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L'ucratie en bref

Le texte qui suit est celui de la vidéo, pour ceux qui préférent lire. .

J’ai déjà fait des présentations de l’ucratie, mais elles sont un peu longue. On m’a demandé une présentation plus brève, ce que que je vais tenter ici. Mais ça ne remplace pas les présentations précédentes qui conservent leur intérêt, pour ceux qui veulent approfondir.

Et à propos de concision, s’il fallait résumer le concept en une phrase, je dirais ceci : « Régime politique où les décisions se prennent sur la base du bien commun ».
Évidemment, c’est loin de suffire. Quelqu’un me dis ça, je rigole. Cela appelle deux questions : « que faut-il entendre par « bien commun » ?» et « comment on fait concrètement pour assurer la conformité des décisions avec ce bien commun ? »
Avant d’y répondre, on peut préciser quand même un peu le concept :
Dans presque tous les systèmes politiques (ou mode de délibération collective, ça veut dire la même chose), pour décider, on se réfère à l’avis de certaines personnes. Le roi, en monarchie absolu, les députés, le président, les propriétaires…. c’est la notion de pouvoir. Et même en démocratie directe, on se réfère à l’avis de la majorité des votants (« certaines personnes », donc). En ucratie, c’est différent : on s’en réfère à une éthique de référence.

Il y a quand même des trucs qui existent qui peuvent être vus comme « pré-ucratiques » en quelque sorte. Par exemple, dans l’oligarchie élective actuelle, il y a un truc qui s’appelle la constitution, les droits de l’homme. Une décision des députés ou du gouvernement peut-être cassée par le conseil constitutionnel. Sauf que cela ne limite que fort peu leur pouvoir, rares sont les lois qui vont être anti-constitutionnel, tandis que ce que l’on va voir ici, avec l’ucratie, c’est un critère qui va limiter considérablement les choix possibles… De sorte que cela limite le pouvoir que peuvent avoir certains individus, l’intérêt qu’il peut y avoir à « être celui qui décide ». Et ça, c’est une bonne chose, car ça va réduire la soif de pouvoir, et donc, les conflits pour le pouvoir…

Un autre truc que l’on pourrait invoquer comme proche de l’ucratie est ce qu’on appelle parfois la théocratie. Par exemple, la charia. Sauf qu’il s’agit là de textes touffus, pas forcément toujours très limpides et cohérents, qu’il faut généralement interpréter, d’où un pouvoir de fait du clergé et autre théologiens chargés de la chose. Donc, là encore, on est plutôt dans la situation où il y a un pouvoir qui ne dit pas son nom, à commencer par celui du gourou qui prétend parler au nom d’une entité supérieur. On va voir qu’en ucratie, c’est tout le contraire de ça.

Qu’est-ce donc que cette éthique, que ce « bien commun ». Eh bien, comme son nom l’indique : c’est un bien qui est commun, ou plus précisément, un objectif susceptible d’être partagé par tout le monde, spontanément, sans qu’il y a besoin d’introduire d’arbitraire ou de croyance particulière.
Mais quel objectif peut-être commun à tous les humains ? Et bien, je crois que l’on peut bel et bien formuler un. Et je propose : le plus grand bien-être possible pour tous les êtres sentients (présents et à venir). Vous pouvez remplacer sentients par humain, si ça vous paraît trop, ce sera déjà pas mal, mais je pense qu’on peut généraliser sans trop de problème.
Cette formulation toutefois n’est pas tout à fait suffisante car elle ne dit pas comment choisir entre deux cas où le bien-être serait le même en moyenne, mais avec une distribution différente entre tous les êtres (par exemple, dans un des cas, le bien être serait à peu près le même pour tout le monde, mais dans l’autre, il y aurait de grande inégalités, le bien être de certains serait sacrifié pour celui d’autres individus). Ce pourquoi je propose, un truc plus précis (qui va exclure ce dernier cas, et permettre surtotu de trancher dans plus de cas), qui est « le plus grand bien-être en commençant la comparaison entre les bien-être les plus faibles » : « le plus grand plus petit bien-être », si vous voulez. . En somme, on va d’abord travailler à la réduction de la souffrance… avant de s’occuper d’accroître le plaisir. C’est ce que l’on peut appeler « l’utilitarisme solidaire »
Et si vous trouvez cet objectif, un peu trop fumeux, difficile à exploiter pour prendre les décisions concrètes, on peut en déduire des principes plus précis (des principes constitutionnels en quelque sorte).
Exemple : la préservation de l’environnement (un bien commun, s’il en est) (je veux dire bien sûr : d’un environnement sain, des ressources naturelles.). En effet, il y va là de la non souffrance des générations futures.
Autre exemple, que je poserai comme un deuxième principe : la satisfaction des besoins fondamentaux de tous les humains. Puisqu’en effet, cette satisfaction semble prioritaire à celle de désirs plus accessoires.
Concrètement, il s’agirait de faire en sorte que tout le monde ait de quoi manger, sainement, un logement etc. Il s’agirait d’appliquer la plupart des articles de la déclaration des droits de l’homme, comme le droit à la santé, par exemple, qui ne sont aujourd’hui que de belles paroles.
Et vous voyez tout de suite, que si l’on met en place une ucratie, ça change radicalement l’état du monde (d’autant plus que son application est étendue, bien sûr). C’en est fini des destructions environnementales, des injustices et de la pauvreté en général, puisque que techniquement, nous avons parfaitement les moyens de réaliser ces objectifs aujourd’hui, c’est juste un problème politique, organisationnelle, si vous préférez. Et en plus, il y aura beaucoup moins de conflits, puisque ceux-ci résultent pour l’essentiel de la soif de pouvoir…
Une dernière précision nécessaire, visant toujours à avoir l’éthique, la méthodologie décisionnaire la plus consensuelle, universelle possible : l’évaluation des conséquences d’un choixse ferait par application de la démarche scientifique, qui dans la plupart des cas se résume au bon sens : observation, expérimentation.

Une dernière remarque concernant les avantages d’un tel système :
Si un tel système serait de toute évidence fraternel (puisque objectif commun), égalitaire (au sens d’équité, ici, bien sûr), qu’en est-il de la liberté ?
On peut en effet se poser des questions à ce sujet puisque j’ai dit que ce n’était pas l’avis des personnes qui importait, en ucratie, mais la référence à une éthique.
Et c’est là qu’il faut se poser la question de ce qui nous intéresse dans le fait d’être libre, de ce qui nous importe en fin de compte.
Ce qui nous importe, c’est que les décisions qui sont prises, soient conformes à ce que l’on souhaite. Peu importe qui les prend. Or, le problème, c’est que comme tous les système politiques ayant dominé jusqu’à présent sont basés sur le pouvoir, et que dans un tel système, le meilleur moyen pour faire en sorte qu’une décision soit conforme à ce que je souhaite est de la prendre soi-même, pour beaucoup de gens, il y a confusion. Il pense qu’être libre, c’est décider de tout soi-même… S’ils ont raison dans la situation concrète où ils se trouve, ça n’est pas le cas, en général, ce ne serait plus le cas dans une ucratie.
Et j’irais même plus loin, prendre une décision soi-même n’est pas la garantie que cette décision soit bien prise, je veux dire : conforme à notre éthique, à notre notre propre intérêt. Il peut être préférable que l’on confie la décision à une personne que l’on estime plus compétente, et en laquelle on a suffisamment confiance, bien sûr.
Tout ça pour dire que si l’éthique du bien commun que j’ai explicité tout à l’heure vous convient personnellement, c’est à dire que vous aspirer à votre propre bonheur dans la limite où cela ne se fait pas au détriment d’autrui, eh bien l’ucratie est le système le plus avantageux du point de vue de votre propre liberté. Mieux :ous y êtes même parfaitement libre...
Et si ce n’est pas le cas, si vous êtes égoïste (au sens où nuire à autrui ne vous dérange pas), donc, ce peut tout de même être un système intéressant pour vous du fait de ses avantages… Il ne sera pas totalement libéral pour vous, mais tout de même, je rappelle qu’une démocrate directe, par exemple est loin d’être un système très libéral : si vous n’êtes pas majoritaire, une décision qui vous disconvient fortement peut vous être imposée…
Et de plus, dans une ucratie, les décisions vont être plus prévisibles, puisque l’éthique, on la connaît, tandis que les choix de nos congénères eux, peuvent l’être beaucoup moins. D’où une réduction de stress...
Bref, l’ucratie permettrait de réaliser cet idéal qu’est le triptyque républicain….

Venons -en maintenant à la question fondamentale du « comment » ! Et donc «  en quoi consiste concrètement l’ucratie ? » Pour assurer la conformité des décisions avec le bien commun, il faut deux choses : suffisamment d’étude et de réflexion, d’une part ; mais aussi, suffisamment de contrôle pour que personne ne puisse s’avantager au détriment du bien commun, d’autre part.

Dans une ucratie, tout citoyen pourrait signaler un problème qu’il rencontre, ou une idée qu’il pense pouvoir être utile. Il serait même invité à le faire !
Ce signalement serait traité, au besoin par un jury établi pour l’occasion (tout citoyen pourrait être convoqué à un tel jury). Ce jury devrait rechercher la mesure la plus favorable au bien commun (tel que nous l’avons défini). Puis, il publierait sa proposition ainsi que toutes les analyses y ayant conduit. Et si un citoyen pense avoir une meilleure solution (et est capable d’expliquer pourquoi), il pourra la soumettre au jury. S’il s’avère qu’en effet, elle est meilleure, elle devra être adoptée.
Mais comment établir qu’elle est meilleure, me direz-vous ? Grâce à l’éthique de référence, bien entendu. Il est d’ailleurs possible que, du point de vue de cette éthique, plusieurs solutions soient équivalente, typiquement, si qu’il y a des incertitudes importantes dans les prédictions. Mais ce n’est pas gênant, puisque précisément, elles sont équivalentes, du point de vue du bien commun et de nos connaissances du moment. La solution la plus économique sera alors de s’en tenir à la première solution trouvée.
Et très concrètement, supposons que les protagonistes ne parviennent pas à se mettre d’accord (quant à la supériorité éventuelle d’une proposition). Que l’un deux ne soit pas convaincu par les arguments de l’autre. Cela peut se produire à cause de certains travers humain, d’un manque d’intelligence, typiquement. Et bien en ce cas, un jury dit d’appel est sollicité, qui va trancher quant à la validité des différents arguments (et donc, des éventuelles propositions).
Et surtout, tous ces échanges seront publics… n’importe qui pourra toujours vérifier ce qui s’est passe de façon à juger qui est fautif. Ainsi, pas de risque de risque d’abus de pouvoir, ni de blocage d’une décision sans raison valable.

On voit donc, que comme d’une certaine façon , c’est « le peuple » qui a le dernier mot », ce système peut être qualifié de « démocratique ».

Alors bien sûr, là, je ne fais que jeter les fondements. Il y a plein de détails à perfectionner pour rendre ce système toujours plus satisfaisant.
Pour résumer, on voit que ce système fonctionne grâce à deux choses : une éthique commune suffisamment précise et universelle, d’une part, et bonne organisation ainsi qu’une grande transparence de toutes les activités délibératives d’autre part.
Il ne reste plus qu’à le mettre en œuvre, et pour ce faire, dans un premier temps, de diffuser cette idée…

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