les meilleurs solutions, sans vouloir à tout prix avoir eu toujours raison ? En argumentant sur le fond. Ce à quoi je vous invite.

La première idée qui vient généralement pour résoudre ces problèmes est d’introduire des réformes, d'agir sur certains paramètres. Mais elle se heurte à des difficultés,
soit que l’on ne parvienne pas vraiment à les mettre en œuvre : des intérêts financiers s’y opposent d’où la corruption, ou simplement, la nécessité d’une surveillance et une répression coûteuses et/ou infructueuses. Il suffit de constater que le vol et l’escroquerie sont loin d’avoir été éradiqués en dépit des moyens déployés pour s’y opposer…
soit, si l’on y parvient, à causes d’effets secondaires : les aides sociales ne vont-elles pas entretenir l’assistanat ? la hausse du smic, une perte de compétitivité ? Ou inversement, la libéralisation du marché, une pauvreté et une exploitation intolérables ?

Ne serait-il pas plus judicieux d’intervenir à la racine du mal ?
Pourquoi toute cette délinquance, sociale et environnementale ? Pourquoi la corruption ? À cause de la quête de l’enrichissement personnel, et plus généralement, du pouvoir.

Et c’est là que certains se contentent de dire : « il faut changer l’homme » ? Oui, mais comment ?
Parce que s’ils pensent à la morale, la philosophie ou la spiritualité, ça fait un bout de temps qu’on essaie...

Certains dénoncent le capitalisme ? Mais quelle alternative, radicale, donc, et désirable pour tout le monde !

C’est à ces questions vitales que nous allons répondre, en revenant aux fondamentaux… de l’économie, en l’occurrence.

Un modèle économique simple

Et donc à la définition. Qu’est-ce que l’économie ?

L’économie se définit comme la gestion de la production, de la distribution et de la consommation (au sein d’une société humaine).

Un exercice intéressant consiste à concevoir une économie à partir de zéro.
Faisons le !

On sait que les humains ont un certain nombre de besoins matériels. Se nourrir, se réchauffer... Et pour les satisfaire, il faut produire de la nourriture, des vêtements, des systèmes de chauffage… Ces besoins sont aisés à prévoir, à la limite, il suffit de connaître le nombre de personnes, et également, si l’on veut être plus précis, leurs activités physiques et lieux de vie (: une personne plus active et plus exposée au froid a besoin de plus de calories), leur âge (un enfant a des besoins spécifiques liés à la croissance), mais aussi leurs états de santé (pour prendre en compte d’éventuelles intolérances alimentaires et autres régimes particuliers) etc. Et on peut en déduire assez précisément ce qu’il faut produire, Il y aura même le choix entre un grand nombre de productions possibles, même en s’imposant par ailleurs une gestion durable des ressources…

Bien sûr, une telle économie est assez minimaliste, et je vais l’améliorer tout à l’heure, en montrant comment on pourrait prendre en compte non seulement les besoins mais encore les désirs et préférences individuelles ; mais l’on voit dores une chose. Une telle économie semble facile à mettre en œuvre, et compte-tenu des connaissances et moyens techniques dont on dispose actuellement, ça ferait même très peu de travail (de production) pour chacun, et plus personne n’aurait ni faim ni froid. Ce constat étant à mettre en parallèle avec le fait qu’actuellement, étrangement, on n’est pas foutus de réaliser cela : de nombreuses personnes souffrent de la faim, alors que l’on dispose des ressources et technologies suffisantes… on jette même de la nourriture, bref, c’est bien un problème économique… et pareil pour ce qui concerne l’écologie, puisque, comme vous le savez, on pollue et on pille allègrement les ressources...

La question de la motivation

Certes, on peut noter deux objections, à ce stade, qui peuvent expliquer des choses.

Tout d’abord, quelle va-t-être la motivation pour travailler ? Car avant de se partager un gâteau, encore faut-il l’avoir produit. Et même avec une mécanisation poussée, il reste toujours du travail : je veux dire : des activités nécessaires qui ne vont pas forcément se faire spontanément. Travail qu’il va donc falloir se répartir. Car si l’on veut une économie sûre, il faut des garanties, on ne peut se contenter de vœux pieux! de dire: mais les gens par simple altruisme, besoin de s'occuper, vont faire tout cela. Ce ne serait pas très responsable, comme attitude.

Actuellement, cette question est résolue par le fait que celui qui refuserait de travailler (et qui n’est pas suffisamment riche) va rapidement se retrouver sans nourriture. Je rappelle que même les aides sociales, lorsqu’elles existent, sont conditionnées à une activités de recherche d’emploi (pour les personnes aptes, bien entendu).

Et bien là, il suffit de faire pareil : le droit au logement, à la santé, impliquerait un devoir de participation à la production (à la mesure de ses moyens). Un peu comme quand vous recourrez à une prestation, vous devez payer. Celui qui ne ferait pas sa part de travail, n’aurait pas sa part du gâteau : pas de nourriture, par exemple. Ou, sans être aussi violent que le système actuel, l’idée est que l’incitation soit suffisante, disons. Donc, pas de problème de ce côté là.

Pas besoin d’attendre que la paresse ait été éradiquée, pas besoin d’attendre une épidémie d’altruisme… pour que notre système fonctionne.

Mais du coup, certains pourraient trouver ce système peu satisfaisant, psychologiquement, car reposant sur la contrainte, une motivation indirecte. Mais c’est là une erreur. Car une autre motivation existerait, qui serait bien entendu privilégiée, et qui serait directe.

Tout d’abord, il va sans dire que l’on procéderait à une répartition équitable, tenant compte des besoins et capacités de chacun. Cela correspond à la notion de bien commun, l’objectif naturel d’un humaniste. On a rarement vu un humaniste travailler spontanément au service d’une répartition injuste… Comme celle du système actuel… Cet altruisme réel repose sur la compassion, universelle, laquelle nous porte à secourir ceux qui sont le plus dans le besoin, ce qui revient, si l’on y réfléchit deux secondes, au maintient d’un répartition équitable (de la consommation et du travail). Il ne nous porte pas à servir seulement ceux qui peuvent nous payer, comme nous y contraint le système actuel, lesquels ne sont généralement pas ceux qui sont le plus dans le besoin...

Et il va de soi, aussi, qu’avant de sanctionner, on commencerait par expliquer cela, de façon à ce que les gens travaillent autant que possible pas humanisme… directement motivés par le résultat de leur travail. Et non pas en étant manipulés par une carotte ou un bâton (comme aujourd’hui).

Et il faut bien comprendre qu’une tendance, une disposition se cultive. Plus on l’exprime, plus elle se développe.

Le système actuel, reposant essentiellement sur une carotte, développe l’égoïsme (par définition). Là, on développerait l’altruisme, l’humanisme… Ce qui ne serait sans doute pas sans conséquences...

Ce système supprimerait même, la cupidité… Car la cupidité c’est la soif de possession (qu’elle soit monétaire ou autre). Or, là, il n’y aurait plus de possession, on n’en n’a pas eu besoin : chacun serait locataire, ou gardien, si vous préférez, des biens qu’il utilise. La cupidité est, je rappelle, à l’origine de l’essentiel de la criminalité, en particulier environnementale, mais aussi des conflits. Trois fois rien. Et je rappelle qu’elle rendait difficile l’application de réformes, de règles de vivre ensemble, en particulier en générant de la corruption.

La question du pouvoir

Reste la deuxième objection sérieuse à notre modèle économique simple, qui réside dans la question suivante : qu’est-ce qui garantit non pas la réalisation du travail, mais la détermination écologique des productions, ainsi que la répartition équitable des tâches et des consommations ?

On peut, par exemple, la confier à des fonctionnaires qui auraient cette fonction, mais s’ils se plantent dans leurs calculs, ou s’ils sont malhonnêtes et qu’il en profitent pour s’avantager ? (on fait quoi?)

Or là encore, il y a une solution. On peut les contrôler, mais par qui et comment. Parce que vous voyez les difficultés que ça pose... qui va contrôler les contrôleurs, et ne risquent-ils pas de s'entendre entre eux. Sauf qu'il y a moyen de limiter considérablement le risque. Comment? En augmentant le nombre de contrôleurs, en veillant à leur indépendance... et, le top, ce que je propose donc, c'est de faire en sorte que toutes ces activités critiques soient transparentes, c'est à dire que tout le monde puisse voir ce qui se passe. ce à quoi les récents développement des technologies de la communication peuvent grandement aider !
Alors certes, tous les citoyens ne pourront pas tout surveiller en permanence, mais il suffit qu'il y en ait suffisamment (et avec un grand nombre de citoyens, ça devrait être le cas...) Ajoutons à cela le fait que les fonctionnaires concernés ne sauront pas s'ils sont surveillés et par qui (à un instant donné), des sanctions dissuasives en cas de fraude, et pour couronner le tout: on peut faire en sorte que ces fonctions ne seront pas occupées par des volontaires, mais par des tirés au sort. Avec ça… Si vous ajoutez à cela que l'absence de possession, diminue considérablement le risque de corruption... on est quand même tranquille !

Le danger ici, est de laisser un pouvoir sans contrôle à une minorité de décideurs. Car alors, non seulement, ils risquent d’en tirer des avantages personnels, mais aussi d’instituer un régime autoritaire, voire terroriste, pour conserver leur pouvoir et échapper à toute sanction. C’est d’ailleurs bien ce qui s’est produit, historiquement, en particulier lors des quelques tentatives d’économie planifiée à grande échelle.

Là encore, donc, pas besoin d’attendre que plus personne n’aspire au pouvoir, ce qui serait pour le coup, utopique, il suffit de mettre en place une organisation sans pouvoir (sans pouvoir discrétionnaire, en fait). Ce que l’on vient de faire...

Vous voyez donc qu’avec une organisation adaptée, on résout pas mal de problèmes. Et ça, c’est une bonne nouvelle parce que si on attend que tout le monde soit devenu parfaitement vertueux, on risque d’attendre longtemps… enfin... pas tant que ça : jusqu’à l’extinction de l’espèce….

Un socialisme 2.0

Ce modèle économique peut être appelé « socialiste », mais dans le sens originel du terme : dans la mesure où les décisions économiques sont socialisées, en quelque sorte, à ne pas confondre avec tout ce qui a pu galvauder ce terme par la suite. (rien à avoir avec le ps qui est un parti capitaliste, par exemple).

Reste juste, comme je l’ai évoqué tout à l’heure, à améliorer notre « socialisme » pour que soient satisfaits non seulement les besoins matériels fondamentaux, mais aussi, plus généralement, les diverses aspirations individuelles, pour un maximum de bien-être et de liberté, en quelque sorte, dans la limite bien sûr, de la préservation des ressources pour les générations futures.

Cela ne pose pas de problème fondamental : ça nécessite juste le recueil d'un plus grand nombre de données et une plus grande complexité des calculs, selon le degré de satisfaction désiré. Ainsi, chacun pourrait indiquer ses préférences en matière de consommation, mais aussi de travail, à chaque instant, car elles peuvent évoluer avec le temps, et les choix de production peuvent alors être déterminés, en conséquence grâce à un algorithme précis (et la connaissance des techniques de production).

Notons que cela est plus facile à gérer que le capitalisme où les crises sont des phénomènes chaotiques pratiquement imprévisibles. Tout simplement parce que là, on se base sur les désirs de consommation des individus, et non pas sur des évaluations hasardeuses que des individus font à propos des autres.

Remarquons que le détail de l’algorithme dépend de l’éthique que l’on souhaite. Une qui me semble particulièrement consensuelle est l’utilitarisme solidaire, qui consiste à maximiser les satisfactions individuelles totales (qui dépendent des activités de chacun) en commençant par les plus faibles. C’est juste une fonction de plusieurs variables à maximiser ! Concrètement, on rentre tout ça dans un ordinateur (ou plusieurs, je ne rentre pas dans les détails)… qui tourne constamment, prenant en compte d’autres données, comme la localisation des ressources, la survenue de tel ou tel problème ou découverte etc. et compte tenu des moyens informatiques dont on dispose actuellement… La chose ne me semble pas si irréaliste que ça...

Et notons que, là encore, ces calculs seraient aisément vérifiables, sinon par tout un chacun, du moins par un nombre suffisamment grand de personnes, qui pourront les refaire sur leurs propres machines, de façon à garantir l’absence de fraude ou d’erreur.

On voit bien qu’ainsi, il est possible de se doter d’une économie offrant un niveau de bien-être tout à fait satisfaisant pour tout le monde, et même meilleur qu’aujourd’hui, en moyenne, même si, au besoin, on doit faire quelques approximations, par rapport au modèle idéal, pour que le temps de calcul soit raisonnable, même si les données comportent toujours une certaine imprécision. Meilleur dis-je car vous n’êtes pas sans avoir remarqué que le système actuel s’accompagne de beaucoup de gaspillage, tandis que pour les moins chanceux ou malins, c’est la pénurie permanente (la pauvreté qu’on l’appelle)...

Notez qu’en passant à un tel système l’accroissement de bonheur serait d’autant plus important que celui-ci ne dépend pas que du bien-être matériel, mais aussi du sentiment de sécurité, de justice et de la qualité relationnelle.

Car avec ce système, chacun est sur un pied d’égalité, dans un rapport fraternel, de coopération. Tandis qu’aujourd’hui, nous avons un système basé sur le pouvoir de domination (la possession étant un pouvoir de domination), ce qui entraîne des rapports de domination/soumission : chacun devant vendre ses services à autrui, ou inversement en exiger d’autrui. Là, on serait tous tournés vers le même but… Il y aurait moins de raisons de mentir ou de cacher des choses, les rapports seraient plus authentiques et moins conflictuels.

La question de la liberté

On pourrait objecter à ce socialisme intégral un manque de liberté, dans la mesure où vos consommation et activités semblent imposées par la société. Mais c’est là une illusion.

Tout d’abord, la participation imposée au travail de production ne concernera qu’une faible partie de votre temps, en moyenne (à cause du bénéfice de cette coopération rationnelle, et bien sûr de la mécanisation). Je dis « en moyenne », car, si vous manifestez peu de réticence au travail et un désir de consommer beaucoup de choses coûteuses, vous aurez peut-être peu de temps libre, mais c’est votre choix, ce système ne fait que prendre en compte les préférences).

Mais surtout, même sur votre temps de travail socialement distribué, vous serait libres. Pourquoi ?

La liberté, c’est la possibilité, la facilité pour être plus général, de faire ce que l’on souhaite.

Si votre souhait c’est votre plus grande satisfaction matérielle personnelle possible, mais dans la limite où elle ne nuit pas à autrui, alors, ce que vous allez souhaiter, c’est quoi ? Et bien, précisément le travail et la consommation qui vous sont dévolus par ce système. Donc, vous y êtes toujours libre !

Et de plus, si vous soupçonnez que ce qui vous est alloué ne correspond pas à une distribution optimale et équitable, rien ne vous empêche de le contester, d’aller vérifier par vous-même…

Cette économie, donc, loin de limiter votre liberté, l’accroît au maximum (techniquement possible), tout simplement parce qu’à plusieurs, en s’organisant intelligemment, on peut bénéficier de plus de choses à moindre coût !

Et si votre souhait n’est pas cela, si l’éthique utilisée par l’algorithme n’est pas la votre (que vous ne souhaitez pas la maximisation équitable du bien-être). Rien ne vous empêche de rejoindre une société avec une économie différente. Soit du même type mais avec une autre éthique et donc un algorithme différent, soit une économie complètement différente, de type capitaliste, ou tout seul comme Robinson, mais là, vous ne serez peut-être pas aussi libre…. De sorte que, même pour une personne qui n’est pas précisément humaniste rationnelle, cette économie peut-être globalement préférable du point de vue de la liberté individuelle...

Obstacles

Insuffisances techniques

Bref, nous venons de voir qu’une alternative au capitalisme (au sens large même), est tout à fait réalisable, et même désirable, au point que l’on peut se demander pourquoi une telle chose n’a encore jamais été réalisée…

La réponse, principale disons, est que jusqu’à une époque récente, nous ne disposions pas des moyens de calcul et de communication permettant de réaliser cela (les calculs, pour une économie qui ne soit pas que de subsistance, et la communication pour la transparence des décisions, je rappelle), surtout à grande échelle. Obstacles désormais levés.

L'emprise du court-terme

Mais il y a aussi, et c’est un peu l’obstacle qu’il nous reste à lever maintenant, un problème psychologique, intellectuel, disons.

Il y a une vraie difficulté, je pense, chez beaucoup de gens, à envisager autre chose que l’existant, que ce à quoi ils sont habitués.

Voyez l’exemple de l’économie. À quoi pense-t-on quand on entend le mot « économie » : à l’argent, aux taux d’intérêt… Or, vous avez peut-être remarqué que dans l’économie qui nous est venue naturellement à partir de la définition du mot, il n’y a pas d’argent. Je n’en ai parlé nulle part.

Cette difficulté est telle que certains vont considérer la chose comme inenvisageable, impossible pour la seule raison qu'elle est complètement nouvelle. C'est évidemment idiot, car si c'était vrai, le progrès n'existerait pas, nous en serions encore à la hache de pierre, pas à la conquête spatiale.

Le problème est une difficulté à pratiquer l’abstraction, à s’extraire de sa situation actuelle. Ainsi, si beaucoup de gens sont attachés à la possession, c’est parce qu’ils confondent la possession en tant qu’institution fondatrice d’un modèle économique, avec *leurs* possession dans le cadre du système actuel. Et évidemment, que, moi le premier, je n’ai pas envie qu’on me retire mes possessions. Parce que, dans l’économie actuelle, ce serait un privation de liberté, mais globalement, si l’on considère l’institution, c’est tout le contraire. Imaginez que vous puissiez plus facilement accéder à tous les lieux et utiliser tous les objets qui se trouvent actuellement sur terre, que nul ne puisse vous en empêcher si vous en prenez soin et qu’ils ne sont pas simultanément utilisés par quelqu’un d’autres (lorsque l’utilisation ne peut être qu’individuelle)…. Vous êtes sûr que votre liberté diminuerait ?

Aussi, cette emprise du présent tend à faire rejeter comme « fantasmagorique » tout ce qui est perçu comme trop lointain. C’est bien ce qui explique que seul le réformisme a pignon sur rue et que donc, l’on stagne. Voyez les programmes politiques. Pour séduire le peuple, les démagogues mettent en avant des choses simples et immédiatement applicables.

Et pourtant, n’entendons-nous pas souvent qu’il manquerait un idéal… Je crois que j’en apporte un, là.

Bien sûr, il ne s'agit pas d'être naïf, on ne va pas mettre en place l’économie que je propose du jour au lendemain. Bien sûr, il faut mettre en place un programme de transition, pour passer du système actuel, au nouveau.

Alors comment faire, concrètement ? Et bien, une étape qui me semble incontournable est de commencer à l’expérimenter, ce nouveau système, à le peaufiner, à échelle réduite, si possible avec des volontaires. D’ailleurs, si ça vous intéresse… signalez-vous…

Puis, à l’étendre progressivement, en fonction des succès rencontrés. Donc, ceux qui auraient peur pour leur liberté, ou leurs biens, qu’ils soient rassurés. Pas besoin d’imposer quoi que ce soit à personne. Bien sûr que je suis dans le concret. C’est juste qu’il est bon de savoir où l’on va, qu’il est parfois nécessaire de prendre un peu de hauteur, pour résoudre un problème…

Et c’est d’ailleurs un reproche que je ferais à beaucoup d’anticapitalistes. Prenons l’exemple de Marx, il n’a jamais détaillé le fonctionnement d’une société idéale. Il a juste fait une extrapolation historique en vertu de laquelle la classe des exploités devait se révolter… il a juste parlé d'une société sans classe, ce qui est un peu vague comme mode d'emploi.

Les révolutionnaires sont, à mon avis, beaucoup trop dans la révolte, la diabolisation du présent, et pas assez dans la conception d'un système meilleur. Il en résulte une certaine naïveté : abolir le capitalisme n'est pas forcément une bonne chose en soi : le chaos peut être pire. La foi romantique dans le peuple révolutionnaire a fait bien des victimes !

Du coup, désabusés certains, aujourd'hui, se contente de fuir : partent se réfugier dans la nature ou improvisent une vie tribale. Sauf que ce mode de vie ne saurait séduire que quelques passionnés: il est très coûteux matériellement, il ne saurait constituer une alternative pouvant rivaliser avec le capitalisme.

et l'on observe aussi une débauches d'actions bizarres et désespérées, comme si agir peu importe comment allait nous tirer d'affaire. Ainsi, on en voit qui cassent des symboles du capitalisme (ce qui n'a d'autre effet que de renforcer l'emprise policière de ce dernier), d'autres qui plantent des légumes sur les trottoirs (c'est déjà plus.. constructif), s'habillent en clown, ou juste décident d'être, en fin de compte, de gentils capitalistes...

Sauf que si on réfléchit en prenant un peu de hauteur, on identifie des causes à grande échelle qui concernent le mode d'organisation, et l'on voit qu'agir à ce niveau, serait évidemment la meilleure façon de résoudre les problèmes.

L'emprise des amalgames

Un autre obstacle psychologique est que tragiquement, ce que je propose peut effrayer par bien des aspects et beaucoup ne dépassent pas le stade du rejet sur la base de simples apparences.

J'ai déjà évoqué le problème de la possession, de la liberté...

Mais on pourrait aussi mentionner la surveillance. Dans les les systèmes ayant existé jusqu'à présent elle était mise au service d’une oligarchie, pas toujours très bienveillante, donc ça évoque en nous des choses désagréables. Du coup, certains peuvent avoir une réaction de rejet /comme le chien de pavlov/.
Or, ce que je propose, si vous avez bien suivi, c’est d’inverser le sens de cette surveillance : que ce soit le peuple qui surveille ses fonctionnaires (pour se prémunir, justement, de dérives liées au pouvoir). De plus, tout le monde peut faire le constat du développement actuel de la surveillance des individus, conséquence des progrès technologiques. Il serait donc plutôt urgent, d’en changer la le sens… Donc celui qui est doué de raison, il comprend, mais celui qui réagit à des mots, des associations d'idées... il n'a pas accès aux solutions.

Et c'est comme cela qu'on est manipulé, c'est à dire influencé dans un sens qui n'est pas forcément notre intérêt, d'une façon immédiate, un peu comme une marionnette à fil dont les bras réagissent à la tension d'un fil...

Je dirais que le principal obstacle, à une amélioration du monde, pour ne pas dire à notre salut en tant qu'espèce , c'est cela: le manque de rationalité.

Autre exemple. J'ai parlé de socialisme... Et là pareil, certains vont agiter l'épouvantail de réalisations socialistes. Où expliquer que toutes les tentatives de socialismes ont échoué. Sauf que là encore, si l'on essaie d'être logique, que peut-on en déduire ? Chaque expérience est différente. Et pas besoin d’ajouter qu’elle ont été « nombreuses et variées ». ça n’a aucun poids. Pourquoi ? Parce qu’il suffit que tous ces « socialismes » aient comporté un caractère facteur d’échec pour que tous échouent, ou soient insuffisamment désirables, disons. Peu importe leur nombre. Or, j’ai signalé, en effet, un tel caractère, absent de ce que je propose (en l’occurrence, une structure hiérarchique, sans même parler des moyens informatiques qui n’étaient pas ce qu’ils sont maintenant).

Au lieu d’identifier des causes précises, dans le réel, on joue sur les mots, en disant « le socialisme ça ne marche pas », sauf qu’il n’existe pas *un* socialisme… et qu’il y a une infinité de possible...

Rationalisation

En plus subtile que l'amalgame, vous avez la rationalisation. Si nous sommes fermement maintenus dans le présent système, c'est aussi parce que nous avons intériorisé des théories pour le justifier.

On nous a expliqué, par exemple, que la compétition, la cupidité sont nécessaires au progrès... alors que toutes les grandes découvertes sont le fruit de désir de comprendre ou de résoudre des problèmes techniques. /Einstein, Galilé, Archimède était-il cupides ? Non au contraire !/

On nous a expliqué que la possession et la compétition sont des besoins humains fondamentaux.

Mais où sont les études scientifiques qui attestent de cela ? (/ si vous en avez trouvé une, merci de me l’indiquer en description/) Qu’il y ait des tendances à s’approprier et et rivaliser, bien sûr, mais ce nne sont pas des besoins. Pour qu’il y ait besoin d’une chose, il faut que l’absence de celle-ci ait un impact négatif sur la santé. Or, la compétition (à laquelle la possession contribue), est un facteur de stress, et un stress fréquent ou prolongé (ce qui est plutôt le cas ici) a impact très négatif sur la santé… tien donc…. est-ce vraiment la compétition qui serait un besoin, ou ne serait-ce pas plutôt la coopération. Des études montrent en effet, sans grande surprise, que la coopération a un impacte positif sur la santé.

/Interview de Laborit/

Il faut bien comprendre qu’il n’y a aucune obligation d’exprimer une tendance. Mieux : l’intensité de cette dernière est proportionnelle à la fréquence de son expression. En sommes, placés les gens dans une arène où il faut se battre, se méfier les uns des autres, ils vont devenir plus hargneux et méfiants, en général. D'où peut être la facilité avec laquelle on rejette plein de choses par amalgame... D'où peut-être l'importance de l'égoïsme, dans un système chacun doit se préoccuper fortement d'un intérêt personnel qui l'oppose aux autres. Égoïsme que des petits malins vont invoquer pour justifier le capitalisme…

On nous rebat les oreilles avec la nature humaine, mais si nature humaine il y a c’est évidemment d’être capable de réfléchir pour privilégier les tendances en lui qui sont les plus bénéfiques, par leurs conséquences. C’est en tout cas ce qui le distingue des bêtes....

L'humain aurait besoin d'un intéressement individuel...
Ce qui serait bizarre, parce que dans la tribu primitive, chacun était payé ?

Idéalisation

On va idéaliser l’économie de marché en considérant quelle détermine un optimum de production et de distribution, correspondant au bien commun. à la limite, la meilleure chose qu'on aurait à faire est de se comporter égoïstement ! Or, s'il y a bel et bien un mécanisme positif, dans le marché, il n'a rien d'idéal, il ne détermine absolument pas un optimum, surtout le marché réel (qui n'est jamais infiniment libre et non faussé). je vous mets en lien une petite analyse expliquant cela (pour ceux qui auraient des doutes), et de plus, on oublie de nous rappeler le coût de cette « détermination », tout à fait considérable : rien que le travail de comparaison des prix, répété inutilement par des millions de consommateurs, les tensions inter-individuelles lors des négociations… mais aussi les licenciements et autres faillites, qui correspondent précisément à la façon dont la production s’adapte à la consommation, dans ce système, violent. (qui comptabilise ce coût?) Et tout ça pour produire trop, pas toujours très bien, et alimenter des injustices astronomiques...

Il faut arrêter d’idéaliser, quoi que ce soit, d’ailleurs. Et je n’ai pas, moi-même, la prétention de proposer un système idéal, rappelle-je à tout hasard. J'ai d'ailleurs dénoncé l'idéalisme révolutionnaire, également. Ma seule prétention, ici est de promouvoir une piste, pour un système qui me semble pouvoir être bien meilleur. D'en dénoncer un rejet que je trouve bien hâtif, d’inviter à l’application de la raison dans le domaine politique, aussi.

Ce qui compte n’est pas d’avoir un système parfait, qui n’existera jamais, mais de mettre en place le meilleur possible.

Hooliganisme

Une critique ne doit pas être une excuse. Plutôt que dire « ça ne fonctionnera pas parce que... » on peut tout aussi bien dire : « on pourrait améliorer cela ainsi, pour que ça fonctionne mieux... » : c’est la différence entre le nihilisme et le positivisme.

Finissons-en avec le hooliganisme (des coq de combats), il ne devrait pas s’agir d’être pour ou contre tel système, mais de déterminer ensemble le meilleur possible.

Bien sûr que le système actuel présente des avantages, bien sûr qu'il permet de nourrir bien des gens (même si ce n’est pas tout le monde) Et alors ? A-ton voué un culte au ressort parce que les montres à ressort rendaient bien des services ? S’est-on contenté d’apporter des réformes au ressort ? Non, lorsqu’un meilleur système a été mis au point, celui des montres à quartz, le nouveau a remplacé l’ancien… Et ce système a été mis au point, parce que des gens ont d’abord entrevu qu’il pouvait être meilleur… et qu’il y a pas eu un acharnement guerrier à discréditer cette innovation, que personne n’a déclamer « ça ne fonctionne pas » lors des premiers essais (toujours infructueux)…Et si la solution aux principaux problèmes de notre temps passait par un... socialisme radical ! :-)

Conclusion

Donc, ce que je voulais dire ici, est que l'obstacle à la mise en place d'un meilleur système elle est en chacun de nous. Il n'est pas besoin d'imaginer un complot, une volonté de nous imposer ce système de la part d'une coterie de puissants.

Beaucoup baissent les bras en pensant: "on ne nous laissera pas faire". Sauf que c'est leur conspirationnisme qui est le véritable obstacle... Ou alors, j'ai envie de dire : "faisons", et on verra bien après, restons ouverts, n'éliminons pas d'emblée tout espoir.

Les conflits, les oppositions viennent du dogmatisme des uns et des autres, il est normal d’avoir peur de ceux qui veulent nous imposer quelque chose. Or, mon approche est fondamentalement non dogmatique. Non seulement je ne veux rien imposer à personne, mais je ne prétends pas avoir la solution. J’invite à l’expérimentation. On pourrait d’ailleurs expérimenter plusieurs choses en parallèle, pour voir ce qui fonctionne le mieux, et même conserver des options différentes, tout le monde n’ayant pas forcément les mêmes préférences, en terme de rapports sociaux. Il peut parfaitement y avoir des variantes, pour une plus grande liberté de chacun.

Ce qu'il faut, en tout cas, là, tout de suite, pour que le monde s'améliore est qu'un maximum de gens agissent efficacement. Et pour cela, ait connaissance de pistes, comme celles que je viens de proposer. C'est ce qui va permettre qu'il y ait suffisamment de volontaires, et de moyens, pour expérimenter, déjà, et même de gens compétents pour mettre en place les programmes informatiques. Voire d'avoir une influence politique, à l'échelle des nations etc.

La première chose à faire est donc d'informer, d'expliquer. Ce que… (comme vous l’aurez sans doute remarqué) je viens de faire, donc.

Mais pour que la diffusion fonctionne, il faut que je ne sois pas le seul, il faut une réaction en chaîne...

Et là, grâce à la magie d'internet, il me semble que vous avez l'occasion de faire une action

considérablement utile pour un coût particulièrement minime... C'est pas tous les jours...

Et si vous ne faites rien, merci au moins de m’expliquer pourquoi, pour qu’on progresse dans la compréhension du problème, ou votre désaccord.

Et puis, d’un point de vue plus « égoïste », suis-je absolument le seul à préférer une société où l’on n’aurait pas autant à se soucier de sa propre survie, où l’on serait dans un rapport plus fraternel, avec le sentiment d’être vraiment utile, avec beaucoup moins d’insécurité, où l’on aurait plus de temps pour se consacrer à ce qui nous passionne, où l’on ne serait plus réduit à courir après une carotte ?

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