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Ukratio, pour une société vraiment plus juste, durable et fraternelle
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Le texte plus bas est celui de la vidéo, pour ceux qui préfèrent lire. .

L’économie de la reconnaissance

Les deux grands systèmes

Jusqu’à présent, pour faire simple, deux systèmes économiques s’opposent. L’économie de marché, généralement capitaliste, d’une part, et le communisme, d’autre part.
Un grand avantage de l’économie de marché est qu’il y a une forte incitation à travailler le plus utilement et efficacement possible. De sorte que les étals sont bien fournis.
L’idéal communiste traditionnel « de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins », élimine cette incitation, et cela explique sans doute en grande partie pourquoi les gens s’y retrouvent souvent à faire la queue devant des étals à moitié vides.

Et là, la question semble réglée. Vive l’économie de marché !
Sauf que… celle-ci s’accompagne de problèmes écologiques. Car l’appât du gain y est très fort, et souvent, le mode de production le moins onéreux (le plus tentant, donc) n’est pas le moins polluant, car souvent, prélever une ressource rare et précipiter ainsi son extinction, devient très rentable à cause de son prix élevé, car souvent inciter à consommer plus, est avantageux etc.
Mais, me dira-t-on, il suffit d’interdire ces pratiques ! Tout comme on interdit le vol, la violence etc.
Oui, mais… le vol et la violence ont-ils disparus, du fait de ces « interdictions » ? Non ! Car on ne peut tout surveiller et réprimer, et si la tentation de les enfreindre est très forte, il y aura toujours des amateurs. Et de plus, cette répression accroît la violence.
Et l’on voit donc qu’il serait fort intéressant de combattre la criminalité à sa racine. Plutôt que soumettre à la tentation et violenter ceux qui n’y résistent pas, ne pas soumettre à la tentation !
Et la tentation, c’est quoi, ici ? C’est l’argent, la richesse, les facilités et le prestige qui en résultent. C’est là le moteur de 99 % des vols, de la destruction de l’environnement, de l’essentiel de la violence dans ce monde.

Éradiquer la cupidité

Imaginons un système où les gens, pour obtenir ce qu’ils souhaitent, ou du moins, les choses les plus humainement souhaitables : la sécurité, la tranquillité, le plaisir, le bonheur etc. n’aient qu’à se servir… sur les étals, n’aient pas besoin de débourser de l’argent.
La tentation de dérober, de polluer… sera-t-elles toujours aussi fortes ? La surveillance et la répressions auront-elles besoin d’être aussi fortes ? Non !

En éliminant l’argent et plus généralement, la possession, le pouvoir ; l’essentiel de la délinquance et de la violence, disparaît et il devient possible de préserver l’environnement.

Mais si pour consommer comme on le souhaite, il n’y a plus la contrainte de devoir travailler (le plus utilement et efficacement possible), est-ce que l’on ne retombe pas sur un problème déjà évoqué ? Celui du communisme traditionnel, et de ses fameuses pénuries...

D’où l’intérêt de la solution que je vais proposer maintenant, qui constitue en quelque sorte une troisième voie, entre capitalisme et communisme , l’idée étant de réunir les avantages de l’un et de l’autre, et d’exclure leurs inconvénients. Solution, qui devrait être complètement nouvelle, pour la plupart d’entre vous, et que je vais détailler concrètement, pour que vous puissiez juger de son intérêt, puis, le cas échéant, la compléter, la corriger etc. Car il me semble qu’il est plus que jamais urgent, d’œuvrer dans ce sens...

L’idée est qu’il y ait une incitation à travailler… utilement et efficacement… mais qui ne soit pas l’argent, la possession, le pouvoir... Une motivation qui serait sans doute plus faible, mais qui serait suffisante.

On pense au désir de se rendre utile, au goût du travail bien fait, au plaisir d’une activité créative... Mais manifestement, cela ne suffit pas. Ce sont pourtant des dispositions très bénéfiques, socialement.
Idéalement, il faudrait donc une incitations supplémentaire, qui reste qualitativement compatible avec celles-ci.

La possession monétaire, en effet, par son caractère quasi-vital, par le pouvoir considérable sur autrui qu’elle confère, tend à éclipser l’altruisme.
Et ce d’autant plus, dans le système actuel, que la corrélation entre utilité sociale et rétribution n’est pas toujours évidente.
D’autant plus, que, le système marchand oppose les acteurs économiques les uns aux autres (lorsqu’il faut négocier un prix, par exemple), de sorte qu’un acteur tenté par l’altruisme, pour oublier la contrariété que ce dernier occasionnerait, tend à oublier l’intérêt d’autrui, à rester concentré sur le sien. Et s’il ne le fait pas, il participe à la concentration du pouvoir aux mains des plus égoïstes... ce qui n’est pas une option très réjouissante non plus.
Tout cela aboutit logiquement à une prééminence de l’égoïsme, et donc, comme on l’a vu, à une difficulté à faire appliquer les lois et règlement au service du bien commun… Non seulement à cause de la forte motivation des fraudeurs, mais aussi, de par la corruption, le lobbying : en fin de compte, l’argent prend inévitablement le pouvoir !

Une économie de la reconnaissance

Imaginons un système où, certes, chacun pourrait librement consommer ce qu’il souhaite, opter pour le travail qu’il souhaite, où même de ne pas travailler…. Mais où son apport, sa contribution, mais aussi son coût seraient rigoureusement évalués, comptabilisés et... connus...
De fait, il y a un certain prestige à apporter beaucoup, et inversement un certain déshonneur à faire plutôt partie des… parasites…
N’y aurait-il pas là une incitation relativement forte, pouvant faire en sorte que les étals ne soient pas vides ?...
Les gens sont généralement assez soucieux de leur image sociale.
Ce que l’on satisferait ici, c’est aussi le besoin de reconnaissance, mentionné dans la pyramide de Maslow…

On peut donc parler d’une économie de la reconnaissance, et donc, on pourra l’appeler l’« éc-rec »...
Une reconnaissance qui, logiquement, se fonde sur l’ensemble des activités de chacun. Et c’est même une reconnaissance post-mortem, que chacun pourrait viser, par ce qu’il aura apporté sur l’ensemble de sa vie...

Plus précisément, ce qui serait parfaitement et irrémédiablement public, ne serait pas le détail de ce que chacun produit et consomme, pour des raisons évidentes d’intimité, mais une évaluation quantitative de la différence entre ce qu’il a produit et ce qu’il a consommé volontairement.
Mieux encore : ce serait cette différence rapportée aux temps pendant lequel il a été en état de travailler… Ce qui serait public, pour chacun, est donc l’estimation de son solde contributif par unité de temps (durée) de validité, que j’appellerai, l’ « escuv ».

Ainsi, personne n’aurait à craindre une éventuelle invalidité (pour cause de maladie par exemple), car non seulement, le coût des soins serait pris en charge par la collectivité (ne sera pas débité du solde), mais encore l’escuv ne serait pas impactée par la durée de la convalescence…
Et on peut prendre en compte des invalidités partielles, cette généralisation est aisée, j’explique ici le principe dans les grandes lignes.

Concrètement, donc, il pourrait y avoir une sorte d’annuaire, de who’s who en libre accès sur internet, où en face de votre nom et de votre photo, ces valeurs seraient affichées.

Une économie de l’altruisme

J’entends bien cette posture morale, consistant à dire que l’altruisme consiste à faire le bien dans l’anonymat le plus total. Sauf que telle n’est pas ma démarche ici, qui est pragmatique, et j’ai bien précisé d’ailleurs qu’il s’agissait ici d’ajouter autre chose… à l’altruisme pur, jugé insuffisant.
L’important, par contre, oui, est que cette autre motivation ne fasse pas ombrage à l’altruisme. Or, c’est typiquement le cas.
Déjà, cette autre motivation amène, par construction, à se comporter de façon altruiste, de sorte que d’aucun pourrait finir par y prendre goût. Ne dit-on pas que l’appétit vient en mangeant ?

Et rien n’interdit à un altruiste d’utiliser cette estimation comme un simple indicateur pour améliorer son altruisme (puisque ce dernier consiste à être le plus utile possible), plutôt qu’en faire un objet de fierté. Inversement, un faux altruiste, n’a pas intérêt à une telle comptabilisation car elle élimine plein d’occasions de tricher. Et il est vrai que dans le système actuel, l’altruisme est souvent plus une façade qu’une réalité globale. Ainsi, souvent, on met en évidence des dons, sans rappeler d’où provient l’argent qui les permet… (pour ne prendre que cet exemple).
Et rien n’interdit à un altruiste de ne pas trop s’occuper de cela, non seulement parce que comme nous l’avons vu, il sera toujours libre de consommer, mais aussi parce qu’il y a de fortes chances que son apport soit bel et bien reconnu. Mais ce ne sera pas un altruiste très intelligent, non seulement car comme nous l’avons vu il se priverait d’un indicateur précieux, mais aussi car il oublie que montrer l’exemple peut avoir une vertu positive.

Et bien sûr, il s’agit d’une estimation (de l’altruisme), qui sera, comme tout en ce bas monde, forcément imparfaite. L’idée est qu’elle soit suffisamment précise, pour être fonctionnelle. D’ailleurs chacun aura un pouvoir de contrôle sur celle-ci.
En particulier, un certain délai peut être nécessaire pour évaluer une utilité, d’où un retard pouvant être relativement important dans certains cas...
Mais peu importe, si l’on est réellement… altruiste, et sinon, rien n’empêche d’« investir » pour l’avenir…

Une nouvelle forme de réussite

Et vous aurez noté qu’est pris en compte négativement la consommation, car oui, lorsque je consomme, ce n’est pas moi qui produit pour d’autres, c’est d’autres qui ont produit pour moi.

D’où une différence assez importante par rapport à la culture actuelle, où la « réussite sociale », est souvent représentée non pas par une activité de production, mais de consommation. Le riche mène grand train, conduit voitures de luxe et séjourne dans en palace... D’où une certaine valorisation de cette hyper-consommation. Sauf que celle-ci représente une nuisance.
Généralement, de nos jours, les gens dépensent ce qu’ils gagnent (et si ce n’est pas eux, c’est leur descendance). Mais quel est alors leur apport net à la société (en supposant que les revenus seraient proportionnels à l’utilité) ? C’est exactement, zéro ! Pas de quoi pavoiser !
Dans ce nouveau système, les gens seraient incités à apporter le plus possible et à consommer le moins possible, il seraient invités à un altruisme réel. Cela serait évidemment bénéfique en limitant les dégradations environnementales, mais aussi, en réduisant la quantité de travail pénible, et plus généralement en réduisant la souffrance, par définition de l’utilité.
Bien sûr, je parle ici d’une incitation à contribuer, après, chacun fait ce qu’il veut, chacun trouvera sans doute un juste milieu entre ses désirs de consommation, de se reposer, et celui d’œuvrer positivement. Point de stakhanovisme. Il y aura juste plus de transparence et de liberté qu’aujourd’hui.

Dans ce qui suit nous parlerons parfois de rémunération et de prix. Mais attention, dans notre nouvelle culture, ces concepts prennent une signification toute différente. La rémunération ne sera plus un pouvoir personnel, mais un indicateur de l’utilité du travail. Il conviendra donc de s’en glorifier, tandis qu’aujourd’hui, les revenus sont souvent perçus comme une chose peu avouable (« combien tu gagnes » est une question indiscrète)… Quant au prix, à la dépense correspondante, elle ne sera plus vu comme une réduction de son pouvoir personnel, un coût pour soi-même, mais comme un coût pour la société. De sorte que c’est l’altruisme qui sera à chaque fois, sollicité, en lieu et place de l’égoïsme… Or, vous connaissez peut-être celle loi de la biologie qui dit que c’est la fonction qui fait l’organe… laquelle loi s’applique très bien à la psychologie.

On passerait d’une société de consommation, puisque tel est le but principal du travail aujourd’hui, à une société du respect, de la bienveillance, de l’harmonie. À une société de l’amour… rendu visible.
Or, il est intéressant de noter que beaucoup de gens aspirent à être utiles, à ne pas nuire... Ceux-là, vont être comblés !

Un système étendu

D’autant plus que ce système est extensible au-delà des sphères strictement professionnelle et consumériste, économiques au sens strict. En effet, il y a plein d’actions utiles, dans la vie de tous les jours, le fait de les encourager par une telle reconnaissance ne peut être que bénéfique.
Prenons un exemple tout simple, facile à implémenter. Aujourd’hui, lorsqu’on se pose une question sur un sujet quelconque, il suffit souvent de formuler sa question sur un moteur de recherche internet… Et souvent ça marche. Parce que l’entraide est quelque chose d’assez naturel, parce qu’il y a une tendance spontanée à l’interaction sociale, qui fait que quelqu’un va vous aider, ou a déjà aidé quelqu’un s’étant retrouvé dans la même situation, de sorte que vous allez ainsi bénéficier rapidement du renseignement souhaité...
Mais pas toujours. Il m’est arrivé, et je ne suis sans doute pas le seul, de bien trouver ma propre question, déjà posée sur un forum, mais, sans réponse… Et il arrive aussi que l’on trouve des réponses, mais dont aucune n’est satisfaisante. Je me souviens par exemple avoir chercher comment récupérer un pinceau séché (astuce fort utile, écologiquement parlant), et n’avoir trouvé qu’une réponse insatisfaisante, pourtant répétée de partout. En l’occurrence, qu’il suffirait de les tremper dans du vinaigre chaud… ce qui ne fonctionne pas, j’ai testé. C’est tout seul que j’ai fini par trouver une solution satisfaisante… absente d’internet, aussi incroyable que cela puisse paraître. Pareil pour la conservation des kiwis. J’ai pu lire qu’il fallait les mettre au frigo, mais il y a une solution bien plus efficace, permettant de les conserver plusieurs mois, que je n’ai trouvé que par ma propre réflexion et expérimentation… Malgré l’existence d’internet ! Si ces astuces intéressent quelqu’un, je répondrai en commentaire bien sûr…
Or, on peut penser qu’avec une petite incitations supplémentaires, la situation serait différente, que l’entraide, la diffusion des informations utiles fonctionnerait mieux. Parce qu’il est vrai qu’on nous demande souvent de contribuer, de donner nos avis sur ceci ou cela, mais c’est souvent, de facto, au service de grosses entreprises capitalistes, de sorte que la motivation d’un altruiste est moindre… Là, tout serait bien sûr, très clairement, au service de l’intérêt général.
Donc, pour en revenir à cet exemple, des points d’utilité seraient crédités à celui ayant fourni le premier, une réponse juste, et comment savoir qu’elle est juste ? Par les confirmations et remerciements d’un nombre minimum d’internautes qu’il ne connaît pas… Et pareil pour l’auteur d’une réponse, jugée meilleure que la précédente, par suffisamment d’internautes là encore. Tout cela peut-être aisément automatisé.
Et si aujourd’hui, on trouve souvent répétées des âneries, sur le web, c’est bien sûr parce que des petits malins les recopient pour gagner des revenus publicitaires. Tout cela sera terminé.

Autre exemple, aujourd’hui, un professionnel qui ramène des déblais à la déchetterie doit payer. Là, il gagnerait des points de reconnaissance pour cette action citoyenne, lesquels pourront être proportionnels à la quantité rapportée… Et pareil pour les non professionnels, évidemment. De sorte que les décharges sauvages, au lieu de se remplir, subiront probablement l’évolution inverse… Sans qu’il soit nécessaire de surveiller et punir.

Et vous pouvez trouver aisément plein d’autres exemples comme cela. Le travail des parents, puisqu’utile à la société, pourrait être ainsi valorisé…

Et c’est valable dans les deux sens. Je veux dire que toute action nuisible… pourrait entraîner la perte de points d’utilité, une diminution de votre escuv… Du coup, on a là, un moyen de soulager le système judiciaire (tellement encombré de nos jours…) ça ne va pas le remplacer, bien sûr. Il est évident, par exemple, que si un individu est vraiment dangereux, on ne va pas se contenter de réduire son escuv, même de façon importante. On va surtout protéger le reste de la population en le maintenant en détention, ou au moins, en le surveillant suffisamment… Et de même, on va se préoccuper de résoudre le problème psychologique éventuel à l’origine des nuisances. Mais en dehors de ces cas, une telle sanction me semble plutôt judicieuse, et juste… Car afin de faire remonter son escuv, que va faire le fautif ? sinon, de facto, en valeur, réparer les dommages causés…
Et pour encourager un tel comportement réparateur, on pourrait d’ailleurs publier non seulement l’escuv (qui intègre toutes les actions passées), mais aussi sa variation sur les derniers mois, par exemple…

Comme en Chine ?

À ce stade, il peut-être tentant de rapprocher ce système, du crédit social chinois, pour ceux qui en auraient entendu parler. Et là, je ne voudrais pas que certains se livrent à un amalgame trop précipité. Car le bon dieu, tout comme le diable, est souvent dans les détails…
Par exemple, un reproche que tout le monde s’accordera à faire au crédit social chinois actuel, est qu’un individu critique du régime va être mal noté. Or, dans ce que je propose, c’est précisément le contraire qui va se produire. En effet, une critique concernant l’organisation sociale, est quelque chose de typiquement utile, le signalement d’une faute, est évidemment utile…
Dans mon système, vous constatez un problème, vous le signalez, et tout ce que vous risquez alors est de gagner des points d’utilité. Il n’y aura plus de problème à être lanceur d’alerte, au contraire. Et si, de surcroît, vous proposez une solution : vous risquez d’en gagner plus. Exactement, comme avec l’exemple des forums d’entraide évoqué précédemment. Ainsi, là encore, pour éviter que certains ne se contentent de recopier des trucs déjà évoqués, seule le premier signalement ou la première proposition de même nature seront ainsi récompensés. De sorte que les gens ne traîneront probablement pas… à participer ainsi à la bonne marche de la société...

Mais surtout, la différence est que, je m’inscris dans un cadre démocratique, il n’y aurait pas un gouvernement ayant tout pouvoirs sur la population. Il n’y auraient que des décideurs amovibles, surveillés, et tenus de rendre des comptes sur chacune de leurs décision. Je renvoie au concept d’ucratie pour ceux qui ne connaîtraient pas encore. Voilà qui nous protégerait de toute dérive totalitaire, je veux dire, de tout détournement du système par une oligarchie (ce qui est le sort de l’humanité depuis des millénaires).

Il est amusant de constater que beaucoup vont s’affoler d’un tel système, sous l’effet de sa nouveauté, sans se rendre compte que le système monétaire auquel ils sont soumis est bien pire. En effet, sans argent, (ce qui correspond à un « score », une escuv, inférieure à zéro) tu n’as droit à rien, pas même à un minimum de nourriture, pas même un logement ! Certes, la plupart des États riches aident ceux qui ne trouvent pas de travail en leur octroyant un revenu de survie, mais cette aide est conditionnée à la recherche d’un travail. Sans cela, ( et c’est bien de ça on ton ton parle ici puisqu’il y a toujours du travail dans mon système) c’est quasiment une peine de mort !
Et cette insécurité, contribue à l’avarice, à la forte cupidité, dont nous avons évoqué les méfaits…
Or, pour en revenir à la Chine, le crédit social n’y remplace pas l’argent. Le système y est à la fois dictatorial et capitaliste… ça fait beaucoup de différences, quand même !

Alors, il reste le côté big data, surveillance, qui peut effrayer. Mais là encore, tout cela est aujourd’hui au service d’une oligarchie, d’un système délétère. Là, ça servirait précisément à empêcher de telles dérives. Ces évolutions techniques sont déjà présentes… semblent inéluctables… Il y a donc urgence, à en retourner la destination, nous n’avons guère le choix…

Et je ne parle pas d’intégrer tous les aspects de la vie non plus. Juste un certain nombre de choses pour que la société, l’économie tourne correctement, soit aussi satisfaisante que possible pour ses membres.

Incitations supplémentaires

Une nécessité

Donc, il est possible que cette incitation, par la reconnaissance sociale, soit suffisante, mais ce n’est pas certain. Je vais donc, avant que l’on passe aux modalités concrètes de calcul de l’escuv, faire quelques propositions d’incitations supplémentaires.

Le problème qui se pose, surtout, est que lorsqu’une personne se retrouve pour quelque raison que ce soit avec une escuv fortement négative, elle risque, au vu de la tâche à accomplir pour remonter, d’être quelque peu découragée, et donc, de se laisser aller, voire de poursuivre allègrement la chute. Vu que la recherche de notoriété, même en négatif, est une tentation possible, on peut même imaginer un concours pour être le dernier ! (ce qui serait évidemment contre-productif pour notre société!)

Une société fraternelle

Du coup, il est souhaitable de prendre des mesures pour éviter une telle situation. Une première mesure, non coercitive, serait, lorsque l’escuv de quelqu’un subit une plongée inquiétante, de contacter la personne pour voir d’où cela vient, car il se peut, en effet, que ce soit le signe d’un problème psychiatrique, d’une addiction, d’une dépression… auquel cas, il suffira de mettre en place les soins nécessaires. Et sans parler de maladie, il se peut aussi, que la personne reconnaisse un besoin d’encadrement ou de coaching approprié, lequel sera alors mis en place. On notera, ici, la différence entre une société fraternelle, et une société où des gens sont abandonnés à leur sort, au point parfois de devoir dormir dans les rues…

Des privations progressives

Une mesure coercitive, pour éviter les abus, qui me semble judicieuse, serait d’interdire la consommation de produits de luxe (c’est à dire, pas indispensable et nécessitant beaucoup de travail et/ou de ressources rares) lorsque celle-ci ferait descendre l’escuv en deça d’un certain seuil, typiquement : 0 !
Certes, cela nous rapproche du système monétaire, mais tout en en restant encore fort éloigné. Ce serait beaucoup moins coercitif qu’aujourd’hui. Il serait ainsi toujours possible à quelqu’un qui le souhaite de se consacrer entièrement et durablement à une activité non reconnue pour son utilité (et pas trop dispendieuse) ; ce qui, n’est pas le cas aujourd’hui.

Pour éviter la persistance d’escuv fortement négatives, on peut encore ajouter des seuils plus bas avec des contraintes plus fortes, quant aux possibilités de consommation. À la fin, seuls les besoins les plus fondamentaux (dont la santé et la liberté d’expression) seraient satisfaits, avec la possibilité pour la personne d’accomplir une large gamme d’activités productives.
Cela ferait une motivation supplémentaire, pour les personne se retrouvant sous un tel seuil : à savoir : repasser au dessus, pour bénéficier de libertés supplémentaires.
Et comme ces escuv très basses résulteraient principalement de sanctions infligées pour cause de nuisances, on aurait donc, en quelque sorte un système pénal où plutôt que distribuer des durées d’incarcération, on distribuerait des quantités de travail à faire, puisque pour recouvrer plus de liberté, le prévenu n’aurait d’autre choix que d’accomplir ces quantités de travail… Ce faisant, il prendraient sans doutes de bonnes habitudes, tout en se rendant utile, tandis qu’aujourd’hui, les détenus sont essentiellement à la charge de la société…

Gestion des pénuries

Comme nous allons le voir tout à l’heure, nous allons faire en sorte qu’il n’y ait pas de pénurie, en jouant sur le calcul de l’escuv. Mais bien sûr, on n’est jamais à l’abri d’un raté.
Déjà, pour éviter un phénomène bien connu en économie de marché, à savoir l’émergence d’une pénurie du seul fait de la crainte de la pénurie. Il ne sera pas possible, de faire des stocks, tout achat d’une quantité anormale devra donc être justifié par un autre motif. La consommation d’une denrée par unité de temps sera limitée à un seuil raisonnable, compte tenu du besoin individuel correspondant. Par exemple, trois kilos de pâtes par jour, pour une personne, ça me paraît suffisant… Ensuite, si, au vu de l’évolution du stock total disponible, une rupture est à craindre, ce seuil peut être baissé, et même un retard à la livraison peut être institué. Par exemple : un kilo par semaine, livré en fin de semaine. Également, on fera en sorte qu’il y ait toujours un certain stock, pour avoir le temps s’adapter le cas échéant.
Et si, ce qui est peu probable, cela ne suffit pas : qu’il n’y a pas assez de paquets pour tout le monde, ma troisième proposition incitative est de servir en premier non pas ceux qui ont commandé en premier (dans le courant de la semaine écoulé), mais, parmi les gens ayant passé commande, ceux dont l’escuv est la plus élevée. D’où une motivation supplémentaire, d’avoir une escuv élevée… ou du moins, pas trop faible… : pour bénéficier, dans ces circonstances malheureuses, d’un kilo par semaine, au lieu de rien de tout…

Mieux que l’économie de marché

Notons que là encore, il s’agirait d’une incitation relativement mineure, par rapport à l’attrait que représente l’argent. D’où la réduction importante de la criminalité.
Parce que certes, il y aura toujours une tentation de voler, par exemple ; mais le bénéfice sera bien moindre qu’aujourd’hui. Non seulement parce que le gain ne sera guère qu’une image sociale, mais aussi parce qu’il n’y aura pas de possibilité d’échanger, il s’agira seulement de jouir directement du bien mal acquis ; et vu que tous les biens seront répertoriés par la collectivité, vu l’importance de la surveillance par l’ensemble de la population, il sera difficile d’échapper à la sanction, qui sera, elle, dissuasive...
Surveillance citoyenne qui portera en particulier sur les programmes informatiques. D’où un faible risque de fraude à ce niveau. Votre escuv sera plus en sécurité que ne l’est actuellement le montant de votre épargne.

Par contre, avec ces petits ajouts, l’incitation à œuvrer positivement, en particulier par le travail, devrait être suffisante, pour que le système fonctionne bien, avec un très faible risque de pénurie… pour tout le monde.
Car, je rappelle qu’aujourd’hui, la pénurie est permanente… pour les plus pauvres… Et d’ailleurs, pour certains produits, même les plus riches doivent parfois attendre longtemps. Bref, il s’agit ici de faire bien mieux… que l’économie de marché.

Calcul des contributions professionnelles

Reste la question importante du mode de calcul de l’escuv, de ces points d’utilité sociale, en particulier dans le secteur professionnel.

L’unité de mesure

Le plus simple serait de compter les heures de travail de chacun. Et d’ailleurs, on va partir de là, l’escuv s’exprimera en pourcentage d’heures de travail (puisque c’est un rapport, je rappelle).
Sauf que ce qui importe est l’utilité, le résultat. C’est là un point important, si l’on ne veut pas se retrouver avec le problème déjà évoqué du communisme traditionnel.
Or, le résultat ne dépend pas que du temps de travail. On va donc introduire des correctifs et l’on parlera d’un équivalent « heures de travail ».
Correctifs qui prendront en compte, la productivité personnelle, la pénibilité de l’activité, la qualité du résultat et... son utilité...

Un peu comme l’économie de marché

Vu que l’évaluation de cette utilité est assez subjective, nous allons considérer, en première approximation, que sont utiles les produits que les gens souhaitent consommer. Un peu comme le fait l’économie de marché.

Nous considérons donc un système où chacun se sert en magasin (avec les rares contraintes que je viens d’évoquer) (les magasins étant plutôt virtuels pour des raisons écologiques expliquées /ici>vidéo/).
Et l’utilité se résume à ce que nous allons appeler le coefficient de tension. S’il y a équilibre entre les taux de production et de consommation, de telle sorte que le stock du produit considéré est constant, ce coefficient est égale à 1. Coefficients de tension et primes d’adaptabilité
Mais supposons que suite à l’augmentation d’une consommation par exemple, le stock se réduise, et que par conséquent, un risque de pénurie pointe à l’horizon. De toute évidence, il va falloir recruter pour les tâches liées à la production correspondante. Dit autrement, ces tâches apparaissent comme particulièrement utiles, à ce moment là.
Et donc, au va augmenter leur coefficient de tension, de sorte que le travail dans ces secteurs va voir son utilité horaire grimper, et ce d’autant plus que le risque de pénurie est élevé (que le stock se réduit rapidement).
Les gens ayant les compétences nécessaire et travaillant dans d’autres secteurs pas aussi tendus seront informés de l’opportunité (ou « nécessité », au choix), et auront donc tout intérêt à rejoindre ces activités (puisqu’une même quantité de travail y sera plus valorisée, pour le calcul de leur escuv). De plus, une prime (en équivalent heures de travail) pourra leur être créditée, qui couvrira généralement le dérangement occasionné (comme un déménagement, par exemple).
Aussi, si les personnes compétentes volontaires ne sont pas en nombre suffisant, plus de personnes seront notifiées et le temps consacré à acquérir la formation nécessaire sera également rémunérée, c’est à dire, reconnu en tant que travail.
Puis, au fur et à mesure que de nouvelles recrues auront commencé de s’activer, le risque de pénurie va s’éloigner, jusqu’à ce que l’équilibre soit retrouvé. À ce moment, l’activité sera récompensée normalement, c’est-à-dire avec un coefficient de tension égal à 1.
Notons que ce système avantage ceux qui auront choisi de rejoindre le secteur en tension, les premiers, puisqu’on parle d’un gain temporaire, correspondant à la période où le risque de pénurie est présent, d’où une incitation à réagir rapidement. Il permet également d’inciter les travailleurs déjà en place de faire des « heures supplémentaires », ce qui peut suffire pour une fluctuation temporaire.

Inversement, si un stock augmente et qu’une surproduction guette, on va faire le contraire : affecter les activités concernées d’un coefficient de tension inférieur à 1. Cela va alors inciter des personnes à abandonner plus ou moins ces activités, à se tourner vers d’autres dont le coefficient de tension est supérieur. Jusqu’à ce que l’équilibre soit retrouvé.
Il se peut même qu’un bien ne soit plus du tout demandé, auquel cas, ce coefficient va devenir nul, et les gens qui travaillaient à sa production vont devoir faire autre chose. Et ce n’est pas un problème, car comme je l’avais expliqué il y a six ans, dans une telle société, le chômage n’existe pas : il y a toujours du travail ! En effet, on peut se rendre utile autrement qu’une produisant des biens de consommation, par exemple, dans la recherche, l’enseignement, divers services globalement utiles à la collectivité ne nécessitant souvent pas une longue formation, de telle sorte que le coefficient de tension dans ces secteurs n’est jamais nul, voire même reste supérieur ou égal à 1 (sans oublier que le travail n’est pas obligatoire, je rappelle).

Dans certains cas, il n’est pas nécessaire d’attendre une évolution du stock pour réagir. Par exemple, si un post de travail se retrouve vacant, pour cause de maladie, par exemple, il va généralement falloir le pourvoir rapidement. Pour ce faire, une prime d’adaptabilité sera attribuée au remplaçant. Prime qui lui sera reprise s’il quitte son poste volontairement sans qu’un nouveau remplaçant soit immédiatement disponible.
D’où, là encore, une forte incitation pour réduire la vacance du poste. Or, vous savez peut-être qu’aujourd’hui, il y a souvent des problèmes de manque de main d’oeuvre dans certains secteurs, de posts vacants…

Coefficient de pénibilité

Il se peut toutefois que l’on observe un manque de volontaires persistant pour certaines tâches utiles, non lié à un accroissement de la demande. Son origine sera probablement à trouver dans une forme de « pénibilité » particulière. Le « coefficient de tension » correspondant sera alors en fait, un coefficient de pénibilité.
La pénibilité est d’ailleurs souvent prévisible : stress important, contraintes horaires particulières etc.

Cela dit, ça, c’est si on n’est pas parvenu à faire autrement, c’est-à-dire à les rendre moins pénibles, bien sûr ! Ce qui sera la priorité. En particulier, dans ce système, l’automatisation va être favorisée, nous allons d’ailleurs voir comment tout à l’heure.

Une forme de pénibilité particulière est le risque de commettre des fautes professionnelles coûteuses. Car dans ce cas, compte-tenu de notre principe de responsabilité, elles seront à la charge de leur auteur (elles vont impacté son escuv). Et il est donc normal, qu’une telle activité bénéficie d’un facteur de pénibilité qui compense précisément ce risque.

Coefficient d’utilité absolue

Il se peut aussi que le manque de volontaires pour certaines activités soit la conséquence d’une utilité perçue comme moindre (de celles-ci). Car le sens moral sera, dans ce système, plus libre de s’exprimer. Auquel cas, notre coefficient de tension sera en réalité un coefficient d’utilité inférieur à 1 de par la nature du bien produit. Un exemple typique est celui des drogues, que d’aucuns, pourtant, peuvent désirer consommer… mais avec un impact globalement négatif pour leur santé, et la société en général. Et c’est d’ailleurs bien un problème de l’économie de marché, que de favoriser de telles productions et donc, consommations... Dans ce cas particulier, l’utilité de la production sera bien sûr typiquement nulle (sauf pour d’éventuels usages médicaux bien sûr).

Prise en compte de la productivité individuelle

Reste le problème de la productivité personnelle. Certains, en étant plus concentrés à la tâche peuvent aller beaucoup plus vite que d’autres. Il semble donc logique de prendre en compte la production effective et non pas seulement la durée du travail.
Rappelons que dans les fermes soviétiques, à la productivité anormalement faible, les paysans étaient en fait des ouvriers agricoles payés à l’heure…
Le plus simple consiste à faire noter par chacun (ou du moins, par un grand nombre de participants), la durée de travail que nécessite pour lui une production donnée, d’effectuer la moyenne de ces durées, puis d’affecter à chacun non pas sa durée de travail, mais la durée moyenne correspondant à sa production. Ce système laisse plus de liberté à chacun dans la façon d’organiser son temps, il lui permet par exemple de prendre son temps, sans subir de stress inutile.

Il se peut toutefois qu’une durée anormalement longue soit justifiée par une circonstance particulière dont la personne n’est pas responsable, auquel cas, bien sûr, son temps de travail effectif sera pris en compte !
Et bien sûr, cela n’est valable qu’à qualité égale, il y aura donc un contrôle de la qualité des productions. Et d’une qualité qui ne se réduise pas aux apparences, comme c’est souvent le cas en économie de marché, mais qui prenne en compte l’intérêt à long terme.

Évaluation des services

Pour ce faire, on peut faire appel aux consommateurs. L’évaluation d’un bien ou service par une note des utilisateurs, se répand d’ailleurs dans l’économie numérique actuelle. Sauf que nous allons améliorer ce système. Ainsi, on ne va pas se contenter de notes ou de petites étoiles : une satisfaction non totale devra être précisément justifiée, de façon à garantir une plus grande objectivité, et à permettre au prestataire ou producteur concerné de s’améliorer…
Et pour avoir un résultat plus précis et représentatif, celles-ci seront récompensées par des points d’utilité (ne serait-ce que pour le temps qu’elles prennent).

Bien sûr, ce n’est là qu’une possibilité. Dans certains cas, il sera sans doute opportun de faire appel à des jurés ayant certaines compétences adéquates.
En fait, on peut distinguer les cas où il y a une dimension objective, mesurable, de ceux où c’est plus une affaire de goût.

Prise en compte de l’inventivité

Pour illustrer le cas objectivable, revenons à la question du temps de travail : il est possible qu’une personne découvre une astuce pour produire plus rapidement. Ce système va d’ailleurs l’y inciter. Sauf qu’a priori, elle n’a pas intérêt à diffuser sa découverte, car alors cela va réduire la durée moyenne, ce qui va annuler son gain (d’un point de vue égoïste, bien sûr). Sauf que en fait, si, elle va y avoir intérêt et très fortement , car le bénéfice correspondant va lui être crédité, un peu comme un copyright, puisqu’il s’agit, je le rappelle d’évaluer l’utilité de chacun… Et ce bénéfice, cet accroissement de l’escuv, peut être considérable, car multiplié par le nombre de travailleurs recourant à l’innovation.
Ainsi, dans ce système, rapidement, toute production sera réalisée avec la méthode la plus efficace connue.
Le progrès technique va être plus rapide qu’actuellement, où un inventeur n’a pas intérêt à faire bénéficier la concurrence de ses découvertes. Il tend plutôt à les garder secrètes..

J’ai pris l’exemple d’une technique de fabrication plus efficace, mais ce principe se généralise à bien d’autres domaines…
Ainsi, la première personne qui signale une découverte ou invention donnée, voit son solde contributif incrémenté du bénéfice correspondant pour la société, à ceci prêt que si sa découverte a bénéficié d’une autre, une part reviendra également à cette autre. Ce qui permet à toute idée d’être reconnue, même si elle n’est pas directement utile… Ce système va favoriser la diffusion des idées, l’innovation, et accessoirement, la coopération plutôt que la compétition.

Cas des créations intellectuelles et artistiques

Quant aux évaluations subjectives, que l’on rencontre plutôt dans le domaine des créations artistiques, intellectuelles, il suffira de les demander aux utilisateurs. Plus la chose est appréciée, plus elle est « utile »… On retrouve là un phénomène déjà présent en économie de marché, mais que l’on va considérablement améliorer.
En économie de marché, le créateur est rémunéré par le total des ventes réalisées. Sauf que ce nombre n’est que très approximativement représentatif de l’apport de l’œuvre à la société. Tout d’abord, il dépend beaucoup de la publicité qui a été réalisée, de sorte qu’une œuvre de bonne qualité peut fort bien rester méconnue faute de publicité. Ensuite, tout acheteur n’est pas forcément satisfait. Enfin, l’ensemble des acheteurs ne correspond pas toujours à celui des gens ayant profité de l’œuvre.

Pour résoudre le problème des inégalités publicitaires, de sorte que les meilleurs créations profitent à un maximum de citoyens, je propose le système suivant.
Tout créateur le souhaitant pourra soumettre son œuvre à un panel de citoyens testeurs dévolu à cette tâche (tiré au sort) et plus elles aura été appréciée par celui-ci, plus elle bénéficiera d’une publicité importante.
À la suite de quoi, il percevra des points d’utilité en proportion du nombre d’appréciations positives (par l’ensemble de la population)… On résout ainsi les deux autres imperfections du système actuel que l’on vient d’évoquer (concernant l’inadéquation du chiffre d’affaire). D’autant plus que l’accès à une œuvre de l’esprit n’impliquera pas de « coût » pour les spectateurs ou lecteurs : leur solde contributif ne sera pas débité…
Et on peut penser également que par rapport au système actuel, qui privilégie des pulsions à court terme, ces appréciations prendront mieux en compte des bénéfices à plus long terme, comme le caractère inspirant ou éducatif d’une œuvre.

Prise en compte de l’investissement

De plus, pour compenser le délai lié au temps de création ainsi que un risques d’échec important dans certains domaines, un crédit contributif lié au temps de travail pourra être accordé, éventuellement conditionné à une compétence suffisante dans le domaine considéré.
Reste le problème des idées d’innovation nécessitant non seulement un investissement en temps, mais encore en matériel, autrement dit, dans notre système sans argent ni propriété capitaliste : de l’énergie et du travail d’autres personnes, sachant qu’il y a un risque d’échec. On voit que l’enjeu de l’évaluation du rapport bénéfice risque peut être important. Le mieux est alors qu’un jury rassemblant les compétences nécessaires prenne la décision, avec un intéressement au résultat (pour ce dont la prévisibilité serait établie). Ce sera toujours mieux qu’aujourd’hui, où le nombre des décideurs est limité par leur richesse (et une faible diffusion des informations).

Une gratuité étendue

Plus généralement, sera gratuit, tout ce qui présente un bénéfice potentiel pour la société.
C’est typiquement le cas de la formation, de l’enseignement. 
Et même, les formations correspondant à un besoin social important seraient rémunérées. Rémunération qui sera bien sûr conditionnée aux progrès de l’étudiant dans sa discipline. Cela est plus juste que rémunérer plus fortement les activités ayant nécessité plus d’années d’études, comme on le fait aujourd’hui. En effet, toutes choses égales par ailleurs (même pénibilité, même productivité etc.), la rémunération doit être proportionnelle au temps consacré à l’activité, lequel inclut la formation. Or, un accroissement du revenu professionnel n’a aucune raison de compenser précisément le temps consacré aux études.
Il est vrai cependant que si l’individu renonce prématurément à sa profession, la rémunération de ses études s’avérera moins utile (pour la collectivité)… Je propose donc que ce cette rémunération se fasse pour moitié, au fur et à mesure des études d’une part, et au début de l’exercice de sa profession d’autre part, selon la règle « une heure pour une heure de travail »… Ainsi, s’il arrête prématurément, ses études auront été moins payées.

Avec cette extension de la gratuité et de la rémunération, on pourrait craindre de l’inflation. Sauf que nous ne sommes plus dans un système monétaire. Une heure de travail, c’est toujours une heure de travail. L’effet que cela va avoir, par contre, est la nécessité que l’escuv moyenne sur l’ensemble de la population soit supérieur non pas à zéro, mais à un seuil strictement positif (représentant le coût moyen des services collectifs). Tout au plus, pourra-t-il s’avérer nécessaire, si la motivation au travail est insuffisante, de relever les seuils coercitifs que nous avons évoqués plus haut.

Prise en compte des consommations

Voyons maintenant, ce qui ne sera pas gratuit, je veux dire, ce qui va être effectivement débité du solde des individus, et en l’occurrence, le coût de leurs consommation.

Tous locataires

Dans ce système, on ne paiera que pour l’impact écologique et social (le travail des producteurs), de sa consommation, car il n’y aura pas de possession à strictement parler. Ainsi, vous utilisez un bien, vous payez uniquement pour l’usure du bien, à savoir l’usure dont vous êtes responsable de par votre utilisation, voire la fraction de l’usure du temps correspondant à la durée d’immobilisation (dont vous êtes responsable).
Dans ce système, c’est la fonctionnalité qui sera recherchée. Ainsi, les objets seront respectés pour eux-même et non en tant que support d’une identification égotique. Et par conséquent, les productions seront mieux utilisées, recyclées etc., d’où un gain considérable pour la collectivité. L’idée que la propriété privée serait quelque chose d’important, est un canular, débunké dans une vidéo que je vous met en lien (publiée sur la chaîne il y a 5 mois).

De fait, le coût des locations (en plus d’être virtuel, je rappelle) va être bien inférieur à ce que l’on observe actuellement. L’usure du logement, c’est pratiquement négligeable (à moins d’être un sagouin particulièrement violent). S’il est bien conçu, le coût de son entretien ou amortissement peut être très faible : moins de deux heures par mois… Le coût élevé des locations aujourd’hui (une cinquantaine d’heures de travail par mois) est essentiellement le résultat de l’exploitation capitaliste.
De plus, l’habitant aura moins de souci à se faire pour son logement, puisqu’il n’aura rien à payer en cas de problèmes survenus dans celui-ci (il y contribue via la location-amortissement). Il n’y aura plus à ferrailler contre un propriétaire avare, les travaux nécessaires seront rapidement accomplis, car on parle là d’une activité éminemment utile...

Une personne ne serait débitée du coût de fabrication d’un bien que si elle le détruit entièrement, le perd, le consomme, comme c’est le cas de la nourriture.

Calcul de la valeur-travail

Ce prix comporterait une part correspondant au travail de production, ainsi qu’une autre prenant en compte l’impact écologique.

Commençons par le travail, et prenons l’exemple d’une pomme. Il va falloir prendre en compte le temps consacré à la récolte, à l’arrosage, au tutorage, à la lutte contre les espèces concurrentes, mais aussi à la distribution jusqu’au consommateur. Pour ces activités, c’est assez simple : le producteur note les temps, les ajoute, et les divise par la quantité de pommes produites. Mais il y a aussi les activités préliminaires, comme la plantation des pommiers. Eh bien, celle-ci sera simplement divisée par l’ensemble des pommes produites par le pommier (jusqu’à sa disparition). Mais aussi la consommation des produits utilisés (engrais, graines etc.) , l’usure du matériel utilisé (sécateurs, échelles, filets etc.) Dans ces cas, cela nous renvoie à l’évaluation du travail pour ces produits, et l’on voit qu’il suffit de procéder par récurrence (jusqu’aux produits les plus basiques, les matières premières).

Et de même qu’une production fait intervenir plusieurs tâches (généralement un grand nombre), une tâche peut servir à plusieurs production. Par exemple, le travail d’un berger, va se retrouver dans le prix de la laine, du fromage de brebis ou de la viande d’agneau. Il ne faudra donc pas le compter plusieurs fois. Il pourra être équitablement ventilées dans ses différentes applications, d’où l’intérêt d’optimiser les coûts par la valorisation d’un maximum de sous produits.

On voit donc que ce calcul de la valeur-travail d’un bien, est certes relativement complexe, mais absolument pas impossible. D’autant que l’on pourra recourir à un certain nombre d’approximations si nécessaire (l’usure de l’échelle, dans le prix de la pomme…. bon…)

À noter que le coefficient de pénibilité sera pris en compte, mais pas le coefficient de tension (utilisé pour adapter la production à la consommation).

Calcul de l’impact écologique

Reste la question de la gestion des ressources rares.
Ce que l’on va faire pour ça, est tout simplement d’intégrer cette rareté dans le prix .
L’idée est que la consommation d’une ressource ne doit pas conduire à son extinction. Cela se traduit diversement selon le type de ressource. Certaines sont en quantité fixe sur terre, et il conviendra alors de les recycler au maximum, pour pouvoir les utiliser longtemps, mais même ainsi, il pourra être nécessaire de rationner ; C’est typiquement le cas de la plupart des métaux. D’autres sont détruites par consommation mais sont productibles mais avec une vitesse limitée. C’est typiquement le cas des ressources biologiques. Concernant les minerais fossiles, comme le pétrole, leur vitesse de production naturelle est tellement faible, qu’il va falloir, à terme, s’en passer, et rapidement, en limiter la consommation. Et comme ils servent essentiellement à la production d’énergie, il va falloir limiter la consommation de cette dernière, qui deviendra ainsi entièrement renouvelable.
Concernant les espèces vivantes, il faut veiller à préserver une population minimale, et leur nombre est limitée par ce dont elles ont besoin, et qui est souvent la même chose : de l’eau douce, des terres arables... Certes, l’eau douce peut être obtenue par désalinisation de l’eau de mer qui n’est clairement pas limitée (à notre échelle), mais cette opération est coûteuse en énergie… d’où l’idée de limiter la consommation d’eau douce (au titre de la limitation de la consommation d’énergie).
Et donc, il faut limiter la consommation de ces ressources rares et précieuses, que sont en particulier, l’énergie, l’eau douce et les terres arables, les réserver en priorité à ce qui est le plus important pour nous.

Le plus simple serait, pour chacune de ces ressources de diviser par la population humaine la quantité maximum consommable annuellement, et de limiter la quantité consommable par chacun à cette valeur. Mais pourquoi ne pas permettre à certains de consommer plus que cette valeur si d’autres consomment moins de telle sorte que la consommation totale reste inférieure au maximum. Et donc, pour permettre cette plus grande liberté, on va affecter à ces ressources un « prix », et ajuster celui-ci de telle sorte que la consommation totale reste acceptable. Car en effet, limiter sa consommation d’une telle ressource peut être considéré comme « utile »… (et mérite donc d’être valorisé à ce titre). Si ce prix s’avère trop faible, on l’augmente, avant qu’il ne soit trop tard, et inversement, on le redescend s’il induit une restriction inutile (qu’on est loin de la consommation totale maximum).

Puis, de la même façon, que l’on a estimé la quantité de travail contenu dans un bien de consommation, nous allons estimer la quantité d’énergie qu’il renferme, ainsi que des autres ressources rares que l’on vient d’évoquer.
Ainsi, un pommier occupe de l’espace, consomme de l’énergie solaire, de l’eau douce… à quoi pourront s’ajouter, l’énergie consommée par d’éventuelles pompes pour l’arrosage, ou autres machines agricoles, celles nécessitées pour la production des différents intrants, des outils (pondéré par le taux d’usure), et bien sûr, pour son transport jusqu’au lieu de consommation.

Pour être complet, il se pose aussi la question de la pollution, c’est-à-dire du rejet de substances dans l’environnement du fait de la production. Bien sûr, on va faire en sorte, autant que possible, de produire sans polluer. Reste que la question de la pollution est plus complexe que la simple nocivité de certaines substances. Certains rejets sont inévitables, et problématiques seulement lorsque leur présence est excessive. Il faudra donc veiller à rester dans les limites acceptables. Et là encore, ce qu’il faut limiter c’est une consommation totale, pas celle de chaque individu. L’exemple fameux actuel du CO2 rentre dans cette catégorie. Il ne s’agit pas d’un poison, mais en temps que gaz à effet de serre, l’augmentation de sa concentration laisse prévoir (comme vous le savez) un certain nombre d’inconvénients. Vous me direz que si l’on cesse de recourir aux énergies fossiles, ça devrait aller, sauf que la combustion de bois, la fabrication du ciment etc. dégagent du CO2. On pourra donc, ajouter une contribution CO2 au prix, de façon, là encore, à préserver l’environnement.

Marginalement, le prix pourra intégrer un élément supplémentaire, sous la forme d’une réduction. Il s’agit du cas où une perte est à craindre par péremption du produit. C’est typiquement le cas avec les produits alimentaires frais. En effet, le fait de consommer un tel produit plutôt qu’un autre risquant moins de périmer, est utile, puisque cela diminue les pertes. C’est un peu l’équivalent du coefficient de tension que nous avons vu côté de la production. Il y aura donc une publicité faite concernant l’existence de telles denrées… de sorte que suffisamment d’amateurs viennent profiter de la ristourne, ou si vous préférez, faire une bonne action.
Cela dit, ce genre de perte devrait être bien moins important qu’en économie de marché, où des étals exposés aux intempéries et exagérément remplis servent à attirer le client ; Et bien sûr, on ne va pas se contenter de cette astuce : lorsque la péremption d’un fruit commence (c’est à dire lorsqu’une fraction du lot est déjà pourrie), par exemple, on va transformer ce qui est encore sain sous une forme qui se conserve (en faisant de la confiture par exemple). Aujourd’hui, généralement, tout le lot atterrit à la poubelle ! Et je ne parle pas des dates de péremption largement sous-estimées, tout simplement car ce n’est pas le bien commun qui est l’objectif du producteur, aujourd’hui, mais la maximisation des ventes...

Cette même maximisation des ventes qui explique l’abondance de produits peu chers mais de faible durée de vie, ce qui participe, là encore, au désastre écologique.

Un juste prix

Donc, chaque produit, se verra affecter un prix, résultat de ce que l’on vient de voir. On pourra d’ailleurs, également afficher le détail des différentes contributions : travail, énergie etc. histoire de concrétiser un peu les choses, pour le consommateur.
Prix qui va aider le consommateur altruiste (ou soucieux de son image, voire épris de luxe…(si vous avez tout suivi)) dans sa décision.
Tout comme on l’a fait pour la rémunération du travail, enfin, de ce qui en tient lieu dans notre système.

Notons que le prix ne dépendra que du produit, pas d’un éventuel vendeur. En d’autres terme, il sera le même partout à chaque instant, dans une même région du moins. Car oui, consommer une banane en Afrique est moins énergivore qu’en Europe du nord…
Par contre, il ne dépendra pas de son mode de production. Celui-ci sera, comme on l’a vu, optimisé, donc uniforme. Et même si plusieurs modes subsistent, on fera la moyenne pondérée. Plus besoin pour le consommateur éthique, de regarder la provenance, les conditions de fabrication etc. puisque ces questions seront réglées en amont.
Et de plus, les prix ne vont varier que rarement et lentement avec le temps, du fait de l’évolution des techniques, chacun pourra donc aisément anticiper ses dépenses.

Et surtout, plus besoin de comparer des prix, pour faire jouer une concurrence, d’ailleurs inexistante. Et cela est un avantage substantiel, car ce travail de comparaison, nécessaire en économie de marché, est très coûteux en temps et en énergie, car il est à multiplier par le nombre de consommateurs. Et en plus de prendre du temps, c’est une source de stress, à cause du risque de faire une mauvaise affaire, du manque d’information, d’informations souvent orientées, de difficultés de calcul (« faut que j’aille aussi dans cet autre magasin pour comparer, mais ça va me prendre du temps, qui est de l’argent aussi… euh... ») et d’égoïsme, car on parle ici de bonnes affaires… au détriment d’autrui, on parle de devoir se défendre, se méfier d’autrui, en permanence !
Certes, tous les consommateurs ne se donnent pas cette peine, mais ceux qui ne se la donnent pas, généralement les plus riches, alimentent ainsi, la persistance de fluctuations injustes des prix, ce qui n’est guerre mieux. Et tout le monde peut vérifier aujourd’hui, que la comparaison d’un grand nombre d’offres est souvent payante, et donc, malheureusement nécessaire pour la plupart des gens.

Dans mon système, il n’y aura ni bonne ni mauvaise affaire, uniquement un juste prix ; ce qui soulagera les esprits.

Alors bien sûr, qu’il y a des gens qui vont faire les calculs pour déterminer ces prix. Ce sera un travail utile… évidemment rémunéré… Mais ils seront bien moins nombreux (que l’ensemble des consommateurs), d’où le gain de temps, et ils vont suivre une procédure rationnelle, connue de tout le monde. Et il n’y a pas trop de risque d’erreur, car ils seront contrôlés, et même contrôlables par tout le monde. C’est le principe de transparence caractéristique de l’ucratie. Et en plus, si quelqu’un trouve une telle erreur, cela lui vaut des crédits d’utilité, en plus… et ça pourra faire des crédits en moins pour le responsable de l’erreur, aussi… Vous la voyez, la faiblesse du risque, dans une société comptant des millions de personnes ? Sans compter que les erreurs faites par les consommateurs aujourd’hui sont… fort nombreuses !
À noter que cette transparence vaut pour le travail d’économe en général, qui concerne aussi la détermination des coefficients de tension, des primes d’adaptabilités etc. Cela sera fait correctement, car contrôlable par tout le monde, avec une motivation à la clé...

Conclusion

Résumé

Donc, voilà, pour ce petit aperçu de comment concrètement, permettre aux gens, d’avoir une vision aussi juste que possible de leur impact économique, de façon à optimiser la production, la consommation, et de préserver de l’environnement. Dans ce système on aura une vision plus juste de la valeur des choses : une heure de travail, tout le monde comprend ce que ça signifie. 15 Euros, c’est plus abstrait, et ça n’a pas le même sens selon que vous soyez riche ou pauvre...
Voilà, donc, pour cet aperçu de comment orienter les consciences vers un objectif commun, ce qui entraîne des rapports humains plus sains, moins manipulatoires et conflictuels, avec moins de criminalité…

Et le tout, avec un niveau de liberté individuel que l’on a jamais connu… Puisque les rares contraintes concerneront des comportements clairement nuisibles. Aujourd’hui, quel crime a commis celui qui doit se serrer la ceinture à la fin du mois ? Être coincé dans une situation insatisfaisante pour des raisons économiques ? S’humilier et se soumettre pour trouver du travail et le conserver ? Celui qui doit faire plein de choses en commettant plein d’erreurs alors que faire appel à un spécialiste pour chacune serait tellement plus simple pour tout le monde ? Car oui, une véritable économie c’est bien plus avantageux que l’autarcie !
Un niveau de liberté considérable, dis-je, puisque plus aucun pouvoir hiérarchique discrétionnaire n’existera… grâce à l’ucratie, au contrôle enfin entre entre les mains de la population, une véritable… démo-cratie.

Et les avantages d’une telle société ne s’arrêtent pas là. Non seulement l’accès à ce dont on a besoin serait bien plus facile, mais avec la disparition de la publicité, on serait moins dérangés, manipulés, plus concentrés… sur l’essentiel (sans parler de la surconsommation d’énergie à laquelle celle-ci participe). Pensez-y ! Et vous allez sans doute trouver plein d’autres avantages à une telle organisation, mais aussi, sans doute, plein d’autres idées pour améliorer la société...

Un communisme

L’orientation vers un objectif commun, de même que l’absence de nue-propriété, fait que l’on peut parler, au sens large, d’un commun-isme. Le communisme est le système qui a fonctionné avec succès le plus longtemps, des milliers de fois plus longtemps que le capitalisme. Puisqu’en effet, nos ancêtres des tribus sauvages vivaient ainsi. On peut donc se demander pourquoi une telle longévité, au regard des échecs récents. Une raison toute simple est peut-être qu’au sein de la tribu, tout le monde sait ce que tout le monde fait… qu’il y a de fait, une certaine reconnaissance… Ce qui n’a pas été le cas dans les tentatives à grande échelle (ou alors d’une façon très incomplète)… Or, il n’aura échappé à personne que ma proposition prend cela en compte… Elle rend difficile l’exploitation et la manipulation. En fait, elle fait encore mieux que la tribu primitive, le tout en bénéficiant des progrès techniques...

D’autres propositions

En tout cas, comme je l’avais montré il y a six ans ici, le marché donne une mauvaise mesure de l’utilité, et avec le capitalisme, qui conduit à une concentration injuste des richesses, c’est pire. J’avais également proposé alors, un système un peu moins radical qu’aujourd’hui, l’épum (économie de partage ucratique monétaire), ou la rémunération était un droit à consommer. Le problème est bien sûr qu’ainsi, l’égoïsme est plus sollicité, mais ce serait (c’était) déjà un progrès par rapport au système actuel, où la possession monétaire n’est pas juste un droit à consommer, c’est un pouvoir sur autrui, un pouvoir transmissible ce qui rend au passage impossible toute justice sociale.
J’ai également proposé, il y a trois ans, un autre système, l’émédesa (économie de la maximisation équitable et durable des satisfactions auto-évaluées). Dans ce système chacun ne se sert pas dans des magasins, mais reçoit en fonction d’indications de préférences. Du coup, c’est tellement éloigné du système actuel, qu’il est peut probable qu’il emporte une adhésion suffisante, sans compter que les calculs à mettre en œuvre sont plus importants. J’avais parlé de socialisme 2.0, mais 4.0 serait plus approprié !
D’un certain point de vue, l’écrec est moins radicale qua ça, mais là où elle va plus loin, est qu’elle dépasse le simple soucis d’équité, de justice… (je vous laisse méditer là-dessus)

De l’utopie

En tout cas, ce qui importe est un système qui garantisse la satisfaction des besoins grâce à des incitations adéquates, sans avoir les inconvénients de l’argent et du pouvoir, sources de criminalité et de conflits. Or, cela manquait jusqu’à présent… Avant ces propositions.
Typiquement, la gauche réformiste se contente souvent de mesures généreuses, susceptibles, à priori, de réduire l’insécurité matérielle, mais qui, en réduisant les incitations, entraînent un risque important de problèmes économiques, sources d’insécurité matérielle...
Quant aux plus radicaux, ils promettent souvent la fin du travail et de l’État, grâce à l’émergence d’un homme nouveau ou au progrès de la mécanisation. Forcément, ça fait rêver… Mais ce rêve n’a guère servi jusqu’à présent qu’à justifier des sacrifices en vue d’un avènement... sans cesse à venir. Certes, la mécanisation, réduit la quantité de travail, surtout le plus pénible, de sorte que les incitations semblent moins nécessaires. Mais, aujourd’hui du moins, les machines ne remplacent pas tout et leurs dysfonctionnements sont fréquents. Cette perspective semble donc lointaine et il serait imprudent de tabler là-dessus. D’autant que les nécessaires contraintes écologiques, ont plutôt tendance à repousser cette perspective de fin du travail…
Et il y a enfin les alternatifs aux utopies certes réalistes, mais pas assez désirables. On peut mettre là-dedans les mouvements de retour à la terre, de sobriété heureuse, qui proposent un mode de vie, plutôt rustique, souvent communautaire, avec plus de travail que de confort, ce qui ne saurait être désiré par tout le monde. Or, si l’on veut protéger la planète, ou plus précisément, éviter un effondrement douloureux, c’est le comportement de la plupart des humains, qui doit changer, et vite.
D’où l’intérêt de la présente proposition, qui n’est pas un mode de vie, mais seulement un système économique, qui peut fonctionner tout de suite (sans attendre un homme nouveau, ou une réduction suffisante du travail), le tout en préservant l’environnement et en encourageant le progrès de la mécanisation.
Une utopie réaliste, car les valeurs des seuils coercitifs, des délais de livraison, des coefficients de tension et autres primes d’adaptabilité sont ajustables , de façon à empêcher toute pénurie, et de même, les contributions écologiques aux prix, pour préserver l’environnement, et si ça ne suffit pas, on peut imaginer d’autres choses… Tout en restant bien plus libéral, et évidemment bien plus juste, que le système actuel. Une utopie peut-être un peu moins sexy, moins démagogique, mais avantageuse et réalisable ici et maintenant.

Mise en place

Car tout cela peut se mettre en place sinon sans violence, du moins avec moins de violence que celle qu’exerce journellement le système actuel.
Par exemple, lors d’une transition, on pourrait prendre en compte les apports antérieurs de chacun. Ainsi, ce qu’il a gagné honnêtement, serait porté à son crédit, mais aussi, tout ce qu’il aurait fait d’utile. Certes, ce sera moins précis que ce qui sera évalué ensuite, mais ce serait déjà mieux que rien. En tout cas, personne ne serait maltraité.
Aussi, comme toujours avec mes propositions, rien n’empêche des volontaires d’expérimenter cette société quelque part. Pour peaufiner un système aussi satisfaisant que possible, avant une éventuelle généralisation. C’est même hautement souhaitable. Du coup, si vous pensez connaître de potentiels candidats, n’oubliez pas de leur transmettre l’info.

Responsabilités

L’essentiel de nos malheurs actuels, est d’origine humaine, et même, lié à notre système politico-économique. Or, ce système, rien ne nous empêche d’en changer. Le seul truc, c’est qu’il faut être suffisamment nombreux pour cela.
Il n’est pas nécessaire que tout le monde s’investisse à fond dans le changement, mais qu’au moins, la majorité le soutienne, fasse les petits gestes qui sont à sa portée. Et si les choses ne changent pas assez vite, qui sera responsable du désastre ? Clairement, ceux qui n’auront rien fait… pour que ça change. Et j’ajouterais : ceux qui n’auront pas participé à la mise en œuvre l’action la plus efficace possible… parce que se contenter de râler, de casser, d’improviser, de soulager des symptômes… bof...
En ce qui me concerne, comme vous pouvez le constater, j’essaie de faire ma part. Et vous, qu’allez-vous faire ?

Donc, si vous pensez que cette petite présentation peut être utile, n’oubliez pas de la diffuser (ce qui sera déjà une façon peu coûteuse de faire beaucoup).
Sinon, merci aussi, de m’expliquer en quoi vous pensez que ce n’est pas le cas. Je n’ai pas la prétention de détenir la vérité, j’essaie juste d’agir utilement, de trouver des humains… sait-on jamais ?


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