La détermination des activités économiques (qu'est-ce qui est produit ? consommé ? et par qui ?) est réalisée collectivement. Pour des raisons d'efficacité, on peut cependant envisager des spécialisations. Le schéma ci-dessous rend compte de la répartition des rôles.
La procédure de détermination des activités économiques peut s'analyser en cinq étapes, consistant respectivement à déterminer les
Sont inventoriées les ressources naturelles (quantités et taux de renouvellement naturels), les biens déjà produits, ainsi que les compétences de chacun.
Des consommations sont proposées en fonction de leur intérêt pressenti pour le « bonheur maximum » : soit qu'elles représentent un coût faible (on parlera alors de consommations opportunistes), soit qu'elles représentent un plaisir important (on parlera alors de consommations sollicitées).
Les consommations opportunistes découlent de l'inventaire réalisé à l'étape précédente.
Les consommations sollicitées émanent de désirs formulés par certains.
Dans ce qui suit, nous appellerons « assortiment » un ensemble de quantités de différents objets (mathématiquement, on peut parler également de « vecteur »).
Compte-tenu des ressources disponibles, humaines et naturelles, déterminées en I, on peut faire correspondre à tout assortiment de consommations (extraites de la liste déterminée en II), un assortiment d'activités productives : celui qui lui est juste nécessaire, ainsi que les consommations de ressources correspondante (et d'éventuels sous-produits).
A priori, il peut y avoir plusieurs façons de produire quelque chose. Il s'agira ici, de choisir la plus efficace. Par exemple, pour la production d'une petite quantité, on utilisera un procédé « artisanal », pour des quantités plus importantes, un procédé « industriel ».
À ce stade, sont introduites des limitations des assortiments possibles (qui seront utilisés en V : lors du calcul d'optimisation de la distribution), dues au fait que :
1/ la consommation d'une matière première devra être écologiquement soutenable, de même que la production de certains déchets (qui sont des sous-produits).
2/ suffisamment de travailleurs devront être présents avec certaines compétences (pour tenir certains délais).
Il résulte des étapes I, II et III, un ensemble d'activités économiques (de consommation ou de production) apparaissant comme les plus probablement bénéfiques (c'est à dire induisant le plus grand bonheur équitable possible).
Chacun indique alors, pour chacune de ces activités, son niveau de bien-être en fonction de la durée de l'activité ou mieux, de la quantité de certains biens consommés ou produits (par l'activité) : le tout est de disposer d'une unité. Ce bien-être peut être positif (activité agréable) ou négatif (activité désagréable).
Pour simplifier (réduire la quantité d'informations), cette fonction individuelle de bien-être pourra être décrite par trois nombres seulement.
Ces fonctions de bien-être pour les différentes activités ne sont généralement pas indépendantes. Ainsi, il conviendra souvent d'associer des seuils de saturation non pas à des activités précises mais à des groupes d'activités similaires.
Par exemple, en matière alimentaire, si les TIAB dépendent de chaque mets (goût, texture...), les seuils de saturation concerneront plutôt des nutriments (besoins physiologiques).
De même, d'aucuns pourront souhaiter une quantité maximum (seuil de saturation) pour un ensemble d'activités sollicitant les mêmes muscles ou un même type d'attention, de façon à gagner en bien-être personnel, en santé et en performance.
Ensuite, les TIAB sont normalisés (en vu du calcul de la distribution) de la façon suivante. Il leur est appliqué un changement d'échelle (application d'un facteur constant pour chaque personne) de telle sorte que la moyenne de leurs valeurs absolues (entre toutes les activités) soit la même pour chaque individu (explications ici). Les TIAB utilisés n'ont pas pour vocation de représenter un bien-être réel, mais seulement d'être des instruments d'optimisation du bien-être économique (matériel) et de la justice sociale.
Il s'agit de déterminer une distribution optimale des activités économiques : qu'est-ce que l'on va produire ? Comment ? Qui va produire quoi ? consommer quoi ?
La procédure est la suivante.
Sont passés en revue tous les assortiments de consommations totales (c'est-à-dire prenant en compte la somme des consommations entre tout le monde, pour chaque type de consommation) satisfaisant aux conditions restrictives vues en III (dernier paragraphe).
Pour chacun, on en déduit un assortiment d'activités productives, grâce à la fonction déterminée en III, et donc, en réunissant le tout : un assortiment d'activités économiques.
Pour chacun de ces assortiments totaux (d'activités économiques), on passe en revue les répartitions possibles entre les individus : « qui fait quoi ? ». Pas toutes cependant : celles pour lesquelles chacun est compétent pour l'activité qu'il exerce. À chacune de ces répartitions correspond un assortiment de satisfactions (celles des différents individus, obtenues en ajoutant celles issues de leurs différentes activités). On ne retient que celle pour laquelle cet assortiment est solidairement maximum.
La maximisation solidaire est réalisée ainsi : on ne retient que les répartitions pour lesquels la plus petite satisfaction individuelle totale est la plus élevée. Puis, s'il y a plusieurs ex-aequo, on ne retient que celles dont la deuxièmes plus faible satisfaction individuelle est la plus élevée, et ainsi de suite.
Puis, on réitère cette opération de maximisation solidaire sur l'ensemble des assortiments totaux, de façon à déterminer ce que l'on va produire.
On obtient ainsi, un assortiment total optimal et la répartition optimale qui lui correspond.
Soit, pour chaque individu : une certaine quantité des différentes productions et consommations (à produire et consommer).
Cette « prise de décision collective assistée par ordinateur », est réalisée périodiquement, de façon à prendre en compte du mieux possible les évolutions des choix personnels, des ressources, des estimations techniques (de l'étape III) etc.
Ainsi fonctionne l'émédsa !
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